La saison 3 de Mentalist, dont un épisode inédit est diffusé ce soir, mercredi 14 décembre 2011 à 20h50, se termine par une dose extrême de suspense et d’émotion. Mais qu’y a-t-il de prévu après ? Nous avons interrogé Bruno Heller, le créateur de la série. Révélations exclusives.
La saison 3 de Mentalist, dont un épisode inédit est diffusé ce soir, mercredi 14 décembre 2011 à 20h50, se termine par une dose extrême de suspense et d’émotion. Mais qu’y a-t-il de prévu après ? Nous avons interrogé Bruno Heller, le créateur de la série. Révélations exclusives.Vous avez toujours dit que la série s’achèverait avec la capture ou la mort du tueur en série John Le Rouge. Cela reste vrai ?Oui, quoi qu’il se passe à la fin de la saison 3.Certains fans pensent que John Le Rouge n’est pas une, mais plusieurs personnes…Possible… Désolé de jouer avec les nerfs des téléspectateurs, mais je ne peux en dire plus sans gâcher leur plaisir.A la fin de la saison 3, il est question d’un mariage. Patrick Jane pourrait-il un jour retrouver l’amour ?Là encore, possible… Le temps a passé depuis le meurtre de sa femme, mais tant que sa quête de John Le Rouge n’est pas assouvie, cela reste compliqué pour lui de tomber amoureux.La série va durer six ou sept ans. C’est beaucoup de temps sans amour, même pour un héros de série !Patrick Jane a des besoins, comme tout le monde ? Vous avez raison, mais pour lui, le sexe reste étroitement lié aux sentiments. Je lui accorderai peut-être une escapade d’ici une ou deux saisons !Assistez-vous à tous les tournages ?Non, je ne passe qu’un ou deux jours par semaine. Sauf quand j’ai écrit l’épisode. Là, je reste présent du début à la fin.Où tournez vous la série ?La plupart du temps, dans les vieux studios de la Warner, à Burbank, une banlieue de Los Angeles, et dans les environs. Chaque épisode nous prend huit jours, quatre en studio, quatre en extérieur, dans un rayon de 100 kilomètres autour de LA. L’océan, le désert, les montagnes… Tout est accessible. Une fois par an, nous filmons à Sacramento, le siège du CBI est censé se trouver là-bas. Ces images nous servent toute la saison.Est-ce qu’il est un jour question de tourner des épisodes en dehors de la Californie ?Cet État est presque un personnage à part entière. Je montre la Californie que j’ai découverte enfant, quand j’ai quitté le brouillard et la pluie de Londres. Un souvenir marquant, que j’essaie de retranscrire avec des paysages naturels et une image un peu rétro, qui rappelle l’ambiance des sixties. Simon Baker et moi avons beaucoup parlé d’un éventuel "déménagement" exceptionnel, et nous sommes tombés d’accord sur la France.La France ! Vous êtes sérieux ?Oui. Nous avons l’intention de venir y tourner d’ici un an ou deux.A Paris ou ailleurs ?Je ne sais pas où encore. Simon adore la côte basque. Il y est déjà venu en famille incognito, et s’intéresse à d’autres régions, comme la Bretagne. Il aimerait un jour s’installer en France, avec sa femme et ses enfants. Les Australiens sont de grands voyageurs et se sentent chez eux un peu partout. Pour Simon, il faut la mer et du surf.Quand vous écrivez un nouvel épisode, consultez-vous les acteurs ?Toujours. Qui connaît mieux qu’eux les protagonistes?Après ce genre de discussions, qu’avez-vous changé ?Au début de la série, le personnage de Kimball Cho était juste un gosse des rues, passé par les gangs. Tim Kang m’a suggéré de lui inventer un passé militaire. Aux États-Unis, il arrive souvent que ce genre de gamin s’engage dans l’armée, en particulier chez les marines, pour s’en sortir. J’ai écouté Tim. De son côté, Robin Tunney a proposé que Teresa Lisbon porte une croix catholique autour du cou. Un choix qui fait sens (la croix appartenait à la mère de Teresa, décédée quand sa fille avait 14 ans, ndlr).Et Simon Baker, il s’exprime ?Beaucoup. Il a notamment eu l’idée de faire porter des souliers usagés, mais très confortables, à Patrick Jane, malgré ses costumes impeccables. Et il les a dénichés lui-même. Ce détail en dit long, cela change même sa façon de se déplacer à l’écran. Autant de petites choses qui, mises bout à bout, donnent du sens.Quelles sont les habitudes, bonnes ou mauvaises, des acteurs?Je ne veux pas me fâcher avec eux ! Que puis-je dire ? Bon… Simon est accro au café, mais pas n’importe lequel. Il déteste la version américaine, la trouvant insipide, et fait venir le sien d’Australie, un breuvage si fort qu’il est le seul à en consommer. Côté dépendance, il y a aussi le goût d’Owain Yeoman (Wayne Rigsby) pour le karaoké ! Dès qu’il trouve une machine de ce genre, il faut qu’il chante, et c’est très difficile de l’arrêter. Quant à Amanda Righetti (Grace Van Pelt), c’est une excellente danseuse de rap. Tim Kang, lui, nous effraie chaque matin en débarquant en tenue de biker sur des motos plus grosses que lui. Je le verrais bien faire une apparition dans la série Sons of Anarchy, habillé tout en cuir. Mais j’ai toujours peur qu’il ait un accident.Est-ce qu’il est toujours question d’un cross-over avec une série diffusée sur CBS, comme Esprits criminels, Dexter ou Les Experts ?La décision ne m’appartient pas, mais relève plutôt de la chaîne. Il faudrait arriver à mêler des univers parfois très éloignés. Mélanger l’atmosphère un peu glauque Esprits criminels avec Mentalist me paraît compliqué. Mais pourquoi pas ? Ce serait comme si Batman rencontrait Spiderman…Au départ, vous disiez qu’il n’y aurait pas de spin-off (série dérivée) après la fin de Mentalist, mais il semble que vous ayez un peu évolué sur la question…J’avoue. Pour l’instant, cela reste une vague idée.Quel personnage pourrait se voir dédier sa propre série ?Plusieurs. Teresa Lisbon en premier. Grace Van Pelt en deuxième : durant la saison 4, en cours de diffusion aux États-Unis, son personnage va prendre beaucoup d’ampleur. Et puis il y a Kimball Cho. J’ai déjà le titre : Cho. Mais il est tellement silencieux que je serais obligé de lui trouver un comparse. Ce ne sont que des idées. Mentalist, c’est un peu comme une famille, et je n’ai pas envie de lui enlever un de ses membres.Propos recueillis par Frédérick Rapilly pour Télé 7 Jours.
Commentaires