La réalisatrice de La Belle Verte s'attaque à l’oppression des femmes dans l'industrie cinématographique en France.
"Marie Laforêt, qui était une actrice merveilleuse, la première chose qu’Alain Delon lui dit quand il la rencontre, c’est : "Tu veux que je te saute ?" Dans un ascenseur ! C’est quoi, ça ?" Présente chez BFMTV, Coline Serreau n’a pas mâché ses mots. La réalisatrice et actrice a tenu à rebondir sur les récentes révélations poignantes d’Adele Haenel, victime notamment d’attouchements et de harcèlement sexuel alors qu’elle était mineure sur le tournage des Diables de Christophe Ruggia. Pour Serreau, il règne une véritable omerta dans le cinéma français, et la question des droits et du respect des femmes est loin d’être réglée. En témoigne, d’après elle, l’hommage élogieux rendu à Delon à Cannes en 2019 alors que l'homme se serait "vanté de battre beaucoup de femmes."
Le Festival et ses stars ne passent d’ailleurs pas entre les mailles du filet tendu par la cinéaste : "Et à Cannes," assène-t-elle (voir vidéo ci-dessous), "qu’est-ce que c’est que cette exposition de viande fraîche tous les jours ? Où il faut avoir des talons de 20cm et être habillée comme une charcuterie ? Le tout sur des moquettes, en faisant porte-manteaux pour l’industrie du luxe ? C’est ça, l’art ? Le cinéma, ça peut être du rêve sans l’oppression des femmes !"
"J’ai assisté à des conseils d’administration en 2010 à l’Association des Réalisateurs-Producteurs (ARP)," affirme également Coline Serreau. "Et dans l’un d’eux, un cinéaste a dit à une cinéaste : "Connasse, tais-toi, reste à ta place. Je ne te connais pas, je suis réalisateur et je peux avoir toutes les femmes que je veux." Il n’a pas été exclu de l’ARP. Maintenant l’ARP soutient Adele, c’est très bien. Mais il y a une omerta et elle ne concerne pas que les réalisateurs. Par exemple à la Cinémathèque il y a eu une protestation contre une certaine réstrospective. Si des gens protestent contre cette programmation, on les traite de demi-folles. Mais on se croirait revenu dans les pires années du fascisme, des années 70 contre les femmes !"
Le constat de la réalisatrice fait suite aux récentes déclarations d’Adele Haenel et de l’enquête publiée par Mediapart. Victime d’attouchements par le réalisateur des Diables, Christophe Ruggia, alors qu’elle interprétait l’un des rôles principaux du film, la jeune fille avait préféré mettre en pause sa carrière suite au traumatisme.
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