Petit rappel avant de le retrouver dans Spider-Man : No Way Home.
TMC profite de la sortie de Spider-Man : No Way Home pour rediffuser The Amazing Spider-Man : Le destin d'un héros, un épisode de Marc Webb sorti en 2014 au cinéma, avec Andrew Garfield dans le rôle de Peter Parker et Jamie Foxx en Electro. Si l'on ne vous spoilera pas ici la présence, ou non, de cet interprète de Spidey dans le nouveau film, on sait depuis le début de sa promotion qu'Electro sera bien là, grâce à la thématique du "multivers" qui permet aux scénaristes de faire revenir des personnages de différentes sagas. Du coup, une petite piqûre de rappel ne peut pas faire de mal. Qui est Electro ? Voici une présentation complète publiée à la sortie de The Amazing Spider-Man 2, au printemps 2014.
Les super-méchants de Spider-Man : No Way Home se réunissent pour parler du filmArticle du 24 avril 2014 : Même si la promo de The Amazing Spider-Man 2 clame que "tous ses ennemis vont s'unir", le principal reste Maxwell Dillon alias Electro. C'est lui qui est le plus impressionnant à l'écran, lui qui participe aux scènes d'action les plus dynamiques, lui qui est incarné par Jamie Foxx, tête d'affiche du casting. Le parti pris du film pour ce personnage est assez révélateur de ce qui semble être l'essence de cette nouvelle franchise.
Mais commençons par le commencement : qui est Electro ? Si l'on prend la version classique, Electro est un adversaire de Spidey créé vers 1964. Comme tous les personnages appartenant à cette époque, il a un look très... daté, pour rester poli. Combinaison moulante verte décorée d'éclairs jaunes (y compris sur son masque), une adaptation physique nous donnerait un look presque plus ridicule que le Riddler de Batman Forever. Impensable pour 2014.
Multivers et nostalgie : que veut dire le retour d’Electro dans Spider-Man 3 ?Forme moderne
Côté physique, Sony s'est assuré que le courant passe en piochant dans sa version la plus moderne, directement inspirée de l'univers Ultimate (en gros, l'univers Marvel réactualisé dans les années 2000, sorte de reboot total version bd) : un type à la peau bleue phosphorescente, qui n'a évidemment pas de "costume" ringard, tout au plus un ensemble noir après son évasion. Cela semble être une évidence aujourd'hui mais rappelons-nous qu'un Sam Raimi assumait le côté classique et carrément kitsch, avec entre autres l'Homme-Sable et son légendaire pull rayé dans Spider Man 3. Attention, il ne s'agit pas d'opposer arbitrairement les deux sagas pour distribuer bons et mauvais points, mais de noter les différences d’approche de l'univers de l'Araignée. L'autre particularité de Webb, c'est de s'appuyer sur l'héritage des super-films qui sont passés avant lui, sans aucun complexe. Ainsi son Dillon après métamorphose emprunte autant à l'embarrassant Freeze incarné par Schwarzenegger qu'au Docteur Manhattan de Watchmen. Du coup, ça passe ou ça casse : cette ressemblance consciente ou non a provoqué certaines railleries (pudique, Max se "crée" une sorte de caleçon sorti de nulle part lorsqu'il se libère). A l'instar de Heimdall (Thor) ou Perry White (Man of Steel), Electro n’est à la base pas Noir, mais vue sa transformation, personne n'en a rien à cirer et on est heureusement passé à côté d'un énième débat sur le changement de couleur de la bd à l'écran.
Concernant ses pouvoirs et leurs origines, le film reste traditionnel, les précédentes versions n'ayant de toutes façons jamais vraiment innové sur ce point : accident impliquant de l'électricité d'une façon ou d'une autre, et basta. Dillon se retrouve doté de la capacité de contrôler, absorber, concentrer et projeter de l'électricité, tout en pouvant lui-même prendre la poudre d'escampette en passant par n'importe quel conducteur adapté (du fil électrique au réseau high tech).
The Amazing Spider-Man 2 se prend les pieds dans la toile (critique)Fond d'origine
Sur le fond, il est assez intéressant de voir que le script pioche en réalité dans la version d'origine du personnage et non celle d'Ultimate où il est un criminel avant sa métamorphose. Le film nous présente un Electro qui, dans le civil, était un homme insignifiant, peu sûr de lui et très seul. Un background qui renvoie à ses premières apparitions, où son caractère s'expliquait par un père absent, une mère trop protectrice, des déménagements successifs et un divorce. De cette proximité avec le méchant d'origine découle une autre particularité de The Amazing Spider-Man 2. Le film n'a pas le temps de développer les causes de la détresse de Max, qu'on présente en 3 scènes comme un gentil névrosé caricatural et cartoonesque : le combo crane dégarni, vêtements anonymes et regard ahuri derrière ses lunettes n'est pas là pour rien. Une fois changé en Electro, c'est pareil, la scène où il bascule du côté obscur aurait pu appuyer le côté tragique de la bête de foire dépassée par ses pouvoirs, mais il n'en est rien : en un faux mouvement, il électrocute Spidey, puis l'admiration qu'il lui vouait se mue en jalousie quand il constate que c'est le justicier qui attire les caméras. En clair, Electro n'est pas là pour nous faire de la peine (on n'est pas chez les freaks de Tim Burton) ni pour faire peur (la façon de filmer ses "meurtres" reste soft) mais pour divertir petits et grands, un point c'est tout. Ses motivations sont d’ailleurs assez basiques : "Je vais contrôler l'électricité de New York comme ça les gens dépendront de moi et me vénéreront comme un dieu"... On est loin du côté purement crapuleux de la bd, où il est le plus souvent attiré par l'argent.
En réalité, Electro symbolise à lui seul la direction prise par la saga Amazing Spider-Man, et probablement ses spin-off. Ni nemesis sanguinaire à la Nolan ni bad guy second degré façon Loki, il est résolument là pour le spectacle, et suffisamment marqué physiquement (voix comprise) pour qu'on le retienne. Que ce soit un bon ou un mauvais souvenir, à chacun de voir. Le personnage manque de consistance mais permet un rapprochement facile avec les autres super-méchants (la scène de l'alliance avec Osborn fait pour le coup très comics niveau dialogues), et si cela reste un défaut dans certaines scènes, il fallait au moins ça pour lancer les Sinister Six.
Yérim Sar
Note : Depuis, le projet de réunion des super-méchants dans un film Sinister Six est tombé à l'eau, et c'est donc dans une nouvelle version de Spider-Man, à présent incarné par Tom Holland, qu'on retrouve Electro au cinéma. Voici la bande-annonce de No Way Home :
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