Date de sortie | 8 octobre 2014 |
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Durée | 140 mn |
Réalisé par | Xavier Dolan |
Avec | Anne Dorval , Antoine-Olivier Pilon , Suzanne Clément |
Scénariste(s) | Xavier Dolan |
Distributeur | Diaphana Distribution |
Année de production | 2014 |
Pays de production | Canada |
Genre | Drame |
Couleur | Couleur |
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Critiques de Mommy
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Mommy de Xavier Dolan a provoqué chez les observateurs une émotion quasiment comparable au tsunami déclenché par La vie d’Adèle l’an dernier. Pour le même résultat final ?
Xavier Dolan, 25 ans, pourrait bien mettre tout le monde d’accord au soir d’un Festival de Cannes 2014 marqué, à quelques exceptions près (Bonello, Miller), par un certain conformisme. Le Rimbaud du cinéma, le Québécois fiévreux signe en effet avec Mommy, portrait d’une famille monoparentale dysfonctionnelle, un film porté tout du long par la grâce. La géniale Anne Dorval, égérie de Dolan, y interprète Diane, quinquagénaire un brin vulgaire qui élève seule son fils (Antoine-Olivier Pilon, une révélation), un ado atteint de TDAH -Trouble Déficit de l’Attention Hyperactivité. Aidée par une voisine mal dans sa peau (Suzanne Clément, autre fidèle), elle va tout tenter pour ne pas renvoyer Steve dans une unité médicale spécialisée.
Le premier film de Dolan, J’ai tué ma mère, racontait le désamour d’un fils pour sa génitrice –déjà interprétée par Anne Dorval. Cinq ans plus tard, Mommy dit à peu près l’inverse, à une nuance près : Diane aime Steve plus que tout, mais pas au prix de sa santé mentale à elle, de sa vie sentimentale et sociale qui la fuit. Surtout, elle est incapable d’assurer la sécurité de son rejeton incontrôlable, dont les accès de violence et de désespoir peuvent à tout moment se retourner contre lui. Dolan filme ce combat perdu d’avance avec l’énergie du désespoir. Les scènes d’empoigne et de réconciliation se succèdent, voire se chevauchent ; l’humour vache et le drame majuscule cohabitent dans le même plan. Mommy ne ressemble à rien d’autre qu’à un film de Dolan, hyperbolique, vivant et singulier. Grâce à une mise en scène immersive qui colle au plus près des personnages, le prodige québécois fait de nous les témoins groggy d’un cauchemar familial up and down, rythmé par des tubes kitsch et des idées formelles proprement stupéfiantes. La critique est KO. Ma mère, ce héros.
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Diane, veuve à la dérive, doit composer avec son fils Steve dont elle ne parvient plus à gérer les accès de violence. Lorsqu’une énigmatique voisine s’immisce dans leur vie, la mère et l’adolescent retrouvent une apparente forme d’équilibre. Au dernier Festival de Cannes, "Mommy" a provoqué une hystérie collective, débouchant sur des déclarations excessives (« La Palme, sinon rien ») et sur une envie de chanter du Céline Dion jusqu’à l’aube. Quelques mois après cette euphorie, l’évidence se confirme : Xavier Dolan a bel et bien réalisé un film monumental qui fait écho à son modeste premier long ("J’ai tué ma mère", 2009). Affranchi des poses, mû par une véritable générosité, le cinéaste fait se croiser les destins de trois personnages brisés qui, en dépit de leurs différences, partagent un même malaise. Ensemble, ils se (dé)battent, tombent, s’aiment. Toute la force de "Mommy" réside dans le regard empathique que Dolan porte sur ses protagonistes, comme en témoigne cette scène d’anthologie au cours de laquelle Steve élargit littéralement le cadre pour s’en extraire. Le réalisateur offre ainsi à ses trois formidables comédiens l’occasion d’exceller dans des séquences d’une intense musicalité et d’une grande acuité psychologique. S’il fallait citer une référence pour évoquer une telle richesse, une telle maturité, ce serait non pas un film mais une série comme "Six Feet Under", qui parlait de la mort pour mieux célébrer la vie et qui, dans son épilogue sublime, nous terrassait totalement. Figurez-vous que, sans prévenir, le temps d’un fantasme, Xavier Dolan, du haut de ses 25 ans, réussit à produire la même puissance émotionnelle, faisant appel à l’expérience et aux rêves de chacun. On sort de la salle en lambeaux mais contents, convaincus que si la mélancolie est un doux mélange de joie et de tristesse, alors oui, "Mommy" rend heureux.
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