Ses séjours de jeunesse auprès des Hopis ne l'ont pas moins marqué que ses études universitaires. Dans le cinéma, il a été accessoiriste, acteur, mais surtout scénariste : on peut discerner sa marque dans les films qu'il a écrits, comme l'admirable Elle et Lui (McCarey, 1939) : gout du mélodrame, sens de la nuance. Il continuera à travailler sur les scénarios qu'il réalisera ; il en sera même souvent le producteur. L'inspiration de Daves est doublement généreuse. Par le crédit qu'il accorde à ses personnages, figures nobles, accessibles à la solidarité et capables de découvrir les exigences d'une morale simple et sincère. Par le crédit qu'il fait au spectateur, supposant qu'il saura découvrir, dans les beautés de l'illustration (c'est un merveilleux coloriste), les vertus même de la fable. Le premier acte de confiance a été plus souvent récompensé que le second, et, si l'on reconnaît volontiers le respect de l'auteur pour ses héros, son amitié pour les cultures indiennes, son sens de la liberté humaine, on oublie que ces mérites seraient insensibles s'ils ne s'exprimaient pas dans la mise en scène, car l'ambition d'instruire ne pousse pas Daves au bavardage. Or, les images savent toujours donner corps aux valeurs intellectuelles et sentimentales du récit. L'élargissement du champ par un plan à la grue ou la peinture de l'action en une série de fondus enchaînés (la Colline des potences) épousent une découverte ou un élan ; la fameuse caméra subjective, au début des Passagers de la nuit, obéit moins à un point de vue qu'à la nécessité de souligner l'étroitesse d'une vision, celle d'un homme qui cherche un masque et se dérobe à la sociabilité.Plus que dans ses autres ouvrages, et même si les drames de la jeunesse que l'amitié pour Jack Warner l'a poussé à tourner à la fin de sa carrière ne sont pas négligeables (Ils n'ont que 20 ans est une uvre personnelle, parfois même audacieuse dans sa rage anti-bigote et la Soif de jeunesse recèle bien des beautés plastiques), c'est dans ses westerns que s'exprime l'originalité de Daves. Ils admettent une mise en uvre plus vigoureuse du paysage ; leur construction narrative se réduit plus facilement à une parabole, et Jubal reprend Joseph et ses frères comme la Colline joue sur les thèmes de l'Éden ; ils rêvent enfin plus librement sur la bonté des sauvages (la Flèche brisée), tout en se nourrissant de recherche historique (Cow Boy). Avec la Colline des potences, western gothique, à la manière de la littérature anglo-saxonne du XIX siècle, son chef-d'uvre est peut-être les Passagers de la nuit où son goût pour la métaphore (et sa capacité à la filer jusqu'au bout) est porté au sommet : Daves y raconte un accouchement, une renaissance, l'homme aimé prenant peu à peu le visage que la femme, une artiste, lui crée. Bien entendu, il n'est pas négligeable que ce soit ainsi Humphrey Bogart qui naisse sous les doigts de Lauren Bacall.
Nom de naissance | Delmer Daves |
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Naissance |
San Francisco, California, USA |
Décès | |
Genre | Homme |
Profession(s) | Réalisateur/Metteur en Scène, Scénariste, Scénario original |
Avis |
Biographie
Filmographie Cinéma
Année | Titre | Métier | Rôle | Avis Spectateurs |
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2015 | Amis Pour Toujours | Scénariste | - | |
2015 | Destination Tokyo | Réalisateur, Scénariste | - | |
2015 | Reine De Beauté | Scénariste | - | |
2015 | Ils N'Ont Que Vingt Ans | Réalisateur | - | |
2015 | Horizons En Flammes | Réalisateur, Scénariste | - |