Fille de pasteur, sur scène depuis 1917, elle doit attendre 1941, le Citizen Kane d'Orson Welles (qu'elle connaissait déjà bien au théâtre), pour débuter au cinéma dans une de ces silhouettes revêches dont elle se fera un art. L'année suivante, dans la Splendeur des Ambersons, avec le même cinéaste, elle donne sa création la plus impressionnante, celle de la vieille fille hystérique et frustrée, si pathétique dans une mémorable scène d'escalier. Sa nervosité, ses tendances à un jeu emphatique, l'orientent vers des emplois très marqués et limités. Elle est une mégère redoutable dans les Passagers de la nuit (D. Daves, 1947). Mais elle est également juste dans les mondanités et la sophistication (Depuis ton départ, J. Cromwell, 1944 ; Tout ce que le ciel permet, D. Sirk, 1956). Active à la TV, elle réapparaît de temps à autre au cinéma (Chut, chut, chère Charlotte R. Aldrich, 1965, où elle crée avec une sorte de génie un personnage de souillon bouffonne).