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Combat d’icônes : qui de l’homme chauve-souris ou de l’homme d’acier pèse le plus lourd dans l’inconscient collectif ?

De John Wayne à Don Corleone, le cinéma américain a toujours représenté ses icônes comme point de référence d’une histoire collective qui est celle de l’Amérique elle-même. Batman et Superman, eux, ne sont pas nés sur grand écran mais pourraient difficilement être plus américains. Ils ont vu le jour dans les pages de Detective Comics (futur DC Comics) au carrefour des années 30, ils sont simultanément les produits de l’optimisme béat post-Dépression et de la fin du rêve d’invulnérabilité sur lequel le pays s’est construit. Au fil des décennies, leur impact sur la pop culture a créé entre eux comme un gouffre, qui les fait se tenir aujourd’hui à deux bouts opposés de l’expérience américaines. Deux facettes d’une même pièce. Le jour et la nuit. L’espoir et le désenchantement. L’idéalisme et la peur. Impossible d’y échapper : ces gars-là sont des symboles en puissance. Batman V Superman – L’Aube de la justice, de Zack Snyder, pourrait saisir l’opportunité de croquer un instantané de l’Amérique binaire d’aujourd’hui, écartelée en son centre par une fracture politique profonde. Mais on parie davantage sur un grand spectacle bourre-pif en forme d’engueulade de cour de récré.

C’est qui le plus fort ?

"Avec un Man of Steel on a installé la plomberie. Là, on ouvre le robinet"