Retour sur les rôles marquants de Sabrina Ouazani, qui donne la réplique à Vincent Rottiers dans Toril, en salles ce mercredi.
A seulement 27 ans, Sabrina Ouazani a déjà une solide filmographie à son actif. Depuis ses débuts remarqués dans L’Esquive de Kechiche, en 2004, elle a joué dans plusieurs dizaines de long-métrages et séduit des réalisateurs de premier rang (Klapish, Beauvois, Mihaileanu).
Si elle n'a pas encore décroché le rôle qui fera passer sa carrière au niveau supérieur, la comédienne qu’on retrouve cette semaine à l’affiche de Toril, avec Vincent Rottiers, peut être fière de son parcours dans le cinéma français.
L’Esquive d’Abdellatif Kechiche (2004)
2003. Sabrina Ouazani n’a que 15 ans quand sa mère tombe sur une annonce de casting pour un film se tournant dans la cité voisine. Il s’agit du deuxième film d’Abdellatif Kechiche, L’Esquive, pour lequel le réalisateur cherche des acteurs non professionnels. Elle décroche un rôle important et profite du triomphe du film aux César où elle est nommée dans la catégorie meilleur espoir féminin en 2005.
Avec Sarah Forestier, qui tient le rôle principal, Sabrina Ouazani est la seule actrice du casting qui fera carrière dans le métier. Bluffante dans la peau de Frida, elle montre un culot à toute épreuve et livre une performance pleine de fougue qui lui permettra d’enchainer des petits rôles (notamment dans Paris de Klapish) puis de plus importants.
La Source des femmes de Radu Mihaileanu (2011)
Après avoir tourné pour Kechiche (qui la dirige également dans La Graine et le mulet), Danielle Thompson, Cédric Klapish ou Xavier Beauvois (Des hommes et des Dieux), la comédienne d’origine algérienne séduit également le réalisateur roumain Radu Mihaileanu (Va, vis et deviens) qui l’intègre au beau casting de La Source des femmes aux côtés de Leïla Bekhti et Hafsia Herzi.
Là encore, elle tire son épingle du jeu malgré un rôle secondaire grâce à son naturel et son charisme dans ce conte qui nous narre l’histoire de femmes lançant une grève de l'amour pour faire plier les hommes du village.
De l’autre côté du Périph de David Charhon (2012)
Si le film est porté par le duo Omar Sy/Laurent Lafitte, qui nous offre un improbable buddy movie entre Le Flic de Beverly Hills et Le Professionnel, Sabrina Ouazani, qui interprète une jeune policière nommée Yasmine, est la vraie bonne surprise de De l’autre côté du périph.
Alors qu’on l’a surtout connu dans des films d’auteur, l’actrice se révèle très à l’aise dans le registre de la comédie. Et elle assume même de jouer la carte sexy dans l’hilarante scène de la boite échangiste, démontrant qu’elle n’est pas condamnée aux films graves.
Inch’Allah d’Anaïs Barbeau-Lavalette (2012)
Même si elle s’est essayée à la comédie, les choix de Sabrina Ouazani sont souvent ceux d’une actrice engagée. La preuve avec Inch’Allah, film franco-québecois sur le conflit israélo-palestinien dont le scénario lui a "mis une claque" dès la première lecture.
Elle y joue Rand, l’ami palestinienne de l’héroïne du film, un personnage qui croule sous les problèmes (elle ramasse des objets dans une décharge, son mari est emprisonné en Israël, son petit frère autiste). Son interprétation volcanique nous aura marqué dans ce film par ailleurs inégal.
Pattaya de Franck Gastambide (2014)
Bien qu’elle soit peu présente à l’écran, Sabrina Ouazani est marquante dans Pattaya. Frappante, même, à force de malmener son chéri Francky, joué par Franck Gastambide, acteur principal et réalisateur du film, qui est aussi son compagnon dans la vie. Voici un extrait tiré du début de la comédie, où le héros résume leur relation en quelques plans (et quelques baffes) :
Aussi violente physiquement que verbalement, la jeune femme porte la culotte au sein du couple. L’actrice, elle, se défoule ! Elle largue rapidement son amoureux, mais il ne veut pas accepter l’idée qu’elle ne l’aime pas et continue à la harceler de textos une fois arrivé en Thaïlande. La deuxième partie du film est ainsi rythmée par ses réponses assassines : "J’espère que tu vas choper le SIDA", "Lâche-moi ou j’t’envoie des gitans !". Un rôle méchamment drôle.
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