Première
par Stéphanie Lamôme
(...) ce nouveau montage nous prive de la retraite forcée où Carlos, au sens propre comme au figuré, prenait de la chair. Reste l’os, monumental, qu’on pourrait de toute façon ronger pendant des heures. Soit l’histoire incroyablement romanesque d’un mégalomane
charismatique gonflé d’idéologie révolutionnaire et devenu mercenaire, puis has been liposucé. Même sérieusement raboté, le récit du terrorisme international et du grand échiquier géopolitique courant sur deux décennies continue de donner le tournis mais plus le vertige. Tant pis : pour le grand saut, on pourra toujours se rattraper sur la mise en scène affolée d’Assayas, avec son sens rock’n’roll du découpage, cette course féline presque sans précédent dans le thriller français dont on ne le soupçonnait pas capable. Bref, si vous avez regardé le triptyque à la télé, vous serez sans doute frustré par ce Carlos concassé. Sinon, Carlos – le film, risque d’être pour vous la bombe de l’année.