Christopher Nolan Dunkerque
Warner Bros

Pas de panique, on n'annonce pas la fin de la carrière du réalisateur.

Avec un budget de près de 100 millions de dollars, la super-production américaine Oppenheimer de Christopher Nolan n'est pas tirée d'une franchise déjà connue et n'évolue pas dans un univers de superhéros. En cela, elle est unique en son genre. Ou plutôt, elle ne trouve pas beaucoup d'équivalents, étant donné que peu d'idées originales donnent lieu à des films à grands budgets de nos jours. Cette analyse est développée par Variety, qui se base sur des prévisions de spécialistes de box-office : pour produire un film à la hauteur du nouveau projet de Nolan, il faudrait envisager un retour sur investissement d'au moins 400 millions de dollars. Une garantie que peu de producteurs peuvent encore avancer, surtout lorsque le monde du cinéma peine encore à se remettre des arrêts successifs dus à la crise sanitaire. Pourtant, Universal a pris le pari (et non plus la Warner Bros, le studio auquel le cinéaste était rattaché pour ses précédents projets, mais dont il n'apprécie pas la nouvelle stratégie de sorties de films, en parallèle au cinéma et en streaming).

Nolan fait toutefois partie de ces réalisateurs qui cartonnent toujours au box-office, même avec Tenet, sorti le 26 août 2020, et qui a tout de même rassemblé plus de deux millions de spectateurs en salles en France, alors que le pays sortait à peine du premier confinement. Même si le film n'a pas été aussi rentable que les studios l'espéraient (il n'a rapporté "que" 363 millions de dollars à la Warner), il n'est pas anodin d'incriminer la pandémie pour ce score, alors que les anciens longs métrages du réalisateurs rapportaient entre 500 et 900 millions de dollars. "En d'autres termes, Nolan est un cinéaste avec un palmarès enviable au box-office", souligne Variety

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Malgré ces succès, l'industrie américaine serait sceptique, avance l'article. Le sujet du film est l'un de leurs arguments : avec Oppenheimer, Christopher Nolan sort de ses thèmes de prédilection. Il ne racontera pas une histoire grandiose utilisant du fantastique et des effets spéciaux (comme Inception ou Tenet), et ne raconte pas non plus un sentiment héroïque propre à rassembler les spectateurs (comme Dunkerque). En s'intéressant à la vie du scientifique derrière la première bombe atomique, il s'empare d'un sujet sombre, qui s'inscrit dans un flou moral concernant la mémoire de la guerre. Variety nuance ensuite son propos, affirmant que les professionnels hollywoodiens ne parient pas contre Nolan dans ce contexte de crise, et au contraire espèrent que son film marchera. Pour eux, une réussite de Nolan au box-office sur ce sujet et dans une période où l'originalité cinématographique a du mal à être rentable, encouragerait les dirigeants et les financiers de studios à prendre plus de risques sur de nouvelles idées. Du moins les grands studios, les plus petits étant déjà plus ouverts aux idées nouvelles - mais capables de financer seulement de plus petits budgets.

Enfin, Variety termine son exposé en étudiant le déplacement des films à gros budget du grand écran vers le petit, avec le passage (presque) obligé des super-productions sur les plateformes de streaming comme Netflix. Viennent en tête les exemples récents : 6 Underground de Michael Bay, Mank de David Fincher ou encore plus proche Red Notice avec Dwayne Johnson, Ryan Reynolds et Gal Gadot. Un déplacement qui peut s'expliquer par l'analyse récente du box-office mondial de grosses productions qui ne sont pas rattachées à des franchises. On peut par exemple évoquer Le Dernier duel de Ridley Scott, succès sur le papier qui fait pourtant un flop au box-office. 

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Ce long métrage sera le 12e pour Nolan. Il est décrit comme "un thriller épique tourné en IMAX, qui va plonger le public dans le paradoxe palpitant de l'homme énigmatique qui doit risquer de détruire le monde pour le sauver", lit-on dans le synopsis officiel. Basé sur le livre American Prometheus: The Triumph and Tragedy of J. Robert Oppenheimer, de Kai Bird et feu Martin J. Sherwin, lauréat du prix Pulitzer, Oppenheimer sera également écrit par Christopher Nolan.

Physicien théoricien américain et professeur de physique, J. Robert Oppenheimer est devenu le chef du Laboratoire de Los Alamos, durant la Seconde Guerre Mondiale. Il est ainsi connu comment étant "le père de la bombe atomique" pour son rôle dans le projet Manhattan. Oppenheimer est également tristement célèbre pour avoir dit cette phrase : "Maintenant, je suis devenu la mort, le destructeur des mondes", citant le texte hindou Bhagavad Gita après la détonation réussie de la première bombe atomique le 16 juillet 1945.

Il commencera sa production au début de l'année 2022 et serait tourné sur une combinaison de films grand format IMAX 65 mm et 65 mm. Au casting, on retrouvera des comédiens populaires, notamment Cillian Murphy, Emily Blunt et Robert Downey Jr.

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