Portrait de Gary Ross
Abaca

Avec Ocean’s 8, cet Américain de 61 ans signe son cinquième long métrage comme réalisateur.

C’est un enfant de la balle

Avant de devenir réalisateur, Gary Ross a fait d’autres boulots, dont celui de pêcheur. Comme pour échapper à son destin… Car ce natif de Los Angeles en 1956 a bel et bien été baigné dans le cinéma dès son enfance. Et ce grâce à son père Arthur A. Ross, scénariste d’une poignée films réputés comme L’étrange créature du lac noir de Jack Arnold en 54, La grande course autour du monde de Blake Edwards en 65 ou encore Brubaker de Stuart Rosenberg avec Robert Redford en 1980. Avec à la clé sa toute première nomination à l’Oscar pour son ultime travail pour le grand écran. Il est décédé en novembre 2008 à l’âge de 88 ans.

Il est féru de politique

Il n’y a pas que le cinéma dans vie de Gary Ross. La politique y tient aussi une grande place. Celui dont le père fut blacklisté à Hollywood lors de la chasse aux sorcières maccarthyste, s’est très tôt engagé côté démocrates. Au point de travailler activement sur trois campagnes présidentielles successives. Pour deux échecs : Ted Kennedy en 80 (empêché au final de se présenter contre le futur élu Ronald Reagan suite à un scandale) et Michael Dukakis, surclassé en 88 par George Bush. Mais la troisième fut la bonne car, alors déjà implanté dans le petit monde du cinéma, il participa à l’élection de Bill Clinton en 92. Avant d’écrire l’année suivante, en connaisseur donc, Président d’un jour que réalise Ivan Reitman avec Kevin Kline dans le rôle- titre.

5 films à voir avant Ocean's 8

Il a débuté avec la sœur de Spielberg

Avant de se lancer dans la réalisation, Gary Ross a débuté dans l’entertainement comme scénariste. D’abord, brièvement, pour la télé le temps d’un épisode de la série Le voyageur  puis pour le cinéma en 88 avec Big, réalisé par Penny Marshall et qui allait lancer la carrière de Tom Hanks. Un début comme un feu d’artifice. D’abord parce qu’il travaille à quatre mains avec Anne Spielberg, sœur d’un certain Steven. Ensuite et surtout parce qu’il décroche sa toute première nomination à l’Oscar, remporté cette année- là par les scénaristes de Rain man. Il sera de nouveau nommé dans cette catégorie en 94 avec Président d’un jour et battu cette fois- ci par Jane Campion pour La leçon de piano. Puis à la fois en scénario et meilleur film pour Pur sang, la légende de Seabiscuit en 2004, année du triomphe du Seigneur des anneaux, le retour du Roi

Il est ami avec Soderbergh

Dix ans après ses débuts de scénariste, Gary Ross passe à la réalisation en 1998 avec Pleasantville où deux ados de la génération MTV se retrouvent catapultés au coeur d'une série télé en noir et blanc des années 50. Au box- office, il connaît un échec. Mais la critique le salue, le métier l’applaudit (3 nominations aux Oscars) et surtout il se lie d’amitié avec son producteur, Steven Soderbergh. L’un comme l’autre se remercient depuis régulièrement aux génériques de leurs films respectifs : Free state of Jones d’un côté, Ocean’s twelve et Le Che- 1ère partie de l’autre. Mais leur collaboration ne s’arrête pas en si bon chemin. Gary Ross fait ainsi appel à Steven Soderbergh comme réalisateur deuxième équipe sur Hunger games. Et Soderbergh confie à Ross les clés du nouvel épisode de la franchise Ocean’s avec Ocean’s 8 en mode girl power.

Il a dit non aux suites d’Hunger games

La chose est suffisamment rare dans le petit monde des blockbusters hollywoodiens pour être soulignée. Dans la foulée du triomphe du premier volet d’Hunger games en 2012 (694 millions de dollars de recettes planétaires pour un budget de 78), Gary Ross a vite indiqué  qu’il ne rempilerait pas pour ses suites, pourtant synonymes de parcours doré. Car le timing souhaité par la production et l’enchaînement des tournages lui paraissait trop serré et aurait nui à son travail. Francis Lawrence a pris sa succession pendant que Ross traitait de l’esclavagisme dans Free state of Jones avec Matthew McConaughey. Et il a failli retrouver Jennifer Lawrence dans Ocean’s 8 mais la star d’Hunger games a dû renoncer pour des problèmes d’emploi du temps trop chargé, à cause, entre autres, du tournage de Red Sparrow d’un certain… Francis Lawrence.