Pierre Mondy

Pierre Mondy, né Pierre Cuq, est un acteur et metteur en scène français né le 10 février 1925 à Neuilly-sur-Seine et décédé à Paris le 15 septembre 2012 à l'âge de 87 ans. Il est célèbre pour son rôle du sergent-chef Chaudard dans La 7ème Compagnie ainsi que pour son rôle du commissaire Cordier dans Les Cordier juge et flic.Bien que né à Neuilly, Pierre Cuq passe toute sa jeunesse à Albi où son père est directeur d'école. Très sportif - Pierre a été champion junior de rugby - mais peu studieux, il suit ses études au lycée Lapérouse d'Albi où il obtient son baccalauréat. Après un premier échec, il obtient son bac en 1946 et décide de monter à Paris pour s'inscrire au prestigieux Cous Simon. Ses parents, conscient qu'il est plus doué pour la comédie que les études, le laissent vivre sa passion.Fan de James Cagney et de Spencer Tracy, il apprend son métier d'acteur pendant deux ans au côté de René Simon. C'est d'ailleurs ce dernier qui lui a conseillé de changer de nom. "Faites en sorte qu'on ne puisse pas dire que vous jouez comme votre nom l'indique..." lui dit-il alors. C'est pourquoi Pierre Cuq prend le nom de Pierre Mondy qui est le nom de naissance de sa grand-mère maternelle. Après deux ans au cours Simon, il commence sa carrière au théâtre comme doublure en 1948.Le théâtre avant toutCar Pierre Mondy, s'il est célèbre pour ses rôles à la télévision et au cinéma, est avant tout un acteur de théâtre. Durant sa carrière, il joua dans un quarantaine de pièces. Les Indifférents d'Odilon-Jean Périer, Pepita d'Henri Fontenille et Maurice Chévit, Pucelle de Jacques Audiberti, La Puce à l'oreille de Georges Feydau, Oscar de Claude Magnier, Jean de la Lune de Marcel Achard, L'enlèvement de Francis Veber, Le Prix d'Arthur Miller, N'écoutez pas Mesdames de Sacha Guitry ou encore La Cage au folle de Jean Poiret sont autant de pièces que Pierre Mondy a interprété.En tant que metteur en scène aussi Pierre Mondy a usé les planches des salles parisiennes puisqu'il monta pas moins d'une trentaine de pièces, et ce dès 1951 date à laquelle il adapte L'Amour, toujours l'amour de Jean Girault au Théâtre Antoine. En 1962 il monte La Vénus de Milo de Jacques Deval et ne s'arrêtera plus jusqu'en 2003, année il met en scène la pièce Remue-Ménage. Pieds nus dans le parc, Drôle de couple, Trois hommes sur un cheval, Le Contrat, Vol au dessus d'un nid de coucou, L'Arnacoeur, Potiche, Joyeuses Pacques, L’Amuse-gueule, Un fil à la patte, Le Canard à l'Orange et Le Dîner de cons sont autant de pièces à succès que Pierre Mondy a adapté avec talent.Napoléon, le rôle qui le fait connaîtreCôté cinéma, il commence sa carrière en 1949, dans le film Rendez-vous de juillet de Jacques Becker puis enchaîne avec les Souvenirs Perdus de Christian-Jaque et Les Anciens de Saint-Loup de Georges Lampin. Dès son début de carrière, il enchaîne les rôles, mais il devra néanmoins attendre près de dix ans pour connaître la notoriété. Ainsi, après avoir tourné une trentaine de films pendant les années 50 - dont Des gens sans importance d'Henri Verneuil, Le Triporteur de Jacques Pinoteau, Le Temps des oeufs durs de Norbert Carbonneau ou encore Cigarettes, Whisky et Petites Pépées de Maurice Regamey - il décroche le rôle de Napoléon Bonaparte dans le film Austerlitz d'Abel Gance. Sorti en 1960, le film est un grand succès qui permet à Pierre Mondy de se faire connaître du grand public.Durant les années 60, en parallèle de sa carrière au théâtre, il continue d'arpenter les plateaux de cinéma tournant pour Jean Girault dans Les Moutons de Panurge (1960) et Les Veinards (1962), pour Gérard Oury dans Le Crime ne paie pas (1962), pour Yves Robert dans Bébert et l'omnibus (1963) et Les Copains (1964) ou encore pour Henri Verneuil dans Week-end à Zuydcoote (1964). Le public peut également le retrouver sous la direction de Costa-Gavras en 1965 dans Compartiment tueurs.A cette période Pierre Mondy fait partie des acteurs les plus actifs du cinéma français, enchaînant les tournages à un rythme d'enfer : Monsieur le président-directeur général (1966), La nuit des généraux (1967), Pierre et Paul (1967) ... En 1969, Pierre Mondy passe pour la première et dernière fois derrière la caméra en réalisant Appelez-moi Mathilde, une comédie portée par Jacqueline Maillan, Michel Serrault, Robert Hirsch, Guy Bedos, Bernard Blier, Jacques Balutin et Francis Veber.Chaudard, un héros malgré luiMais le plus gros succès de Pierre Mondy au cinéma reste son rôle du sergent-chef Chaudard dans la comédie Mais où est donc passée la septième compagnie ?, écrite et réalisée par Robert Lamoureux en 1973. Aux côtés de Jean Lefebvre et d'Aldo Maccione (remplacé par la suite par Henri Guybet), il incarne un soldat français pris dans la débâcle de l'armée française en 1940. Bien sûr, Chaudard, Pithivier et Tassin, deviennent (malgré-eux) les héros de leur compagnie. Il reprendra ce rôle en 1975 pour On a retrouvé la septième compagnie et en 1977 pour La Septième compagnie au clair de lune.Jusque dans les années 1980, Pierre Mondy continue d'allonger sa filmographie en tournant pour Édouard Molinaro dans Le Téléphone Rose (1975), Jean-Marie Poiré dans Retour en force (1980), Marc Simenon dans Signé Furax (1981), Michel Lang dans Le Cadeau (1981), Alain Delon dans Le Battant (1983), Gérard Jugnot dans Pinot simple flic (1984) ou encore François Leterrier dans Tranches de vie (1985). Après ça, Pierre Mondy n'apparaîtra quasiment plus au cinéma. On le retrouvera seulement en 2003 dans Lovely Rita, sainte patronne des cas désespérés et en 2009 dans Un homme et son chien de Francis Huster. Mais s'il n'apparait plus au cinéma durant les années 90, c'est qu'à cette époque il se consacre à la télévision.Cordier, son rôle récurrentEn effet, durant les années 90, il interprète le commissaire Cordier dans la série Cordier juge et flic aux côtés de Bruno Madinier et de Charlotte Valandrey. La série, qui a fait les belles heures des jeudis soirs de TF1 et qui fait désormais le bonheur de TMC, a également connu une série dérivée intitulée Commissaire Cordier (2005-2007). Si le rôle du commissaire Cordier est son plus célèbre à la télévision, Pierre Mondy a également participé à de nombreux téléfilms, et ce dès 1954. Au total, c'est dans plus de soixante-dix téléfilms et séries qu'il tourne et dernièrement c'est dans deux épisodes de la série Fais pas ci, fais pas ça et dans la saison VI de Kaamelott que les téléspectateurs ont pu le retrouver.Seulement, en juillet 2009, après un malaise, il est hospitalisé et les médecins lui diagnostiquent un lymphome. En février 2010, après un long repos, il est enfin guérit... du moins c'est ce que lui disent les médecins. Car fin août 2012 la maladie reprend le dessus. Il fait une rechute et est hospitalisé à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière, où il décède le 15 septembre 2012 à l'âge de 87 ans. Les obsèques sont célébrées le jeudi 20 septembre 2012 à l'église Saint-Honoré d'Eylau. D'ailleurs, chose plutôt rare, la famille a demandé à ce qu'il y ait un maximum de personnes présentes pour lui rendre hommage.Vie privéeCôté vie privée, Pierre Mondy a été marié à quatre reprises. Il épouse en premières noces l'actrice Claude Gensac en octobre 1951 mais le couple divorce dès juin 1955. Il épouse ensuite l'actrice Pascale Roberts en 1957 mais une nouvelle fois le mariage ne dure pas puisqu'en 1967 il épouse Annie Fournier, également actrice. C'est avec elle que Pierre Mondy aura ses deux enfants : Laurent et Anne. Mais le couple finira également par divorcer. Il épouse finalement Catherine Allary en juin 1991, femme avec qui il terminera ses jours.