Après une courte retraite, Laure Manaudou se prépare à affronter les JO de Londres. C'est à Auburn en Alabama qu'elle a choisi de s'entraîner en famille, avec son compagnon Frédérick Bousquet et leur fille Manon, 1 an et demi. Le Parisien a rencontré le jeune couple, heureux de vivre cachés dans cette petite ville américaine où ils ne sont plus épiés.En couple depuis trois ans, les nageurs Laure Manaudou et Frédérick Bousquet sont depuis le 2 avril 2010 les parents d'une petite Manon. Mais leur bonheur a vite été entaché par leur popularité, surtout celle de la sportive originaire de l'Ain, qui a souvent fait de l'ombre à son compagnon malgré elle. "J'ai quitté Marseille agacé qu'on me colle encore une fois le rôle de porte-parole de Laure (...), confie Frédérick Bousquet au Parisien. Parler pour sa compagne est hyper délicat, voire impossible. (...) Cela ne s'arrête jamais. Je ne suis pas non plus un de ses employés !". Et Laure de confirmer : "Je n'aimerais pas être à sa place et qu'on me parle tout le temps de mon mec."A bout, la jeune maman décide de prendre sa retraite fin 2010. Mais à l'approche des JO de Londres, elle se ressaisit et demande à reprendre l'entrainement. Pour profiter pleinement de sa vie de famille tout en se préparant à fond pour les JO de Londres, Laure Manaudou a voulu s'éloigner de cette France qui l'empêchait de ressembler à "Madame Tout-le-Monde". "Ce n'est pas que je n'aime pas la France, mais ici je me sens mieux dans ma tête", explique celle qui à son retour dans les bassins était obligée de se "cacher dans un coffre de voiture en sortant du Cercle des nageurs de Marseille" pour ne pas être démasquée.C'est dans la petite ville d'Auburn en Alabama que le couple s'est installé avec sa fille d'un an et demi. Avec les six autres nageurs pro dirigés par leur entraîneur Brett Hawke, ils passent 5 à 6 jours par semaine dans l'eau. Et même si "pour [sa] sérénité", Laure admet que "c'est plus facile d'élever [sa] fille aux Etats-Unis", ils prévoient de s'installer définitivement dans l'Hexagone une fois le rêve des JO de Londres passé, et ce quel qu’en soit le résultat. "Manon sera en âge d'aller à l'école et c'est bien aussi de revenir", se justifie Frédérick. Laure "préfère ne pas y penser et [se] faire plaisir ici". "Je profite du moment présent", avoue la jeune championne. "Être maman me permet d'avoir autre chose dans ma vie (que la natation)". C'est pourquoi cette vie "relax", comme la définit son compagnon, les aide à apprécier les à côtés du métier plus qu'en France, où ils étaient sans cesse réquisitionnés. "Ce ne sont pas juste des athlètes, explique leur coach Brett Hawke. Hors du bassin, ils ont une responsabilité qui prend du temps et de l'énergie", comme "des problèmes avec leur fille", par exemple.Avant leur retour en mars prochain pour les championnats de France de Dunkerque, qualificatifs pour les Jeux, les deux nageurs profitent donc pleinement de leur vie à l'américaine. "Même si c'est paumé, on fait plein de trucs qu'on ne fait pas en France", raconte le jeune homme de 30 ans. Il évoque un Halloween "génial" et le fait de pouvoir "se balader le week-end avec Manon (...) en survêt, à la limite du pyjama", tandis que sa compagne apprécie de pouvoir "[se] balader avec [sa] fille au parc, promener le chien Cannelle." "Il y a moins de monde et je me sens moins épiée", explique la maman de 25 ans au quotidien. "Quand je vais faire les courses, je peux mettre des trucs dans le chariot sans que les gens regardent ce qu'il y a dedans (...). Les gens sont tellement peu discrets que ça me gêne (...) Le plus dérangeant, c'est quand ils prennent des photos (...). C'est un instant volé", constate-t-elle."Pour vivre mieux, vivons cachés", dit l'adage. Laure Manaudou et Frédérick Bousquet nous prouvent par leur expérience que c'est parfois vrai. "Soit tu as la personnalité qui va avec (...), pense Frédérick, soit tu subis et c'est encore plus dur." Ne serait-ce que pour le bien de leur enfant, ils ont fait le bon choix visiblement...