La réalisatrice sort son film d'époque aux Etats-Unis, et sa promo n'est pas de tout repos.
Dérangée par la proportion accordée à ses propos sur Johnny Depp, Maïwenn a tenu à prendre la parole. Il y a quelques jours, l’actrice-réalisatrice accordait une interview à Charlotte O’Sullivan, journaliste de l’Independant. L’occasion pour elle de revenir sur le tournage Jeanne du Barry, dont la sortie américaine est prévue pour le 2 mai prochain. Le biopic a fait l’ouverture de Cannes l’année dernière, et Johnny Depp y incarne le roi Louis XV, amant du personnage principal interprété par la réalisatrice elle-même.
On apprenait ainsi dans un article du quotidien britannique intitulé “Ils avaient peur de lui” (“They were scared of him”), que le tournage avec la star américaine avait été difficile. Depp n’aurait parfois “pas voulu faire ce que le script demandait”, selon les propos rapportés.
"Je dois être honnête. C'est difficile de tourner avec lui, déclarait également Maïwenn. Toute l'équipe avait peur parce qu'il a un humour différent et nous ne savions pas s'il allait être à l'heure, ou s'il allait pouvoir dire son texte. Même s'il était présent sur le plateau, à l'heure, l'équipe avait peur de lui.”
Toujours selon ses dires, Johnny Depp n’aurait pas eu le temps de répéter avec son coach en dialecte avant le tournage, provoquant la coupure de plusieurs dialogues mal prononcés au montage. “Mais c'est aussi arrivé avec les acteurs français”, rattrapait quand même la réalisatrice.
Des propos qu'elle a voulu corriger, alors que son film – dont Johnny Depp avait profité pour se réhabiliter auprès du public, après le scandale de son divorce, son procès et les accusations de #MeToo – s’exporte outre-Atlantique.
Pour ce faire, Maïwenn a pris le temps d’adresser une note exclusive à Variety. Selon elle, lorsqu'elle disait que l’équipe avait peur de Johnny Depp, c’était surtout à son “charisme “ et à son “statut de star” qu’elle faisait référence.
Terry Gilliam fait les yeux doux à Johnny Depp pour qu'il joue Satan"Lorsque j'ai fait une remarque sur le fait que Johnny faisait 'peur', je parlais de son charisme, de sa notoriété, de son statut de star, etc, écrit-elle. J'ai été choquée de découvrir que le journal avait titré 'L'équipe avait peur de [Johnny Depp]' parce qu'écrit comme ça, sans contexte et sans subtilité, ça ne veut absolument plus dire la même chose. Le journaliste n'a pas voulu saisir la subtilité de mes propos".
Convaincue de la déloyauté de la journaliste de The Independent, elle poursuit :
"Je voudrais que les choses soient très claires : Johnny est 'effrayant' dans le sens où son charisme et son statut de 'roi' sont impressionnants. J'aurais dû utiliser le mot ‘impressionnant’ si j'avais su que Charlotte O'Sullivan utiliserait mes mots de manière aussi malveillante.”
“Une évidence s'impose à moi : Charlotte O'Sullivan se fiche éperdument des films et du cinéma, et ne cherche qu'à déclencher des polémiques. Elle n'aime visiblement pas le cinéma. Alors que nous sommes en plein mouvement #MeToo, voilà une femme journaliste qui ne m'a parlé des hommes de mon film ou de ma vie - qu'à travers le prisme des hommes. Comme si je n'existais que grâce aux hommes. Pas une seule question sur la réalisation de mon film, ni sur mes inspirations ou quoi que ce soit d'autre. Et puis ils se plaignent qu'il n'y a pas assez de femmes réalisatrices. Elle n'a pas voulu parler de moi ou de mon travail. C'est ce que j'appelle personnellement du faux féminisme !”
Plus en accord avec les propos qu’elle avait déjà tenus lors de l’avant-première cannoise de Jeanne du Barry et pendant la promo française du film, Maïwenn conclut :
"Je veux être très claire : Johnny Depp est un grand acteur. L'un des plus grands. Il m'a beaucoup rappelé Brando - son génie et ses souffrances, sa générosité et ses paradoxes. Même si nous nous sommes disputés plusieurs fois sur le plateau, c'est quelqu'un que je respecte et que j'admire totalement, et il est important pour moi de corriger mon propre récit parce que je me sens vraiment trahie par cette interview avec Charlotte O'Sullivan."
Une sortie à retrouver ici dans son intégralité, et qui a le mérite d’être claire. Tout va bien entre Maïwenn et son acteur, qui disait lui-même lors de la première britannique du film :
Johnny Depp dirige Al Pacino sur les premières images du tournage de Modi, son nouveau film"Je me sens très chanceux qu'on m'ait proposé le rôle - étrangement, bizarrement, perversement chanceux [...]. Cela n'avait aucun sens pour moi, j'ai essayé de l'en dissuader. Mais elle ne l'entendait pas de cette oreille et elle a eu le courage de m'accepter dans sa troupe. Quoi que nous ayons fait, quoi que nous ayons vécu, je pense, et j'espère que vous constaterez que cela valait bien l'agonie de ce gamin [lui, ndlr] qui essayait de faire un film pendant si longtemps.”
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