All day and a night
Matt Kennedy/ Netflix

Le co-scénariste de Black Panther signe un deuxième long-métrage.

Joe Robert Cole est passé derrière la caméra pour la première fois en 2011 avec Amber Lake, resté inédit dans les salles françaises. Et le succès planétaire de Black Panther dont il a co- écrit le scénario, lui permet donc enfin de renouveler l’expérience. Dans ce deuxième long métrage, il s’intéresse à Jakhor un jeune noir américain incarcéré après avoir commis un meurtre dont on va, au fil des deux heures du récit, découvrir les tenants et les aboutissants.

Indéniablement, All day and a night est l’œuvre d’un scénariste très doué car capable avec une fluidité jamais prise en défaut de jouer entre les différentes temporalités de son histoire : l’enfance de Jakhor, les jours qui ont précédé son geste fatal et son quotidien sous tension en prison. Joe Robert Cole dispose les pièces de ce puzzle avec une réelle virtuosité dans les flashbacks et flashforwards et révèle ainsi par petites touches la galaxie qui entoure ce personnage de Jakhor : son père toxico à la main leste, sa petite amie enceinte dont les errements du passé vont ressurgir, ses potes éclopés… Cette mécanique va peu à peu faire surgir la raison pour laquelle on l’a vu, au début du film, assassiner un homme en apparence sans histoire devant sa famille. Le poids du destin, nourri par les injustices sociales initiales dont il apparaît quasiment impossible de se défaire.

Mais comme enivré par son sens de l’écriture, Joe Robert Cole a tendance à faire traîner trop de scènes en longueurs, à bégayer sur certaines situations, à appuyer maladroitement sur ce qu’on a déjà compris. Et forcément ces longueurs impactent directement la puissance de son récit, le font rentrer dans les clous, lui donnent un air de déjà vu, malgré la très belle lumière de la québécoise Jessica Lee Gagné (Sarah préfère la course) qui a récemment œuvré sur la série Mrs America avec Cate Blanchett. En dépit de ces défauts, on espère cependant que Joe Robert Cole ne mettra pas dix avant de redevenir réalisateur. Et on espère plus encore revoir très vite son interprète principal, le très juste et très charismatique Ashton Anders, qui confirme tous les espoirs placés en lui depuis Moonlight.