Synopsis
1870, Amerique. Lorsque John tue le meurtrier de sa famille, il déclenche la fureur du chef de gang, Delarue. Trahi par sa communauté, lâche et corrompue, le paisible pionnier doit alors traquer seul les hors-la-loi.
Date de sortie | 27 août 2014 |
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Durée | 90 mn |
Réalisé par | Kristian Levring |
Avec | Mads Mikkelsen , Eva Green , Jeffrey Morgan |
Scénariste(s) | Anders Thomas Jensen, Kristian Levring |
Distributeur | Jour2Fête / Chrysalis Films |
Année de production | 2014 |
Pays de production | Grande-Bretagne, Danemark |
Genre | Western |
Couleur | Couleur |
1870, Amerique. Lorsque John tue le meurtrier de sa famille, il déclenche la fureur du chef de gang, Delarue. Trahi par sa communauté, lâche et corrompue, le paisible pionnier doit alors traquer seul les hors-la-loi.
Une ville balayée par le vent, des habitations sommaires, des gueules patibulaires… L’ouverture de The Salvation ne laisse planer aucun doute : Kristian Levring réhabilite le western à l’ancienne, même si le réalisateur danois est stylistiquement plus proche du post-moderne Sergio Leone (violence graphique, mutisme des personnages) que du classique John Ford. L’intrigue emprunte d’ailleurs beaucoup à Il était une fois dans l’ouest, puisqu’il est question de vengeance personnelle, de spéculations immobilières (en rapport avec l’expansionnisme ferroviaire) et d’une relation amoureuse contrariée. Dans la peau du raider taciturne, Mads Mikkelsen s’inscrit de son côté dans la veine de ceux qui l’ont précédé (Clint, Charles, Lee…) en apportant la touche émotionnelle qu’on lui connaît. Hommage appuyé et assumé au genre, traversé de fulgurances visuelles,The Salvation se distingue par son personnage féminin, une veuve à la langue coupée et à la beauté incendiaire, création mythologique digne de L’homme à L’harmonica à laquelle Eva Green prête sa silhouette parfaite et une intensité inattendue. Une bonne mise en bouche avant Pour une poignée de dollars en clôture.
Ivre de rage après le meurtre de sa femme et de son fils, Jon tue leur assassin, déclenchant une réaction en chaîne dans une petite ville : le frère du mort, un ancien mercenaire qui fait régner la terreur dans la région, décide lui aussi de se venger. Entre lui et Jon, c’est la guerre totale. Entendre parler danois dans un décor de western, comme c’est le cas au début de "The Salvation", produit un effet bizarre jusqu’à ce que l’évidence s’impose, appuyant l’argument du réalisateur Kristian Levring : l’Ouest a été conquis par des Européens, donc le western est un genre européen. Il le prouve en recyclant avec conviction et aptitude les principales figures du genre (vengeance, loi du plus fort, rapacité des propriétaires terriens...). On pouvait redouter au pire une bouillie, au mieux un digest. Le résultat est étonnant, mêlant harmonieusement le classicisme fordien et le maniérisme de Sergio Leone. Une part du mérite revient à Mads Mikkelsen, assurant une fois de plus avec la robustesse adéquate, mais il est presque éclipsé par Eva Green, qui irradie malgré (ou grâce à) un rôle totalement muet.