Wole Soyinka est un dramaturge, romancier, essayiste et poète nigérian de langue anglaise. De son nom complet Oluwole Akinwande Soyinka, il est né le 13 juillet 1934 à Abeokuta, au Nigeria.Après le lycée, Wole Soyinka suit des études à l’University College d’Ibadan puis à Leeds, en Grande-Bretagne, où il obtient son doctorat en 1973. Très intéressé par le quatrième art, il commence à travailler au Royal Court Theatre de Londres. De retour au Nigeria, il crée plusieurs compagnies de théâtre, parmi lesquelles la Masks drama troupe et l’Orisun Theatre Company où il dirige et joue ses pièces.Parallèlement à ses activités artistiques, il occupe des postes universitaires à Ibadan, Ife et Lagos et il est invité en tant que professeur aux Universités de Cambridge, Sheffield et Yale.Très engagé, Wole Soyinka milite contre l’esprit colonialiste en mettant sur pied l’association The Pyrate à l’Université d’Ibadan. Il se retrouve emprisonné de 1967 à 1969 suite à ses prises de position pour l’indépendance du Biafra, deux années douloureuses dont il transmettra le témoignage dans Cet Homme est Mort en 1972. Ne se reconnaissant guère dans le mouvement de la négritude, initié par Léopold Sédar Senghor, il lance à son tour le concept de tigritude, qu’il veut en rupture avec un certain romantisme de l’Afrique sauvage, à l’opposé du discours dominant issu de l’Occident. Il dit d’ailleurs à ce sujet : « Un tigre ne proclame pas sa tigritude, il bondit sur sa proie et la dévore ».Son écriture riche et complexe, à l’image de cette Afrique omniprésente qu’il cherche à décrire, est parcourue de mythes et folklore yoruba. Ecrit dans un style littéraire assez occidental influencé par l’auteur irlandais John Millington Synge, Wole Soyinka révèle l’âme africaine et la grandeur ancestrale de ce continent. Ses œuvres respirent la soif de liberté, la révolte, la lutte pour l’indépendance des peuples et des nations qu’ils considèrent « violés » par l’impérialisme colonialiste. Il critique également les régimes africains totalitaires et répressifs, sentiment mis en valeur par l’utilisation fréquente de retours en arrière et par le style symbolique pessimiste. La Danse de la Forêt, qui paraît en 1960, célèbre l’indépendance du Nigeria. Dans le registre de la satire politique, Wole Soyinka publie La Récolte de Kongi en 1965 et L’Écuyer de la Mort du Roi en 1975. Prolifique et polyvalent, il écrit aussi des recueils de poèmes et des romans comme Les Interprètes en 1965, qui est comparé aux œuvres de James Joyce ou William Faulkner pour la sincérité de la description sociopolitique, ainsi qu'Une Saison d’Anomie en 1973. On lui doit aussi Aké, Les Années d’enfance, récit autobiographique en 1984.Basé au Nigeria, il écrit, voyage beaucoup, donne des conférences de par le monde, met en scène ses pièces et édite des revues littéraires telles que Transition.En 1986, Wole Soyinka est le premier auteur noir à être récompensé du prix Nobel de Littérature, salué comme étant l’ « écrivain qui met en scène, dans une vaste perspective culturelle enrichie de résonances poétiques, une représentation dramatique de l’existence ». Personnage désormais médiatique et reconnu, ses idéaux politiques vont néanmoins lui valoir des démêlés avec les autorités nigérianes.Ayant déjà fui son pays natal une première fois jusqu’en 1975, Wole Soyinka est condamné à mort en 1994 par le gouvernement de Sani Abacha, ce qui le pousse à s’exiler au Royaume-Uni et au Ghana. Il rentre au pays après la mort du dictateur en 1998, et publie une collection d’essais, Mythes, littérature et Le Monde Africain.Il écrit ensuite La Barrière des Jacinthes en 1999, Les Gens du Marais en 2000 et Il te faut partir à l’aube en 2007.Wole Soyinka est l’une des personnalités associées à la création du Parlement des Écrivains et le Président de la communauté africaine de la Culture.
Nom de naissance | Soyinka |
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Genre | Homme |
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