En 1977, Padre padrone, des frères Taviani, révèle dans un rôle de père despotique un acteur de plus quarante ans qui s'était consacré jusque-là presque exclusivement au théâtre dans la compagnie du Teatro Stabile de Gênes : son répertoire allait de Shakespeare à Brecht en passant par Goldoni, Ibsen, Sartre, O'Neill, Miller. L'entente avec les Taviani se poursuit avec la Nuit de San Lorenzo (1982), Kaos (1984), Good Morning Babylonia (1987). Doté d'une forte présence physique qui lui permet d'exceller dans les figures autoritaires ou tutélaires non privées de tendresse, Antonutti est dirigé par de nombreux cinéastes italiens (Quartetto Basileus, F. Carpi, 1982 ; Mio figlio non sa leggere, F. Giraldi, 1984 ; La visione del Sabba, M. Bellocchio, 1988 ; Una storia semplice, E. Greco, 1991 ; Genesis, E. Olmi, 1994 ; Un héros ordinaire, M. Placido, 1995 ; La frontiera, F. Giraldi, 1996 ; La terza luna, M. Ballinelli, 1997 ; Kaos II, P. et V. Taviani, 1998 ; Sulla spiaggia e di là dal molo, G. Fago, 1999) et étrangers (Alexandre le Grand, T. Angelopoulos, 1980 ; Mattosa, Willi Herman, id. ;El Sur, V. Erice, 1983 ; Bankomatt, Herman, 1988 ; El Dorado, C. Saura, id.) ; le Maître d'escrime (P. Olea, 1992), Farinelli (G. Corbiau, 1994), la Génèse (E. Olmi, id.), Un eroe Borghese (M. Placido, 1995), Tierra del fuego (M. Littin, 1997). On l'a vu aussi à la télévision dans l'adaptation des Mains sales réalisée par Elio Petri (1978) et dans Giuseppe Verdi de Renato Castellani (1983).