Une soixantaine d’adaptations en plus d’un siècle de cinéma.
Mary Shelley sort sur les écrans cette semaine. Le biopic retrace la vie de la romancière, l’une des plus célèbres de la littérature britannique, qui, âgée seulement d’une vingtaine d’années, a donné naissance au classique de la littérature gothique : Frankenstein ou le Prométhée moderne. À cette occasion, Première vous propose de redécouvrir les adaptations cinématographiques de ce roman devenu culte, l’un des plus adaptés de l’histoire du cinéma. Frankenstein a donné lieu à plus d’une soixantaine de films, qui vont de l’adaptation la plus fidèle au pastiche le plus loufoque !
Les grands classiques
La première adaptation de Frankenstein remonte à 1910, soit quinze ans après la naissance du cinématographe. Charles Ogle est le premier acteur à incarner le célèbre monstre à l’écran, sous la direction de J. Searle Dawley. Il faudra attendre 1931 pour que le personnage créé par Shelley devienne une super star du grand écran. Boris Karloff donne ses lettres de noblesse à la créature avec sa prestation terrifiante mais non dénuée d’humanité. C’est cette adaptation qui popularise la phrase "He’s alive !", reprise de nombreuses fois dans la culture populaire. Fort du succès du film, James Whale remet le couvert en 1935 avec La Fiancée de Frankenstein, transformant le roman de Shelley en l’une des premières franchises cinématographiques.
Genius : la saison 3 parlera de la vie de Mary ShelleyL’interprétation de Boris Karloff ouvre la voie à d’autres talentueux acteurs qui, à leur tour, vont se risquer à incarner le monstre. Bela Lugosi, le célèbre interprète du Comte Dracula dans les films d’horreur produits par Universal, se prête au jeu en 1943 dans Frankenstein rencontre le loup-garou, réalisé par Roy William Neill. Il s’agit d’un des premiers films où la créature de Mary Shelley rencontre d’autres personnages fantastiques. La future star de la Hammer Christopher Lee, autre célèbre incarnation de Dracula, débute sa carrière dans le rôle du monstre dans Frankenstein s’est échappé. Plus récemment, en 1994, le grand Robert De Niro a offert une interprétation plus que convaincante du monstre devant la caméra de Kenneth Branagh (Thor) qui avait choisi pour son adaptation un angle romantique, en mettant en avant sa compagne d'alors, Helena Bonham Carter, à l'écran.
Des versions et des rencontres improbables
Face au succès du monstre de Mary Shelley, les studios se sont mis à produire des films sur Frankenstein à tour de bras. Terrence Fisher n’en pas moins de quatre de 1957 à 1969. Parfois à court d’imagination, les studios imaginent des rencontres plus ou moins incongrues. Après avoir rencontré le loup-garou en 1943, la créature doit affronter Baragon, un monstre japonais mutant inspiré de Godzilla (Frankenstein vs. Baragon, 1965), Jesse James (Jesse James contre Frankenstein, 1966), Dracula (Dracula contre Frankenstein, 1970), Sherlock Holmes (Sherlock Holmes vs Frankenstein, 2015) et même Alvin et les Chipmunks (Alvin et les Chipmunks contre Frankenstein, 1999) !
Le Dark Universe d'Universal est-il déjà mort ?
Notons qu'Universal a tenté très récemment de relancer ce type de saga monstrueuse avec son Dark Universe, dans lequel Javier Bardem était supposé jouer la créature de Frankenstein (et le nom d'Angelina Jolie courait pour incarner sa fiancée), mais la nouvelle version de La Momie, avec Tom Cruise, n'ayant pas eu le succès escompté, ce projet de réunion de créatures maléfiques semble au point mort. Jusqu'à sa prochaine résurrection ?
Au début des années soixante-dix, certains producteurs décident d’érotiser l’histoire de Frankenstein. Le résultat n’est pas toujours au rendez-vous, comme le prouvent Lady Frankenstein, cette obsédée sexuelle, réalisé par Mel Welles et Aureliano Luppi en 1971, et Les Expériences érotiques de Frankenstein, réalisé par Jesús Franco en 1972 - deux exemples anecdotiques illustrant cette tendance datée à mêler l’érotique à l’horreur.
Parodies et pastiches
Comme toute œuvre culte, Frankenstein a fait l’objet de nombreuses versions parodiques. La première connue, Deux Nigauds contre Frankenstein, date de 1948. Elle met en scène le duo comique américain formé par Bud Abbott et Lou Costello. Avec Frankenstein Junior (1974), Mel Brooks livre sans doute la version la plus déjantée du roman de Mary Shelley. Gene Wilder incarne le savant fou et Peter Boyle la créature dans cette comédie devenue culte.
Frankenstein : Nouveau projet de série pour Howard Gordon (Homeland)Le genre parodique se développe après le film de Mel Brooks. Les acteurs se prennent peu à peu au jeu, comme l’acteur italien Aldo Maccione dans Plus moche que Frankenstein tu meurs, réalisé en 1975 par Armando Crispino. En France, c’est Eddy Mitchell qui livre la version la plus loufoque du monstre. Dans Frankenstein 90, réalisé par Alain Jessua en 1984, la créature, créée par le personnage de Jean Rochefort, devient un chef d’entreprise et rêve même d’avoir un enfant !
Le Prométhée moderne
Frankenstein aura été trituré dans tous les sens pendant plus d’un siècle. Reste-t-il encore quelque chose à en tirer aujourd’hui ? À en croire les studios, tout n’a pas été dit. Tantôt touchante (Frankenweenie de Tim Burton), tantôt comique (la saga Hôtel Transylvanie), au cinéma comme à la télévision (les séries Frankenstein Chronicles, avec Sean Bean, et Penny Dreadful, portée par Rory Kinnear, se sont récemment réappropriées le mythe), la créature de Mary Shelley est encore bien présente dans le paysage audiovisuel. Véritable mythe contemporain, elle évolue mais ne disparaît pas.
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