Carlo Gozzi, figure du patrimoine littéraire et théâtral italien, est écrivain et dramaturge, qui en introduisant des conceptions féeriques dans ses écrits, a su sauvegarder la littérature toscane. Ce choix l’a d’ailleurs mis en opposition systématique avec l’auteur réaliste Carlo Goldoni qui tentait alors en s’inspirant des œuvres françaises de faire disparaître la Comedia Dell’Arte. Né le 13 décembre 1720 à Venise au sein d’une famille aristocratique ruinée, Carlo Gozzi doit très tôt se débrouiller par lui-même et s’assumer financièrement.C’est ainsi qu’à l’âge de seize ans il s’enrôle dans l’armée et passe trois ans en Dalmatie. Après son retour à Venise, grâce à ses comédies satiriques, il est très rapidement classé dans la catégorie des hommes d’esprit. Il bénéficie ainsi d’une certaine popularité au sein de cette société fidèle aux valeurs littéraires qui ont cours depuis plus de trois siècles. Cependant, à cette époque, le fameux Carlo Goldoni affiche un style théâtral aux effluves de théâtre français. Prenant conscience de la dimension exponentielle que prenait ce phénomène, Gozzi le conservateur, tenant à bouter hors des frontières italiennes l’assaut de l’influence étrangère, crée la surprise en 1757. Il a l’ingénieuse idée de reprendre certains anciens contes populaires locaux, les revisitant à la mode Gozzi et de les mettre en scène. Pour que le succès soit garanti, il s’entoure des talentueux comédiens de La Compagnie Sacchi, ce qui rend ses spectacles encore plus grandioses. Le triomphe est si grand, que son rival Goldoni, miné par la réussite de son concurrent, est obligé d’émigrer en France pour donner un second souffle à sa carrière. Parmi ses œuvres marquées de surnaturel, on peut citer Lo Cunto del li Cunti. A la même période, il publie le poème satirique La Tartane des Influences pour l’année bissextile (la Tartana degli influssi per l’anno) et Almanach. Compte tenu de l’accueil favorable du public vis-à-vis de sa précédente représentation, l’écrivain se décide à publier une série de neuf fables. Par la suite, toujours dans le respect des traditions du modèle dramaturgique, il met sa plume au service du théâtre de Venise. Il offre ainsi une dizaine de fables théâtrales parmi lesquelles : le Corbeau, Deux Chants sur un Rapt de Jeunes Filles et Sur Quelques Maximes du Génie et des Mœurs. Suivront ensuite des pièces comme La Femme Serpent, la célèbre tragédie comique Turandot en 1762, la Zobéide (1763) et l’Oiselet vert (1765).Mais la plus remarquable et célèbre de toutes, demeure L’Amour des trois Oranges, écrite en 1961.L’une des particularités des compositions de Gozzi est de laisser une grande plage de liberté aux comédiens en suscitant de leur part une improvisation. Gozzi couche l’intrigue et laisse libre cours au comédien de dire le texte tel qu’il le ressent au moment où il le joue. Sans grand résultat, il tente, vers la fin de sa vie, d’introduire des notes comiques dans les tragédies qu’il se met à écrire. Il se tourne alors vers un autre style de comédie inspirée de l’approche d’auteurs espagnols tels que Matos Fragoso, Calderón ou José de Cordova et en écrit une vingtaine.Agé de quatre vingt six ans, Carlo Gozzi s’éteint le 4 avril 1806 à Padoue, laissant derrière lui une vingtaine d’œuvres.
Nom de naissance | Gozzi |
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Genre | Homme |
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