D’Alex Van Warmerdam, nous n’avions plus beaucoup de nouvelles depuis très longtemps. L’annonce de sa venue à Cannes avait donc suscité une folle excitation de la part des admirateurs du surréaliste hollandais, pour lesquels La robe et l’effet qu’elle produit sur les femmes qui la portent et les hommes qui la regardent et Les habitants constituent de précieuses anomalies filmiques. La première heure de Borgman répond aux attentes : intrigant (un homme sorti de sous terre vient déranger la quiétude d’une famille bourgeoise) et burlesque, le scénario fait aussitôt penser à Théorème revisité par Tex Avery. Avec sa mise en scène géométrique, précise, Van Warmerdam nous fait pénétrer au sein de cette famille un peu dysfonctionnelle dont le personnage du visiteur va accentuer, sinon les failles, la folie patente – de la maîtresse de maison particulièrement. A hurler de rire, certains traits d’humour noir adoucissent l’horreur du propos qui se dessine à mesure que le scénario avance et dont le caractère trop évident se confirme. On touche là, dans la deuxième partie, à la limite du film qui, en creux, déroule mécaniquement son programme de « critique de la civilisation occidentale pour les nuls ». Van Warmerdam n’est pas Haneke, encore moins Pasolini. On le préfère définitivement en émule modeste et indiscipliné de Tati.Christophe NarbonneBorgman, d'Alex Van Warmerdam, est présenté en compétition à Cannes.
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- REVIEW - Borgman : Pasolini revisité par Tex Avery
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