Première
Pour son premier essai de réalisation en solo (sans donc Sabrina Nouchi, sa complice de En Ground and pound et Juste une mise une point – restés inédits en salles -, à qui il donne tout de même un rôle), Milo Chiarini prête ses traits à Nico, criminel repenti et relâché après vingt ans de prison. Ombre anachronique qui, à quarante ans, n’a jamais vraiment vécu, il passe du milieu carcéral au familial, sans jamais vraiment s’affranchir de ses démons. Émanant de cette figure de force tranquille, dont la violence n’est en fait jamais loin, les esquisses de l’intrigue, qui tardent à se dessiner, gomment tous les reliefs d’un film reposant principalement sur un dispositif de claustration par le cadre, un peu à la manière du Fils de Saul – mais sans le contexte mémoriel. Un effet étouffant, un peu superficiel, censé illustrer les rouages du déterminisme social, mais qui transforme pudeur en longueur sans jamais vraiment réussir à embarquer le spectateur dans ce récit d’évasion impossible.
Chloé Delos- Eray