Au beau milieu des années 80, le hip hop américain connaît une petite révolution avec l'arrivée de la vague gangsta, dont l'un des fers de lance s'appelle Tracy Lauren Marrow, plus connu sous le nom de Ice T.Le futur rappeur acteur est né le 16 février 1958 dans le New Jersey. Son enfance n'a rien d'un conte de fées : à l'âge de dix ans, il perd ses deux parents, suite à un accident de voiture. Il est alors recueilli par une partie de sa famille résidant à Los Angeles. Baignant dans la culture hip hop, il s'initie bientôt à la breakdance au sein d'un collectif, le West Coast Locksmiths. A l'adolescence, il se penche vers le rap et commence à frayer avec les gangs locaux, qui prolifèrent dans le quartier de South Central où il est scolarisé. C'est à cette époque qu'il se choisit son pseudonyme, en référence au truand Iceberg Slim, auteur de livres et de poèmes.Après un bref passage dans l'armée, il tente de populariser la danse hip-hop puis se tourne vers le micro au début de la décennie 80. Il enregistre alors ses premiers singles, tourne avec Afrika Islam et les New York City Spinmasters, et commence à se faire connaître dans les environs de Los Angeles et au sein du milieu rap West Coast. Tout en affûtant patiemment son flow, il débute sa carrière au cinéma en 84 en tournant dans le film Breakin' et participe à la bande originale avec le titre « Reckless », en collaboration avec un autre rappeur, Chris 'The Glove' Taylor.En 1987, il signe un contrat avec l'écurie Sire Records et sort sa première galette qu'il baptise malicieusement , titre en forme de jeu de mot prophétique, puisque la rime lui apporte en effet gloire et dollars. Le lascar a d'ailleurs le sens des affaires : il fonde ainsi l'année suivante son propre label Rhyme Syndicate, sur lequel il publie son deuxième opus Power. Rappeur stakhanoviste, il livre son troisième album The Iceberg / Freedom of Speech en 89. Comme son nom le laisse présager, le disque tourne autour de la censure dans l'industrie musicale.Tout en poursuivant son métier d'acteur, Ice-T revient dans les bacs en 1991 avec un nouveau CD, , qui marquera sans doute l'apogée de sa carrière. Outre le tube « New Jack Hustler », l'album contient le morceau de fusion rap metal « Body Count ». Enregistré avec d'anciens potes de lycée, cette chanson annonce les nouvelles aspirations du rappeur. Suite à son succès, Ice-T monte effectivement le groupe Body Count, dont le premier effort paraît la même année. A l'image de son titre provocateur, les paroles du morceau « Cop Killer » vont susciter le tollé, en raison de l'agressivité déployée envers les forces de l'ordre. Ces dernières reçoivent d'ailleurs l'ordre de saisir tous les exemplaires du disque et de les brûler... Ice-T sera en plus contraint de rompre son contrat avec Warner et ne pourra ressortir de l'album qu'une version censurée, en 1992. Il se consolera au même moment en tournant dans le film New Jack City de Mario Van Peebles, fils du célèbre Melvin Van Peebles.Ice-T enchaîne avec une année particulièrement chargée : il met en boîte son cinquième opus solo et collabore avec le groupe de thrash Slayer pour la bande originale du film Judgment Night, tout en tournant en parallèle dans trois films. Quelques mois plus tard, il revient avec Body Count pour le disque et apparaît aux côtés de Keanu Reeves dans le film cyber-punk Johnny Mnemonic. Entre 95 et 2001, Ice-T va tourner en moyenne dans deux à trois long-métrages par an, multipliant les apparitions dans des films d'action ou de ghetto (La Guerre des gangs, Urban Menace ou Gangland...) En 96, il sort sa nouvelle galette VI Return of the Real, suivie d'un album avec Body Count intitulé et du disque solo The Seventh Deadly Sin en 99. Malgré ou peut-être à cause de son intense productivité, il peine à retrouver le succès de ses premiers disques.A partir de 2000 et jusqu'à 2007, Ice-T se consacre quasi-exclusivement à sa carrière d'acteur, avec la série télé New York unité spéciale, dans laquelle il tient le rôle du détective Odafin Tutuola.Lorsqu'il se décide enfin à revenir dans les bacs, en 2006, il fait les choses en grand, livrant la même année deux albums, l'un avec Body Count, Murder For Hire, l'autre en solo, Gangsta Rap. En 2008, il sort un morceau intitulé « Ayaya », en collaboration avec les rappeurs Grand Master Caz et Filthee.