Première
par Sylvestre Picard
Il était permis d’avoir les plus gros doutes sur Shazam ! vu sa promo qui promettait un mélange entre Deadpool et Kick-Ass, à base de blagues mille fois recuites sur un ado capable de se transformer en superhéros au look nanar. La surprise est d’autant plus forte. C’est un vrai film de groupe où tout le monde a son importance (le grand méchant joué par Mark Strong est plus développé que d’habitude), qui parle de famille d’accueil, de parents démissionnaires, de violence à l’école, le tout avec un ton hivernal (tout se passe à Philadelphie) qui rappelle une production oubliée des années 90. C’est une question de ton, justement équilibré entre vannes et héroïsme, et évidemment c’est une question – cruciale pour n’importe quel film de superhéros – d’incarnation : les jeunes acteurs sont tout aussi formidables que Zachary Levi, épatant en pseudo-Superman, aussi paumé et charmant qu’un ado boudeur. Et plutôt que de chercher à intégrer à tout prix l’univers DC/Warner, Shazam ! est un vrai film de superhéros, visible indépendamment de tout le reste. Shazam ! a des muscles, mais a surtout du cœur. Un cœur qui bat nettement plus fort que sa réalisation (attendait-on réellement quelque chose du réalisateur d’Annabelle 2 : La Création du mal ?), remarquablement anonyme, qui a au moins le mérite de ne pas se mettre en travers des émotions chaleureuses diffusées par ce joli petit film. Oui, on parle bien d’un blockbuster de l’univers ciné DC. C’est dire.