Sylvain Chomet

Dernier né d’une famille nombreuse, Sylvain Chomet voit le jour le 10 novembre 1963 à Maisons-Laffitte, dans les Yvelines.Donnant des signes étonnamment précoces de sa future vocation, il produit sa première « œuvre » à deux ans et demi ; un dessin du téléviseur (chez lui) et du bibelot posé dessus.pagebreakCette passion ne le quittera plus jamais, accompagnant ses pas au fil des jeunes années de ses études primaires et secondaires. Empli d’une certitude inébranlable quant à ce pour quoi il est destiné, le jeune garçon sait déjà ce qu’il sera, « dessinateur humoristique ».Après avoir décroché son baccalauréat en Arts plastiques (en 1982), il intègre, en 1984, l'École supérieure des arts appliqués Duperré, section stylisme et expression visuelle. Il n’y fera pourtant pas long feu et claque la porte de l’établissement, avant la fin de l’année, pour rejoindre l'École supérieure de l'image à Angoulême dont il décroche son diplôme en 1987.pagebreakEntre-temps, il fait paraître, en 1986, sa première bande dessinée, Le secret des libellules, ainsi qu’une adaptation du premier roman de Victor Hugo, Bug-Jargal, en collaboration avec Nicolas de Crécy.Fraîchement sorti de l’école de bande dessinée d’Angoulême, il réalise que son diplôme, aussi prestigieux et significatif soit-il, ne lui permettra pas d’intégrer le monde du travail. Contraint de trouver un moyen de subvenir à ses besoins, il plie bagages, sans enthousiasme aucun, direction l’Angleterre.Il y travaille, en free-lance, dans l’illustration et le story-board, avant d’intégrer un studio d’animation spécialisé dans la publicité pour le compte duquel il réalise différents spots publicitaires (Renault, Suissair, Swinton...).Se destinant depuis toujours à la bande dessinée, au détriment de l’animation qu’il juge « trop intimidante », il change tout naturellement de vocation le jour où il voit, pour la première fois, l’un de ses dessins bouger au line-test. Le processus captivant de l’animation ne cessera plus, dès lors, de le fasciner.pagebreakL’attachement qu’il développe pour ce domaine prend racine dans le plaisir unique qu’il en tire, et s’approfondit à la découverte d’artistes tels que Paul Driessen, Jan Švankmajer…De retour en France, en 1990, il commence par réaliser le clip vidéo Ça va, ça va pour le groupe vocal TSF, avant de rédiger le scénario de la BD Le Pont dans la vase (dessinée par Hubert Chevillard) puis celui de Léon la came (dessinée par Nicolas de Crécy).La vieille dame et les pigeons, film d’animation auquel il consacre six années de son énergie et de son talent (de 1991 à 1996), lui vaut de recevoir une large panoplie de distinctions dont le Cristal du Court Métrage au Festival d'Annecy ainsi qu’une nomination à l’Oscar du Meilleur Court Métrage d'Animation.pagebreakSon tout premier long métrage, Les triplettes de Belleville (sorti en 2003), rencontre un accueil des plus enthousiastes de la part des professionnels ; NYFCC Award du Meilleur Film d'animation (en 2003), Étoiles d'or du cinéma français du Meilleur Film (en 2004), Prix Génie du Meilleur Film (en 2005) ainsi qu’une nouvelle nomination aux Oscars dans deux catégories (Meilleur Film d'Animation et Meilleur Chanson Originale, pour une musique de Benoît Charest interprété par Matthieu Chedid).Fort de ce succès mondial largement établi, Chomet inaugure, en 2004, son propre studio d'animation à Édimbourg en Écosse, qu’il baptise le studio Django.Relevant le défi d’une aventure inédite dans son parcours, il range ses crayons, en 2005, le temps de passer derrière une caméra (une vraie !) pour réaliser le court métrage sur le 7e arrondissement (la tour Eiffel), dans le cadre du film collectif Paris, je t'aime.pagebreakEn 2009, Sylvain Chomet revient avec un nouveau long-métrage intitulé L'illusionniste. L’œuvre est inspirée d’un script manuscrit inachevé que Jacques Tati destinait et dédiait à sa fille. Son film reçoit le César du meilleur film d'animation.