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Ça raconte quoi ? La Vénus à la fourrure est, à l’origine, un roman érotique de Leopold von Sacher-Masoch. Trêve de suspens, c’est bien de ce livre que le terme « masochisme » est tiré. Ici, le personnage de Mathieu Amalric cherche à en faire une adaptation théâtrale. C’est pour ça qu’il fait passer des auditions dans un théâtre parisien. Mais alors qu’il s’apprête à partir, Vanda demande à tenter sa chance. Malgré ses réticences, il finit par se laisser faire par cette boule d’énergie limite agressive.

C’est avec qui ? Emmanuelle Seigner, alias Mme Polanski, impressionnante, et Mathieu Amalric, comme un petit garçon entre les griffes de cette femme puissante.

Nominations ? 7 dont 5 dans les catégories reines : film, réalisateur, actrice, acteur et scénario adapté. Mais le son est également en lice puisque le film est nommé au meilleur son et à la meilleure musique pour Alexandre Desplat.

Pourquoi fallait le voir ? Parce que le film a reçu un très bon accueil au Festival de Cannes et qu’il s’agit d’une véritable ode à la femme. Et même à sa femme si l’on parle de Roman Polanski. Anti-machiste, La Vénus à la fourrure taille la part belle au sexe dit faible en mettant le sexe fort au pilori, littéralement, aliéné par ses désirs et ses pseudo-certitudes, en permanence remises en question. Mais c’est aussi un hommage aux acteurs. Sur cette scène de théâtre filmé, comme mis sous verre, on peut entrevoir les nuances du jeu, l’importance du comédien et la magie qui se dégage quand l’alchimie opère. Et dans ce ping-pong incessant, ce sont eux qui ressortent, Amalric, étonnant, et Seigner dans un show qu’elle n’avait jamais fait auparavant, dévoilant, pour ceux qui en doutaient, l’immense palette de son talent.

Ça repart avec quoi ? Polanski a beau être un des cinéastes vivants les plus récompensés, ça sera compliqué cette fois de s'imposer dans les catégories meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur scénario adapté et meilleur acteur tant la concurrence (La Vie d'Adèle, Guillaume Gallienne, 9 mois ferme...) est rude. Le film peut en revanche encore obtenir le César de la meilleure actrice. Car Emmanuelle Seigner est vraiment bluffante, et que Bérénice Bejo a déjà obtenu une palme pour Le Passé et le César l’an dernier. Reste à battre Léa Seydoux. Côté technique, si le César de meilleur son paraît peu probable, le film pourrait être récompensé pour la musique, composée par Alexandre Desplat (également en lice aux Oscars pour la musique de Philomena). En tout, La Vénus à la fourrure pourrait raisonnablement repartir avec 2 César. Réponse le 28 février.  

Perrine Quennesson