Adaptation des comics de Garth Ennis, la nouvelle série fantastique de la plateforme Prime Vidéo est une réjouissante petite bombe.
Il paraît qu'il ne faut jamais rencontrer ses héros. A fortiori dans The Boys. L'incroyable BD de Garth Ennis (2006-2012) est portée à l'écran pour la première fois et le résultat est à la hauteur des attentes. Une claque super-héroïque empreinte d'un cynisme mordant et d'un humour trash qui ramène la Justice League à l'âge de pierre !
The Boys, c'est l'histoire d'un monde où les super-héros existent. Il y en a plusieurs dizaines à travers le globe et notamment les Seven, la team de vengeurs masqués la plus populaire d'Amérique. Appartenant à la holding Vought, on y retrouve The Deep, Queen Maeve ou A-Train et surtout leur chef, le tout puissant Homelander. S'ils combattent les méchants, le crime et les terroristes, ils sont surtout une marque, commercialisée et déclinée à l'envie en produits dérivés. Ces "supers" sont en fait de super célébrités, qui génèrent des milliards de dollars chaque année. Une poule aux d'or magique, que garde en laisse la patronne de la société, Madelyn Stillwell. Sauf que ses employés pas comme les autres ne sont pas tout à fait vertueux. Loin de là ! Obscènes, immoraux, méprisants, pervers et surtout corrompus jusqu'à la moelle par les billets verts, ils n'en font qu'à leur guise, pendant que le monde les adule aveuglément. Jusqu'au jour où une bande d'humains sans pouvoir décide de les faire tomber et de dévoiler leurs vrais visages...
La vague gigantesque de super-héros qui noie le petit écran depuis quelques années s'offre une sinistre respiration bienvenue. Totalement macabre et joyeusement insolente, The Boys joue gaîment avec le mythe de Superman (mixé à Captain America), massacre Aquaman au passage, défonce le Flash et achève Wonder Woman pour faire bonne mesure. Garth Ennis, qui avait déjà étrillé la religion puritaine bien pensante dans Preacher, s'en prend cette fois aux icônes indestructibles de la pop culture américaine. L'auteur irlandais réduit en miettes l'image du gentil sauveur à l'impeccable boussole morale, dans ses comics et maintenant dans cette adaptation télé très réussie, à laquelle il a grandement participé (en tant que producteur exécutif).
Il faut préciser que, comme pour la série Preacher, c'est le duo infernal Seth Rogen / Evan Goldberg qui est aux manettes, accompagné du créateur de Supernatural, Eric Kripke (qui sert de showrunner). La patte est là. Le style est reconnaissable. The Boys frappe là où ça fait mal. Elle ne prend jamais de gants pour démolir les héros de notre enfance. Et elle quand elle doit y aller franchement dans le trash, elle n'hésite pas !
Peut-être un peu moins que dans les comics, qui vont parfois vraiment très loin visuellement et intellectuellement. Mais la série Amazon sait envoyer la purée quand il faut. Elle fait péter l'hémoglobine si besoin et quand le vengeur des mers, The Deep, sort son sexe devant une nouvelle recrue sous le choc, on comprend que la série n'a pas l'intention de se censurer !
Tant mieux. On en redemande. On adore cette variation politiquement très incorrecte d'un genre déjà tellement usé sur le grand et le petit écran. D'autant que les épisodes défilent à un rythme infernal. Tous les personnages sont incroyablement cool. On dévore la mythologie qui se cache derrière leurs pouvoirs et cette corporation sans âme. Les séquences d'action spectaculaires s'enchaînent et les effets spéciaux sont plutôt réussis. Bref, un énorme kiff, pour les fans d'Avengers effrontés.
The Boys, saison 1 en 8 épisodes – sur la plateforme Amazon Prime Vidéo à partir du vendredi 26 juillet 2019,
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