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Ce long-métrage de 1971 inédit en France est le prolongement direct du documentaire, Give me a riddle où le cinéaste américain David Schickele faisait la rencontre de Paul Okpodam, un jeune Nigérian bientôt pris dans les rets de la guerre civile de son pays. Bushman est l’errance du même Paul désormais exilé à San Francisco en 1968. On le voit dès les premières minutes une chaussure en équilibre sur sa tête marchant tel un hobo dans les faubourgs du quartier de Fillmore. La bande son aux élans folkloriques africains raccordent avec un Nigéria dont l’écho lointain se matérialise constamment. Cette collusion culturelle est la grande idée du film. Où, comment un Africain se pose en témoin d’une ségrégation raciale occidentale qu’il observe avec une intelligence sensible. Sa position d’étranger renvoie Paul à un statut de bête curieuse auprès des jeunes gens croisés sur son chemin prompts à fantasmer un exotisme idéalisé. Paul reste le bushman, l’homme de la brousse éclairé… Lui s’étonne notamment de ces publicités avec « ces noirs étranges sur les murs, qui ont tout du blanc en eux à part la couleur de leur peau… » Rappelons que 1968 est une année particulièrement douloureuse avec les assassinats de Martin Luther King et Bonny Hutton. Tourné dans un noir et blanc que la restauration restitue dans sa pureté originelle, ce long-métrage furieusement vivant (jusque dans sa tragique petite mort en bout de course) est d’une grande puissance formelle et intellectuelle. Une perle indispensable.
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- Bushman (version restaurée)
Bushman (version restaurée)
Première
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