Acteur, mais également réalisateur, scénariste, Langdon est à la fois un des plus grands comiques du muet avec Chaplin, Keaton, Semon et un des personnages les plus intrigants de Hollywood, comme W. C. Fields ou Greta Garbo. Quittant très jeune la maison familiale, il travaille d'abord avec des troupes de vaudeville et de minstrel show ; il met au point un numéro comique où il se bat à la fois contre une guimbarde et une matrone revêche, annonçant d'entrée de jeu une des caractéristiques de son humour : méfiance à l'égard du sexe et de la femme. Ce qui ne l'empêche d'ailleurs pas de faire de sa partenaire du numéro, Rose Francis, sa première épouse.De 1924 à 1927, Langdon tourne des courts métrages pour Mack Sennett, dont il est la dernière grande vedette et qui est prêt à le trouver plus grand que Chaplin. Le succès lui permet bientôt de fonder sa propre compagnie, qui produit d'abord, sous la direction de Frank Capra, trois longs métrages considérés comme ses chefs-d'uvre : Plein les bottes ; l'Athlète incomplet (tous deux en 1926) et Sa dernière culotte (1927). Il devient ensuite son propre metteur en scène mais connaît simultanément un déclin commercial, qui entraîne en 1928-29 la fin de sa compagnie. Il est vrai qu'elle coïncide avec la fin du muet et de l'« âge d'or » du burlesque en général.Dans les années 30 et 40, Langdon continue à apparaître sur l'écran, dans des films et des rôles d'importance variable, mais ses jours de gloire ne reviendront plus. Il tourne ainsi, entre autres, dans Zenobia (1939) aux côtés d'Oliver Hardy, dans See America Thirst, 1930, où il a pour partenaire « Slim » Summerville, et dans plusieurs séries de courts métrages. L'épisode le plus remarquable de cette période est cependant sa collaboration avec Laurel et Hardy, dont il est le coscénariste, à la fin des années 30, pour quatre de leurs meilleurs longs métrages : Têtes de pioche (1938) ; Laurel et Hardy conscrits (1939) ; les As d'Oxford (1940) et Laurel et Hardy en croisière (id.).L'humour de Langdon, dans la tradition burlesque, représente la seule antithèse vraiment personnelle du style frénétique à la Mack Sennett (bien plus importante, en fait, que le style Hal Roach, qui se contente de renverser la frénésie sennettienne). Lents et répétitifs, les gags et les situations de ses films nuancent le rire non pas, comme Langdon lui-même l'aurait sans doute voulu, d'une touche « humaniste » à la Chaplin mais plutôt d'une rêverie poétique, lunatique et troublante, qui rapproche parfois Langdon de l'esprit surréaliste. Son univers comme sous-marin, où toute réalité semble se liquéfier fatalement, est dominé par l'équivoque et l'ambiguïté, en premier lieu sexuelles. Obsédé par la femme et l'amour dans l'exacte mesure où il les craint, Langdon a pu passer pour le poète comique de l'amour fou ; mais il fut surtout, dans ce domaine comme ailleurs, le poète de la méfiance et de l'hésitation face au réel, que chacun de ses gestes réticents et incohérents a l'air de mettre entre parenthèses. Ce comique, qui s'est significativement développé surtout dans les longs métrages, n'avait certes pas forcément l'efficacité nécessaire pour la conquête durable du grand public : dans la vie comme sur l'écran, en fait, la méfiance langdonienne concernait aussi voire d'abord toute utilité pratique. Reste que Langdon, dans son jeu d'acteur comme dans ses mises en scène, est un des poètes les plus purs de toute l'histoire du cinéma.
Nom de naissance | Harry Langdon |
---|---|
Naissance |
Council Bluffs, Iowa, USA |
Décès | |
Profession(s) | Scénariste, Interprète, Réalisateur/Metteur en Scène |
Avis |
Biographie
Filmographie Cinéma
Année | Titre | Métier | Rôle | Avis Spectateurs |
---|---|---|---|---|
2015 | The Chaser | Réalisateur | - | |
1940 | Laurel et Hardy en croisière | Scénariste | - | |
1939 | Laurel et Hardy conscrits | Scénariste | - | |
1939 | Les as d'Oxford | Scénariste | - | |
1939 | Zenobia | Acteur | le professeur McCrackle |