Titre original The Monk and the Gun
Date de sortie 26 juin 2024
Durée 107 mn
Réalisé par Pawo Dorji
Avec Tandin Wangchuk , Tandin Sonam , Choeying Jatsho
Scénariste(s) Pawo Dorji
Distributeur PYRAMIDE DISTRIBUTION
Année de production 2023
Genre Drame
Couleur Couleur

Synopsis

2006. Le Bhoutan s'ouvre à la modernisation et découvre Internet, la télévision... et la démocratie. Pour apprendre à son peuple à voter, le gouvernement organise des "élections blanches". Mais dans le pays du Bonheur National Brut, où la religion et le Roi importent plus que la politique, les habitants semblent peu motivés. Cependant, dans une province montagneuse reculée, un moine décide d'organiser une mystérieuse cérémonie le jour du vote et charge l'un de ses disciples de trouver un fusil...

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Critiques de Le moine et le fusil

  1. Première

    Pourquoi un moine voudrait-il se procurer un fusil ? Avec une telle question pour fil directeur, Le Moine et le fusil multiplie les couches d’humour et de complexité et introduit successivement un entrepreneur américain ou encore un contexte politique chargé. Situé en 2006, le film relate la tenue des premières élections démocratiques du pays, alors même qu’il s’ouvre à la mondialisation et l’arrivée de nombre de ses produits dans le quotidien des Bhoutanais : Coca-Cola, James Bond, Internet… Le film avance, accumule les pistes mais garde jalousement la raison de l’achat du fusil par le moine. Suspense et comique se renforcent mutuellement, et le film choral se dirige vers un final à double tension : le résultat des élections blanches (supposées enseigner le fonctionnement de la démocratie aux citoyens et citoyennes) et la réunion de tous les personnages dans le même plan. Il s’en dégage au final un regard complexe sur le processus démocratique, paradoxalement imposé à une population qui semblait bien vivre sans jusqu’alors. Mais bien plus que lorsqu’il se concentre sur la situation complexe politique du Bhoutan, c’est lorsque Le Moine et le fusil assume pleinement sa dimension fabuleuse qu’il devient irrésistible, en se moquant avec malice de la mondialisation (à travers le vendeur d’arme américain) et prônant à la place un discours quasi-spirituel, anti-armes et anti-guerre, naïf au possible, volontairement. Une comédie savoureuse qui, en déjouant toutes les attentes, sort des sentiers battus. Une curiosité.

    Nicolas Moreno