Paulette Goddard

Paulette Goddard, née le née le 3 juin 1911 à Great Neck, à New York, décédée le 23 avril 1990 à Ronco, en Suisse, est une actrice américaine emblématique du cinéma américain des années 30 et 40. Toute jeune, elle enchaîne les petits boulots, notamment en tant que mannequin. A l’âge de quinze ans, la jeune fille intègre la troupe Ziegfeld chez Florenz Ziegfeld où elle se produit dans ses célèbres revues. Jusqu’à cette époque, elle portait son nom de naissance, Pauline Marion Levy. A partir de ce moment, elle prend pour nom Goddard, le nom de jeune fille de sa mère, tout en conservant son prénom. En 1927, alors qu’elle n’a que seize ans, elle épouse le riche industriel Edgar James, et abandonne sa carrière scénique. Leur union prendra fin trois ans plus tard.Résidant à Hollywood et avide de succès, elle écume les castings et finit par décrocher divers petits rôles, souvent non crédités, notamment pour Hal Roach avec Laurel et Hardy, ou encore à la Samuel Goldwyn Company où elle joue les Goldwyn girls aux côtés de Betty Grable, Lucille Ball et Jane Wyman dans Le Roi de l'arène, Roman scandals ou Kids millions.Paulette Goddard attire alors l’attention de Charlie Chaplin. Ce dernier lui offre un rôle à ses côtés dans Les Temps modernes. Pour ce film, la comédienne se donne au maximum. Elle prend des cours de danse et de chant et répète jusqu’à l’épuisement. Cette rencontre avec le célèbre comique lui vaut une très grande popularité. Néanmoins le film est accueilli plutôt fraîchement par la critique et inaugure une longue période d'hostilité du public américain à l'égard du comédien qui le poursuivra plus ou moins tout au long de sa carrière.Après le tournage harassant de ce film, les deux acteurs embarquent pour l’Extrême-Orient et en profitent pour se marier secrètement. Paulette Goddard, à vingt-deux ans à peine, devient ainsi la troisième épouse de Charlie Chaplin, alors âgé de quarante-quatre ans. Mais leur mariage n’est pas très clair et sera contesté, de même que leur relation, ce qui causera plus tard une réelle polémique. En 1942, ils finiront par se séparer.Entre-temps, en 1938, le réalisateur David O.Selznick lui fait passer un casting pour le rôle féminin de Scarlett O’Hara pour le film mythique Autant en emporte le vent. Mais alors qu’elle est persuadée de décrocher le rôle principal de ce chef d’œuvre (elle passe un bout d'essai et tourne deux scènes sous la direction de George Cukor), elle passera à côté en raison de la polémique occasionnée par son mariage avec Charlie Chaplin. Le réalisateur l’avait pourtant déjà envoyée à la Nouvelle-Orléans pour qu’elle travaille son accent du sud. Les rumeurs déclarent leur union non officielle, et sous la pression, Selznick choisit l’actrice Vivien Leigh.Cependant, la belle, travailleuse et talentueuse, se rattrape en gratifiant le public d’une grande prestation dans le rôle que lui offre George Cukor pour le film The Women, en 1939. Elle y interprète avec brio le rôle de Miriam. Elle se fait ainsi remarquer par la grande société cinématographique Paramount. Cette dernière lui propose un contrat, ce qui fera d’elle l’une des plus grandes stars d’Hollywood pendant une dizaine d’années. Dès lors, Paulette Goddard enchaîne des films à succès tels que Le Mystère de la maison Norman et sa suite, Le Mystère du château maudit, tous deux films d’épouvante où elle donne la réplique à Bob Hope. Elle refait état de ses talents de danseuse et chanteuse dans L’Or du ciel, avec James Stewart, en 1941. Elle retrouve même Charlie Chaplin en 1940, avec qui elle est encore mariée à cette période, pour Le Dictateur, brillante satire antihitlérienne où elle apparaît sous les traits d'Hannah, une jeune fille juive. Sa prestation dans ce film culte lui vaut les honneurs du métier.Toujours en 1940, l'actrice joue sous la direction de Henry C. Potter dans la comédie musicale Swing Romance, aux côtés de Fred Astaire. Ensuite la comédienne participe au plus gros succès de la Paramount cette année là en se produisant dans Les Tuniques écarlates de Cécil B. DeMille. L'actrice retrouvera le réalisateur à deux reprises : tout d'abord pour Les Naufrageurs des mers du sud en 1942 (où se côtoient pêle-mêle tempêtes, naufrages, trésor, calmar géant), puis pour Les Conquérants d'un nouveau monde en 1947, épopée de cinq millions de dollars dédiée aux premiers colons américains où figure aussi Gary Cooper.Le 24 mai 1944, Paulette épouse l'acteur Burgess Meredith (rencontré sur le tournage de Swing Romance), dont elle se séparera en 1950. En 1944, elle est récompensée par l’Oscar de la Meilleure Actrice pour son second rôle dans le film Les Anges de miséricorde (film consacré aux infirmières de la Seconde Guerre mondiale). Durant la guerre elle participe aux tournées visant à réconforter le moral des troupes et participe ainsi à une pléiade de films de divertissements. Dans les années 40, la comédienne tourne encore quelques chef-d'oeuvre, tels La Duchesse des bas-fonds en 1945 ou encore Le Journal d'une femme de chambre en 1946. Pour ce dernier film, Jean Renoir se retrouve à la réalisation et bénéficie d'une totale liberté grâce à Goddard et son mari. Adapté librement du roman dOctave Mirbeau, ce film marque un tournant dans l'oeuvre du cinéaste et inaugure une période plus stylisée et laconique.Toujours est-il que la déchéance commence pour l’actrice. Alors âgée de quarante-cinq ans, elle se retrouve sans emploi. Elle essaie de refaire du théâtre et de la télévision, mais à partir de 1964 elle n’est plus présente nulle part. Entre temps, Paulette Goddard s’est remariée en 1958 avec le scénariste Erich Maria Remarque, auteur d’A l’Ouest, rien de nouveau. Ils resteront ensemble jusqu’au décès de ce dernier en 1970. Après cette dure épreuve, la comédienne part pour la Suisse, pays dans lequel elle passe ses derniers jours, jusqu’au 23 avril 1990, date à laquelle elle décède des suites d’une crise cardiaque.