Miguel de Cervantès Saavedra

Miguel de Cervantès Saavedra est né près de Madrid, dans la vieille cité d’Alcalà de Henares. La date exacte de sa venue au monde n’est pas connue, mais on estime que c’est le 29 septembre 1547. Le père de Cervantès est un médecin répondant au nom de Rodrigo de Cervantès, et sa mère est Leonor de Cortinas. La date de son baptême, quant à elle, ne fait presque pas de doute, il s’agit du 9 octobre 1547.Alors qu’il n’a pas encore entamé sa vingtième année, Miguel de Cervantès s’installe à Madrid où il ne tarde pas à s’attirer des ennuis. Le jeune natif d’Alcalà de Henares se bat en duel avec un maître d’oeuvre et le blesse à la main. Cervantès est alors contraint de quitter son pays pour échapper à la loi et trouve refuge à Rome. Avant son exil en Italie, Cervantès avait déjà commencé à écrire, notamment des poèmes rendant hommage à la reine Isabelle, mais la carrière militaire qu’il entame dans son pays d’accueil met entre parenthèses sa vie littéraire.Miguel de Cervantès prend part à l’historique bataille navale de Lépante (Naupacte), au large de la Grèce qui oppose, le 7 octobre 1571, la Sainte Ligue (regroupant les forces armées d’Espagne, d’états italiens et les Chevaliers de Malte) aux Ottomans d’Ali Pacha.Au cours des combats, Cervantès est grièvement blessé à la main et en perd l’usage. Mais il entre dans l’Histoire, au même titre que tous ceux qui ont été les acteurs de l’une des plus célèbres batailles navales, alors qu’il n’a que vingt-quatre ans.Miguel de Cervantès rentre en Espagne en 1574. À cette époque, les embarcations de pirates infestent les routes maritimes méditerranéennes et le navire qu’occupe Cervantès est assailli par l’une d’elles. Des bandits des mers nord-africaines capturent le « manchot de Lépante » et en font un prisonnier de grande valeur en le détenant à Alger pendant plus de cinq années. Le calvaire de Cervantès prend fin en 1580, grâce à des pères Trinitaires qui parviennent à collecter les cinq cents écus demandés par les Barbaresques pour libérer le captif.Miguel de Cervantès peut enfin regagner sa terre natale à trente-trois ans. De retour sur la péninsule Ibérique, l’ancien pensionnaire des geôles algéroises tombe amoureux d’Ana de Villanfranca. Cette liaison, même si elle engendre une fille, ne dure pas, et c’est Catalina de Salazar, dont il fait connaissance à Tolède qui sera sa dernière épouse.Cervantès devient commissaire auprès du Roi, il a la charge de rassembler des biens pour soutenir l’armada espagnole qui doit affronter les Britanniques. Peu de temps après, Criblé de dettes c’est le retour à la case prison pour le vétéran de Lépante. Miguel de Cervantès doit en effet purger une peine d’emprisonnement pour ses engagements non honorés, et se retrouve incarcéré à Séville en 1594. C’est en purgeant sa peine qu’il ébauche le personnage qui fera sa renommée, le célèbre Don Quichotte. Après avoir repris la plume en publiant notamment le roman pastoral Galatée en 1584, Cervantès patiente pendant près d’une dizaine d’années avant de réécrire.Les premiers tirages de Don Quichotte de la Mancha apparaissent en 1604, connaissant un grand succès. Le héros du livre, un chevalier utopiste qui sillonne les routes à la recherche d’aventures, atteint une célébrité démesurée en Espagne et un peu partout sur le Vieux Continent. Cette réussite incite Miguel de Cervantès à travailler sur la deuxième partie des aventures de Don Quichotte une décennie plus tard, en 1615. Le triomphe de la première sortie est confirmé, mais Cervantès ne peut savourer longtemps sa réussite. La maladie a raison du dramaturge espagnol le 22 avril 1616 à Madrid, à soixante-neuf ans. « La plume est la langue de l’âme », ces mots de Miguel de Cervantès Saavedra résonnent à jamais dans l’esprit de ceux qui tiennent le flambeau de la littérature hispanique à l’image de l’Argentin Juan Gelman, du Colombien Alvaro Mutis ou de l’Espagnol Jorge Guillén, premier lauréat du prix Cervantès en 1976.