Brillante Mendoza

Du temps où il se prénommait Dante, Mendoza fut l’une des grandes figures du film publicitaire aux Philippines. Il est ensuite devenu réalisateur de cinéma.À l’université de Santo Tomas de Manille, il suit des études de publicité et de cinéma et débute comme designer pour le cinéma, la télévision et le théâtre.En 2005, il réalise son premier long métrage Le masseur qui traite de l'homosexualité, un sujet sensible aux Philippines, même si l'homosexualité est tolérée aux yeux de la loi depuis plusieurs années. Ce film a été récompensé au Festival International de Locarno. Une année plus tard, il réalise Summer Heat et le documentaire Manoro.Les Philippines connaissent des problèmes de pauvreté, de natalité mal maîtrisée…mais personne ne s’est plongé au cœur de sa population comme l’a fait Mendoza.Il exploite plusieurs sujets brûlants de son pays natal, comme la guérilla urbaine avec Slingshot et l’adoption dans le film émouvant John John. Lui-même père d’une fille adoptive, Mendoza dénonce d’une façon aussi subtile que féroce, les injustices de ce monde avec le touchant personnage de la mère adoptive et avec beaucoup de délicatesse dans la mise en scène.Ce film est sélectionné au Festival de Cannes 2007 dans la section Quinzaine des Réalisateurs. En 2008, il connaît les honneurs de la compétition officielle à Cannes avec son film Serbis (Service), une chronique chaleureuse, esthétiquement parfaite du quotidien dans un cinéma érotique, qui a confirmé une fois de plus, son statut d'excellent créateur de fictions documentaires.Mendoza définit ses films par l’expression « cinéma-vérité » qui aspire à l’exactitude documentaire, même s’il écrit ses scénarios et fait appels à des acteurs professionnels. D’ailleurs, dans ses films, il laisse les acteurs dans l’ignorance de certains incidents, des mouvements des caméras et leur interdit même d’arrêter une scène.Grâce aux caméras numériques, fournies par le festival CineManille, Brillante Mendoza, ainsi que d’autres cinéastes qui partagent cette veine réaliste, réalisent leurs films pour des budgets dérisoires et les diffusent dans les festivals et les universités.Taklub (2015) est présenté dans la catégorie Un certain regard au Festival de Cannes.