Date de sortie 4 octobre 2012
Durée 94 mn
Réalisé par Quentin Dupieux
Avec Jack Plotnick , Eric Judor , Alexis Dziena
Scénariste(s) Quentin Dupieux
Distributeur UFO Distribution
Année de production 2012
Pays de production France, Etats-Unis
Genre Comédie
D’après l’œuvre de Quentin Dupieux
Couleur Couleur

Synopsis

Dolph, un personnage commun mais irrésistible, perd son chien Paul. Il découvre que Paul a été kidnappé par un étrange justicier, le Dr Chang. Sous les yeux d’une livreuse de pizza nymphomane, d’un voisin joggeur en quête d’absolu, ou d’un jardinier mexicain opportuniste, Dolph va progressivement perdre la tête… et son identité. 

Toutes les séances de Wrong

Critiques de Wrong

  1. Première
    par Christophe Narbonne

    Supérieur à Steak et à Rubber, ses deux précédents films aux arguments trop minces pour tenir la route, Wrong, dont le titre (« faux » ou « tort » en français) dit tout, c’est Alice au pays des merveilles en mode déviant. Les rencontres absurdes que fait Dolph Springer le mettent en situation d’échec permanent et le poussent ainsi à se dépasser, à mûrir un peu. N’est-il pas ce gugusse qui continue d’aller bosser alors qu’il est au chômage depuis trois mois ? Ce gringalet incapable de retenir une femme ? Cette chochotte pour qui la disparition d’un chien signifie la fin du monde ? Créateur passionnant car déroutant, Dupieux s’avère également un directeur d’acteurs inspiré. De la révélation Jack Plotnick (clone de David Arquette) au solide William Fichtner, en passant par l’inénarrable Éric Judor, le casting est tout entier au service de la vision barrée du réalisateur.

  2. Première
    par Frédéric Foubert

    Après la route dans Rubber, Quentin Dupieux explore une autre mythologie du cinéma US dans Wrong, celle de la banlieue résidentielle aux pelouses bien taillées et aux habitants trop polis pour être honnêtes. Un territoire délimité par David Lynch il y a plus de vingt ans dans Blue Velvet et Twin Peaks, et dont il reprend les grands motifs : traitement graphique hyperréaliste, brouillage des frontières entre la norme et le bizarre, lente dérive vers l’absurde... Film après film, Dupieux continue de chercher le point de jonction entre le rêve américain et son envers cauchemardesque, entre le sublime et le grotesque, entre le grand n’importe quoi (aidé d’un gourou, un type tente de communiquer par télépathie avec son chien) et le premier degré (Wrong vibre d’un amour sincère pour la gent canine). Le problème, ici, c’est que le nonsense n’est jamais drôle ou angoissant, juste embarrassant, et que les gimmicks visuels (le réveil indiquant 7 h 60, les employés bossant sous une pluie torrentielle...), belles trouvailles « clippesques », ne s’incarnent jamais en idées de cinéma. Esthète surdoué, Dupieux s’enferme dans son soliloque, une pose arty égotiste dont il ne sort que pour violenter son spectateur (le film, interminable, est très crispant). Il a depuis donné de meilleures nouvelles de sa santé artistique avec le court métrage azimuté Wrong Cops (présenté au dernier Festival de Cannes). Mais, sur ce coup-là, il a tort sur toute la ligne. Wrong, définitivement.