Sandra Kogut est née à Rio de Janeiro en 1965. Elle suit des cours de philosophie avant de s’intéresser à l’art et à la vidéo. Sa vie est rythmée par les voyages entre la France, le Brésil et Les Etats-Unis. Artiste, elle expose ses travaux d’installation et montre ses performances aussi bien en France que dans son pays natal.C’est dans les années quatre-vingt que Sandra Kogut commence à se faire connaître comme vidéaste. Lancée dans le court-métrage, elle réalise plusieurs films, notamment, Intervençao Urbana en 1984, Rio Hoje Mam en1989.Dans ses œuvres, le son prend une place primordiale. C’est lui qui donne le sens et le rythme final au film. L'artiste n'hésite donc pas à tenter à chaque fois de nouvelles expériences. Quant au fond, Sandra pose des problématiques contemporaines concernant l’identité et les perceptions de différentes cultures.Elle réalise What do you think people think Brazil is en 1990. Dans ce film, Sandra Kogut pose des questions concernant la perception étrangère de la vie culturelle brésilienne. Un an plus tard, elle réalise le documentaire Parabolic People en199, où elle réinvente un paysage urbain mondial à partir de différentes images de villes, filmées pendant ses voyages (essentiellement des grandes villes comme, Rio de Janeiro, Tokyo, Dakar, New-York, Paris et Moscou).En 1995, elle réalise une fiction documentée, Là e Cà en1995. Dans ce film, Sandra Kogut suit à la trace une jeune femme dans les banlieues populaires de Rio pour nous faire découvrir un Brésil authentique qui se cherche entre la tradition et la modernité. Remarquée avec ce film, elle reçoit le prix du Festival International du Court-métrage d'Oberhausen en avril 1996. Un an plus tard, la vidéaste réalise son œuvre Adiu Monde ou l'Histoire de Pierre et de Claire, dont le sujet aborde la question de l’amour éternel qui résiste à tout, même au temps. Grâce à ce à ce film, elle obtient en 1998 plusieurs distinctions, dont le Grand Prix du Documentaire CIRCOM décerné par l’Association Européenne des Télévisions Régionales ainsi que le Prix du Jury du Festival Vidéo franco-espagnol d'Estavar-Llivia.Dans Un passeport Hongrois réalisé en 2001, la vidéaste filme son propre parcours, celui d’une jeune réalisatrice brésilienne vivant à Paris, qui revient sur les traces de ses grands-parents juifs hongrois. Ses allers-retours entre Budapest et Rio, sa volonté de connaître ses origines, la poussent dans des interrogations plus générales concernant la notion de frontière et d’identité culturelle.En 2002, Sandra Kogut investit le Musée d'Orsay à Paris pendant plusieurs mois et interroge les visiteurs "Est-ce que je peux faire un portrait de vous avec votre œuvre préférée? » Cette question simple posée aux gens choisis au hasard pour réaliser un film intitulé, Passagers d'Orsay, semble résumer à elle seule sa manière de travailler. Pour son premier long-métrage de fiction, Mutum, Sandra Kogut porte son choix sur l’adaptation cinématographique d’un roman des années 1950 de João Guimarães Rosa intitulé Campo Geral, considéré comme un monument de la littérature brésilienne. Fidèle à sa première école, la Brésilienne ne peut s'empêcher de mêler la fiction et le documentaire. Elle tourne dans alors des décors réels dans une région reculée du Brésil, le Sertão, avec des comédiens débutants notamment Thiago Da Silva, qui interprète le rôle principal. Dans ce récit initiatique, la dure condition des paysans est observée à travers le regard de cet enfant, tout juste âgé de dix ans, qui entrevoit un monde douteux qui oscille entre silence, violence et trahison. L’œuvre, coproduite par Arte, a reçu une mention spéciale au Festival International du Film de Berlin en 2008.