Première
par François Léger
Après Monaco, les États-Unis et l'Élysée, les Tuche partent explorer la Perfide Albion. Sous prétexte d'un stage de football à Arsenal pour Jiji, le petit-fils de Cathy et Jeff, la famille prend le ferry pour s'installer quelques semaines en Angleterre. Les Tuche ont évidemment bien du mal à se faire aux coutumes locales (« Elles sentent la poiscaille, leurs frites », lâche Cathy devant un fish and chips) et au protocole lorsqu'ils rencontrent le Roi Charles III (Bernard Menez, pas mal du tout). Des éléphants dans un magasin de porcelaine qui prêtent parfois à sourire - le numéro de débile léger de Pierre Lottin, alias Tuche Daddy, est toujours impayable - mais épuisent sur le long terme. À l'image du troisième film, où Jeff Tuche devenait président de la France, God Save The Tuche est un enchaînement de situations gaguesques, l'une chassant l'autre sans ménagement. Jean-Paul Rouve, qui prend pour la première fois en charge la réalisation à la place d'Olivier Baroux, ne révolutionne rien en matière de mise en scène mais impose un montage purgé de tout temps mort : l'usine à vannes est en surrégime et la fougue cartoonesque des personnages, signature de la franchise, atteint son paroxysme. Le film donne l'impression de ne plus savoir sur quel pied danser, insère ici et là un humour absurde façon Les Nuls (Alain Chabat et Dominique Farrugia sont convoqués) et fait étrangement perdre à Jeff l'humanité qui compensait sa bêtise. Est-ce qu'on n'aurait tout simplement pas fait le tour de la saga ?