Ancienne danseuse, elle débute à l'écran dans son pays natal sous la direction d'Aleksander Hertz, puis en Allemagne, en 1917, au théâtre, grâce à Max Reinhardt, et au cinéma grâce à Ernst Lubitsch. Ce dernier en fait une véritable star, jouant à la fois de son physique fatal et sombre et de son talent d'actrice (les Yeux de la momie, 1918 ; Carmen, id. ; Madame du Barry, 1919). Quand Lubitsch est appelé à Hollywood, Pola Negri le suit et se trouve vite au centre de luxueuses productions dont elle est la raison d'être (la Danseuse espagnole The Spanish Dancer, H. Brenon, 1923 ; Hôtel Impérial, M. Stiller, 1927 ; Barbed Wire, R. V. Lee, id.). Mais sa création la plus mémorable (et aussi la plus légère) est celle de Catherine de Russie, l'impératrice aux faiblesses très humaines, de Paradis défendu (Lubitsch, 1924). Sur l'écran et à la ville, elle veut imposer un naturel passionné et théâtral qui trouve son plein aboutissement dans la douleur qu'elle affiche avec art lors de l'enterrement de Rudolph Valentino. Mais ce genre de personnalité avait peu de chance de survivre au parlant. Une grosse production comme A Woman Commands (Paul Stein, 1932) fut un échec. Elle revint donc en Allemagne et eut un bon rôle dans un bon mélo de Willi Forst, Mazurka (1935). Mais la guerre la ramena à Hollywood et à de sporadiques emplois subalternes. Son dernier film fut la Baie aux émeraudes (J. Neilson, 1964), une production Walt Disney.