C'est le futur réalisateur de <em>La Fureur de vivre</em> qui offre à Joan Fontaine un rôle presque à contre-emploi : jusqu'ici plus victime que bourreau, l'actrice délicate devient une femme arriviste et perfide, avide d'argent et de pouvoir dans Born to be bad.
C'est l'une des rares réalisatrices hollywoodiennes de l'époque, Ida Lupino, qui lui offre un de ses derniers rôles marquants dans The Bigamist. Dans ce drame romantique tout en nuances, Joan Fontaine devient une femme qui, ne pouvant pas avoir d'enfant, se concentre sur ses affaires et délaisse sa vie de couple, jusqu'au moment où elle découvre l'autre vie de son mari. Une double histoire d'amour dont la réalisatrice, qui incarne l'autre femme, explore la complexité sans jamais juger ses personnages. Fontaine, entre indépendance, froideur et tristesse rentrée, y déploie toute la richesse de son jeu.
Misogyne ou féministe ? Dans Femmes, qui fut un des grands succès de 1939, George Cukor filme une distribution exclusivement féminine dans une comédie dont les hommes sont pourtant l'enjeu principal. L'histoire de la rivalité entre une femme et la maîtresse de son mari qui se livrent un combat sans merci, notamment à l'aide de répliques cinglantes. Joan Fontaine n'est pas encore au premier plan, mais marque déjà les esprits par son charme délicat.
Dans cette adaptation épique de Walter Scott, l'actrice fait face à la star montante Elizabeth Taylor qui lui dispute la vedette.
En 1944, elle est une des plus grandes stars américaines et parvient à se glisser dans la peau d'une des plus célèbres héroïnes de la littérature britannique dans le <em>Jane Eyre</em> de Robert Stevenson. Il y donne la réplique à Orson Welles, qu'elle retrouvera dans sa version d'<em>Othello</em>.
L'<strong>une des plus grandes stars de l'histoire d'Hollywood est morte hier</strong>. Elle avait 96 ans. George Cukor, Alfred Hitchcock, Max Ophüls, Nicholas Ray, Orson Welles ou encore Fritz Lang ont fait d'elle et son regard troublant la star de quelques uns de leurs plus grands films.De <em>Femmes</em> en 1939 à <em>L?invraisemblable vérité</em> en 1958, tour d'horizon de la carrière de la légende Joan Fontaine.
Quatre ans plus tard, elle est l'amoureuse silencieuse et bouleversante de Lettre d'une inconnue, la sublime adaptation de Stefan Sweig par Max Ophüls dans laquelle elle aime en secret Louis Jourdan.
En 1958, Joan Fontaine est à l'affiche du dernier film américain de Fritz Lang, un polar épuré à l'intrigue retorse d'une efficacité redoutable dans lequel il poursuit ses obsessions (la justice, la culpabilité), à travers une réflexion désabusée sur la peine de mort, les médias, la manipulation.
L'année suivante, Alfred Hitchcock choisit Joan Fontaine pour donner la réplique au légendaire Laurence Olivier dans son premier film américain, Rebecca. Un thriller d'angoisse dans lequel elle doit affronter un fantôme, le souvenir de la première femme de son nouveau mari. Et qui vaut à la toute jeune actrice sa première nomination à l'Oscar.
En 1941, le maître du suspens refait de Joan Fontaine la proie d'un mari ambigu dans son drame malaisant Soupçons, dans lequel elle affronte cette fois Cary Grant, l'époux idéal qui révèle peu à peu sa vraie nature. Entre réalité et fantasme, l'actrice incarne une femme qui perd peu à peu pied avec une intensité et une richesse de jeu qui lui valent l'Oscar de la meilleure actrice.
L'une des plus grandes stars de l'histoire d'Hollywood est morte hier. Elle avait 96 ans. George Cukor, Alfred Hitchcock, Max Ophüls, Nicholas Ray, Orson Welles ou encore Fritz Lang ont fait d'elle et son regard troublant la star de quelques uns de leurs plus grands films.De Femmes en 1939 à L’invraisemblable vérité en 1958, tour d'horizon de la carrière de la légende Joan Fontaine.
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