Simon Abkarian est un acteur français.
Issu d’une famille franco-arménienne, Simon Abkarian voit le jour le 5 mars 1962 à Gonesse en Val-d'Oise. Déjà bilingue de par son environnement et ses origines (l’arménien en famille et le français à l’école), il rajoute la langue anglaise à ce palmarès linguistique grâce à sa passion précoce pour le cinéma qui le pousse à regarder, dès son enfance, une multitude de films américains en version originale.En 1971, alors qu’il a neuf ans, il quitte la France avec ses parents pour s’installer à Beyrouth au Liban. Il y demeure sept années, étudiant la danse au sein du Lori Dance Ensemble de Beyrouth et intégrant l’école arménienne sans jamais cesser d’apprendre les langues françaises et anglaises. En 1977, alors qu’il a 15 ans, le jeune garçon voit son père rejoindre les troupes en guerre au Liban tandis que lui-même accompagne sa mère de retour à Paris. Il n’y reste pas longtemps puisqu’il part à New York poursuivre ses études de danse et de comédie à l’Antranik Company.
Les débuts sur les planches
Déménageant à Los Angeles en Californie, il continue à tracer les grandes lignes de sa vocation en suivant des cours de comédie et en intégrant surtout, de 1983 à 1985, une troupe de théâtre arménienne, l’Armenian Theatre Company Artavadzt of the AGBU dirigée par le metteur en scène Gérald Papazian. Il y joue dans, entre autres pièces, une adaptation de Beaucoup de bruit pour rien de Shakespeare en 1984.La célèbre compagnie théâtrale, le Théâtre du Soleil, en tournée cette même année à Los Angeles à l’occasion de l’Olympics Art Festival, suscite vivement l’intérêt du jeune homme (âgé de 22 ans), qui s’inscrit alors à son atelier pour un mois d’apprentissage du métier d’acteur/comédien sous la houlette du magicien faiseur des masques de la troupe, Georges Bigot.Ayant perçu son immense talent lors d’une audition, Ariane Mnouchkine (la légendaire directrice de la compagnie) lui propose de rejoindre l’équipe du Théâtre du Soleil, généreuse invitation à laquelle il répond favorablement à son retour en 1985 à Paris.Sa collaboration avec la troupe s’étendra sur huit années durant lesquelles il jouera entre autres dans des pièces adaptées de tragédies grecques ou autres dont, notamment, L'Histoire terrible, mais inachevée de Norodom Sihanouk roi du Cambodge d'Hélène Cixous (1985), ou des pièces du cycle des Atrides, dont Iphigénie à Aulis d'Euripide, Les Euménides d'Eschyle…(essentiellement en 1990).En 1989, Abkarian fait une double entrée simultanée sur le petit et le grand écran.
Sur les écrans
À la télévision, il choisit la sécurité d’Une Nuit miraculeuse orchestrée par son mentor Ariane Mnouchkine. Au cinéma, il joue dans le court-métrage Ce qui me meut de Cédric Klapisch, réalisateur dont la rencontre représente un tournant décisif dans la carrière cinématographique de l’acteur ainsi que le point de départ d’une longue et fructueuse collaboration. S’ensuivent les films Riens du tout en 1992 (premier long-métrage du cinéaste), Poisson rouge en 1994 (qui fait partie des 3 000 Scénarios contre un virus, la compilation de courts-métrages dédiés à la lutte contre le Sida), Chacun cherche son Chat en 1996 et enfin Ni Pour, Ni Contre Bien Au Contraire en 2003.C’est en 2001 que l’acteur a droit à une véritable consécration sur les planches avec son rôle dans Une bête sur la Lune de Richard Kalinoski mise en scène par Irina Brook. La pièce, qui retrace le parcours d’un rescapé du génocide arménien, est un grand succès qui lui vaut le Molière du Meilleur Comédien.
Les rôles sombres
D’un physique sombre et viril, il est naturellement associé, au cinéma, à des rôles de « méchants » ; J'irai au paradis car l'enfer est ici de Xavier Durringer en 1997, Dans tes rêves de Denis Thybaud en 2005, Les Mauvais joueurs de Frédéric Balekdjian (la même année) et Casino Royale de Martin Campbell en 2006.Drôle de coïncidence ou attribution de mérite, Abkarian est choisi, en 2005, pour jouer le légendaire opposant marocain Mehdi Ben Barka dans le film J'ai vu tuer Ben Barka, puis pour incarner, deux ans plus tard, son principal ennemi le général Oufkir dans le téléfilm L' Affaire Ben Barka.Le comédien s’essaie également à la mise en scène dès le début des années 90 (dont une adaptation de Peines d’amour perdues de Shakespeare) et crée même sa propre troupe à paris, en 1993 ; T.E.R.A. (Théâtre Espace Recherche Acteur) où il joue et monte aussi bien les œuvres classiques que contemporaines. Au cours de la saison théâtrale de 2005-2006, la troupe The Actors' Gang (Los Angeles) fait appel à lui pour diriger leur adaptation de Peines d’amour perdues.Indéniablement sur tous les fronts, il est sollicité et engagé, en 2008, par le réalisateur Laurent Touil-Tartour pour jouer dans le film La Bombe Humaine aux côtés de Thierry Frémont, Rachida Brakni et Alexandra Lamy.Après Le Chant des Mariées (2008) et le film d’espionnage français, Secret Défense, dans lequel il campe un redoutable terroriste, on le retrouve dans L’Armée du Crime, aux côtés de Virginie Ledoyen et Robinson Stévenin, en 2009. Il retrouve Guédiguian d'ailleurs en 2015 avec Une histoire de fou.