Durant ses longues études d'art, qui de 1963 à 1971 l'ont mené d'université anglaise en université anglaise, le jeune Malcolm McLaren a découvert les situationnistes français et en est tombé amoureux. Il aura en vain tenté en mai 1968 de rejoindre les "événements" parisiens mais peu importe qu'il ne rencontre jamais ses héros, il appliquera leurs méthodes provocatrices au monde de la pop, d'abord via la mode. En 1972, après avoir quitté un nombre faramineux d'universités sans un seul diplôme, il ouvre sa première boutique à Londres avec sa comparse Vivienne Westwood. La boutique "Let It Rock" vendait des vêtements aux Teddy Boys, ce dont McLaren se lasse très vite : en 1974 il part pour New York où il rencontre les drag-queens punks New York Dolls. Le groupe est visiblement en fin de carrière mais tente de se relancer avec McLaren comme manager. Il les affuble de provocantes tenues de vinyle rouge agrémentées de faucilles et de marteaux. L'aventure tourne court mais à son retour en Angleterre, McLaren a ramené ses ambitions de rock manager avec lui. A New York, McLaren a vu les Neon Boys, l'un des premiers groupes de Richard Hell. Les t-shirts déchirés de ce dernier on fortement marqué l'Anglais qui retrouve Vivienne Westwood et transforme "Let It Rock" en la fameuse "Sex", boutique de vêtements et accessoires bondage/SM et des nouvelles créations "punks" inspirées par les récits de McLaren à Westwood. La boutique devient le refuge des jeunes Londoniens à la dérive. C'est parmi ces gamins que McLaren repère les futurs membres des Sex Pistols. Il en fait un groupe qu'il habille des vêtements de Westwood et pousse sur la voix du No Future. La courte carrière des Pistols sera marquée par des plans marketings provocateurs orchestrés par McLaren. En 1980 dans "le film des Sex Pistols" The Great Rock'n'Roll Swindle, McLaren prétend avoir prévu la carrière entière des Pistols depuis le début. une chose est certaine, il a, en tout cas, bien prévu la sienne, se servant du film pour enterrer le groupe et se présenter comme interprète. Il lance aussi Adam Ant avant de lui voler son groupe pour le faire jouer derrière une fille de quatorze ans, Annabella Lwin, et former ainsi Bow Wow Wow. En tant que chanteur, McLaren enregistre l'album Duck Rock en 1982 et introduit avec succès le hip hop et les percussions africaines dans les charts anglais. Il approche la musique avec des idées marketing savantes qui fonctionneront étonnament bien dans les charts, bien mieux que dans nos oreilles le plus souvent : l'opéra/éléctro en 1984 avec Fans, la valse funk-rock en 1989 avec Walz Darling... Dans les années 1980, il n'y aura qu'Hollywood qui ne lui aura pas réussi. En 1994 il emménage à Paris et enregistre un album du même nom avec la collaboration de Catherine Deneuve ou Françoise Hardy. Le n'importe quoi paie de moins en moins... En 2005 il a produit un disque nommé Tranquilize disponible uniquement dans les magasins Habitat et il a depuis été vu dans plusieurs émissions de télé réalité anglaise. Décédé en avril 2010, le monde de la musique et du punk, perd l'un de ses parrains, tant homme d'affaires, provocateur, ambitieux qu'avant-gardiste.
Genre | Homme |
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