Rashida Jones et Bill Murray forment un irrésistible duo fille-père dans cette comédie émouvante au cœur de New- York.
Et soudain… le doute. Quand son mari, sorti de son sommeil, susurre un autre prénom que le sien dans le lit conjugal, ça met forcément la puce à l’oreille de Laura. Même si elle ne veut pas se laisser envahir par la jalousie, celle- ci va distiller son terrible venin, entretenu par les bonnes âmes certaines qu’il n’y a pas de fumée sans feu. Mais pour raconter cette montée en angoisse, Sofia Coppola ne prend pas le chemin attendu du drame. Elle bifurque vers la comédie émouvante avec le retour en force dans la vie de Laura de son paternel, charismatique en diable, playboy de compétition qui séduirait une chaise… Et qui, certain lui aussi – par expérience, sans doute – de l’adultère va entraîner sa fille dans une filature à travers New- York et même au- delà.
Trois ans après son prix de la mise en scène cannois pour Les Proies, Sofia Coppola signe une œuvre aussi enveloppante que subtilement piquante. Car à travers cette histoire de possible adultère, elle développe surtout le portrait tendre et un brin vachard d’une génération d’hommes. Celle du père de Laura (et, en miroir, forcément, du sien). Un père aimant certes mais envahissant et s’affranchissant allègrement des codes d’aujourd’hui – notamment dans les relations homme- femme – car on ne change jamais les rayures d’un zèbre. Bill Murray évolue comme un poisson dans l’eau dans ce personnage face à une épatante Rashida Jones, enfin interprète sur grand écran d’un rôle à la hauteur de son talent. Ce duo fait des étincelles dans Big Apple, photographié avec soin par Philippe Le Sourd (The Grandmaster, Les Proies…).
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