Abd Al Malik

Abd Al Malik, né Régis, est un musicien, auteur et réalisateur français.Il est le deuxième d’une fratrie de six enfants.Ballotté d’un pays à l’autre. À 2 ans, Abd Al Malik part avec sa famille à Brazzaville. Son père, haut diplômé, journaliste lettré, vient juste d’être promu proche conseiller du pouvoir congolais. Au début, le jeune Régis est un enfant protégé. Mais, ça ne va pas durer : quatre ans plus tard, c’est le retour précipité en France pour cause de bouleversements politiques sur le sol africain. Changement de vie et de décor : sa famille s’installe à Strasbourg, au cœur d’une banlieue. Le couple formé par ses parents n’y survit pas. Un jour de 1984, son père part sans laisser d’adresse.Un ado qui se cherche“J’étais délinquant pas parce que j’étais méchant. Quand on est gamin, on a envie d’être accepté par le groupe. On n’a pas envie d’être rejeté”. Ado, Abd Al Malik multiplie donc les vols et les trafics illicites pour se faire intégrer mais, paradoxalement, il éprouve une passion dévorante pour les lettres et la philosophie : “Je pouvais bouquiner du Alain au coin de la rue, tout en attendant un deal.”, confie-t-il.À 15 ans, le catholicisme de ses parents ne lui convient pas. Les livres prêtés par son frère aîné converti à l’islam lui apportent quelques réponses. Régis change de prénom et devient Abd Al Malik (littéralement “le serviteur de Dieu ”). Mais, très vite, le nouvel Abd Al Malik dérive : “Pour nettoyer la souillure de la délinquance, j’ai eu une attitude radicale. ” Il suit un mouvement extrémiste, le Tabligh, et prêche de quartier en quartier.Le salut dans l’art En juillet 98, traumatisé par le sort de certains de ses amis (certains sombrent dans la toxicomanie, pendant que d’autres finissent derrière les barreaux), Abd Al Malik monte pour parler de ses tragédies le groupe NAP (New African Poets), dont il devient le leader. Il dénonce les injustices, se fait le porte-parole de témoignages emplis de détresse et abandonne le radicalisme qui lui demande de choisir entre musique et spiritualité. En 2004, il sort un premier album solo Le face à face des cœurs, fruit de son cheminement spirituel. Il y est question d’amour. Finie la contestation. Puis, la même année, il publie son premier ouvrage Qu’Allah bénisse la France, où il raconte son cheminement.En 2005, Abd Al Malik connaît la consécration avec son deuxième album Gibraltar. Fort de ses nombreuses collaborations avec Juliette Gréco et son époux Gérard Jouannest (le compositeur et pianiste de Jacques Brel), Abd Al Malik devient non seulement une figure majeure de ce que l’on appelle communément les “cultures urbaines“ mais également un symbole de la France de la diversité. Avec l’album Gibraltar il décroche sa première Victoire de la Musique en 2007. Depuis, sortent les albums Dante et Chateau rouge, couronnés chacun par une Victoire de la Musique.En 2009, il obtient le Prix Edgar-Faure de littérature politique avec son deuxième ouvrage La guerre des banlieues n'aura pas lieu et publie en 2013 son quatrième ouvrage L’Islam au secours de la république.Avec Qu’Allah bénisse la France, Abd Al Malik adapte et réalise son premier livre au cinéma. Premier coup d'essai réussi : le film est nommé au César du Meilleur premier film.Vie privée“J’ai été créé pour elle”. En 96, Wallen, 18 ans et Abd Al Malik, 20 ans, se rencontrent… c’est le coup de foudre, ils ne se sépareront plus. En 99, ils se marient. “Le prince charmant existe, je l’ai trouvé” confie Wallen.En février 2001, Wallen donne naissance à leur petit garçon prénommé Mohammed (c’est le prénom du papa de Wallen). Neuf mois plus tard, Abd Al Malik apparaît dans le clip de sa femme Mes rêves tenant dans ses bras leur enfant. Un tendre tableau…