Que garder de Staline ? L'image du sauveur de l'Europe, du combattant de l'Allemagne nazie, du Petit père des peuples qui a redonné du prestige à l'URSS ? Ou le dictateur des grandes purges, des famines, de la collectivisation et des déplacements massifs de population ? Né en Géorgie, Joseph Djougachvili se destine d'abord à devenir prêtre, comme le souhaite sa mère. Mais ses actions militantes, son activisme révolutionnaire ne plaisent pas au séminaire. Expulsé en 1899, il est emprisonné mais s'évade en 1904, année où il adhère au Parti ouvrier social-démocrate russe. De là date la rencontre avec Lénine, qui aime son engagement mais se méfie de sa brutalité. En 1917, Staline revient tout juste de prison (encore) quand la révolution éclate. Son soutien sans faille à Lénine lui vaut une place au Bureau politique et le poste de commissaire aux nationalités. Pendant la guerre civile, Staline élabore un réseau souterrain de fidèles. Devenu Secrétaire général du Parti en 1922, Lénine le craint désormais et demande son éviction avant de mourir. Mais Staline ne fait que confirmer sa puissance. Il se débarrasse de Léon Trotski pour ne garder qu'une poignée de fidèles. Et se lancer, en 1928, dans le socialisme total. Collectivisations forcées et industrialisation massive, plans quinquennaux inatteignables : le pays se dote d'infrastructures et s'enrichit, mais le prix à payer est lourd. Les campagnes sont ravagées, l'exode rural pousse des millions de paysans dans des villes surpeuplées. La condition ouvrière se détériore et le niveau de vie baisse de 40%. L'idée d'une nation forte pousse Staline à poursuivre son projet, au prix de quelques sacrifices. Victimes des grandes purges des années 30, ses anciens partisans remplacés par la jeune garde, plus fidèle. Et des millions d'anonymes « traîtres à la patrie ». Le bilan est lourd : entre six et huit millions de personnes ont été déportées dans les goulags, soit un Russe sur cinq. Débarrassé de toute contestation, Staline se consacre à la politique internationale alors que le spectre nazi hante l'Europe. N'hésitant pas à signer un pacte de non-agression avec Hitler, que celui-ci transgresse en attaquant l'URSS en 1941. La guerre est longue et exige des millions de morts pour que finalement, en 1943, Stalingrad soit reconquise par l'Armée rouge. Le symbole est fort pour le dictateur, même si 21 millions de civils et militaires ont dû mourir pour en finir avec le nazisme. Décidé à exporter la révolution, il soumet les pays de l'Est, devenus des « satellites » à partir de 1947. La fin du règne stalinien voit le culte de la personnalité atteindre son apogée. Alors qu'il s'apprête à éliminer le chef de la police, Staline meurt d'une hémorragie cérébrale en 1953. Il suffit de trois ans pour que l'URSS en finisse définitivement avec le stalinisme, sous l'impulsion de Khrouchtchev. Parcours politique 1898, Entre au séminaire de Tbilissi pour devenir prêtre 1899, Expulsion du séminaire 1904, Adhésion au Parti ouvrier social-démocrate russe, le POSDR 1910-1917, Déportation en Sibérie 1917, Secrétaire général du POSDR 1917, Membre fondateur du Bureau politique 1917-1922, Commissaire aux nationalités 1922-1953, Secrétaire général du Parti communiste d'Union soviétique, le PCUS 1941, Président du conseil des commissaires du peuple1953 : mort de Staline
Genre | Homme |
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