Jean Pierre Cassel, de son vrai nom Jean Pierre Crochon, se lance très jeune dans la carrière d’artiste. Il intègre le cours Simon et se passionne pour un genre particulier : la comédie musicale. Il rencontrera d’ailleurs le roi de la discipline, Gene Kelly qui lui propose une apparition dans son film The Happy Road en 1958. Il lui enseigne au passage quelques pas de claquettes, un art qu’il cultivera lors de sa carrière. Une carrière remplie de collaborations prestigieuses de Philippe de Broca à Buñuel en passant par Jean Renoir ou Claude Chabrol . Encore tout jeune premier, il participe à de nombreuses comédies cinématographiques des années 50-60 dont L’amant à cinq jours, Le farceur et Les Jeux de l’amour. Homme aux multiples talents il fait également quelques apparitions sur les planches. C’est justement au théâtre que Philippe de Broca le remarque et l’engage pour son film Les jeux de l’amour en 1960. La même année il tourne aux côtés de Jean-Claude Brialy dans la comédie dramatique de Jacques Doniol Valcroze , Les Surmenés. Les grands noms se ruent alors sur le comédien et c’est ainsi que Jean Pierre Cassel tient le premier rôle dans le film de Jean Renoir Le caporal épinglé . L’année 1962 marque sa rencontre avec Claude Chabrol pour le film Les sept péchés capitaux. Un réalisateur qu’il recroisera à maintes reprises durant sa longue carrière pour La rupture en 1970, Les folies bourgeoises en 1976, L’enfer en 1994 et La cérémonie en 1995. En 1966, l’acteur est le lieutenant Henri Karcher dans le Paris Brûle t il ? de René Clément aux côtés de Jean-Paul Belmondo . Trois ans plus tard, dans La Fable de Michel Deville , il incarne un ours mal léché insensible aux charmes de Brigitte Bardot . L’acteur français attire également les convoitises des réalisateurs étrangers. L’espagnol Luis Buñuel engage le comédien pour son film Le charme discret de la bourgeoisie en 1972. L’année suivante c’est au tour du britannique Richard Lester de faire appel à lui pour le rôle de Louis XIII dans Les Trois mousquetaires , rôle qu’il reprendra dans On l’appelait Milady en 1974 sous la direction du même réalisateur. A partir de 1979, la carrière international de l’acteur prend de l’ampleur. On l’aperçoit notamment à l’affiche du Crime de l’orient Express , du Veinard aux côtés de Roger Moore ou de La grande cuisine avec Jacqueline Bisset en 1978. Artiste aux multiples talents, Jean-Pierre Cassel est aussi un acteur de théâtre reconnu. Comme dans le milieu cinématographique, il multiplie les collaborations avec les grands noms. En 1980, il joue dans la pièce de Sacha Guitry , Faisons un rêve. En 1994, en passionné de Music Hall, il rend hommage à son idole Fred Astaire dans un spectacle intitulé Jean-Pierre Cassel chante et danse Fred Astaire. Dans les années 2000, il promène son élégance et son charme dans les pièces Festen de Thomas Vinterberg , Little Boy-La Passion de Jean-Pierre Cannet et Jean-Pierre Cassel chante et danse Gainsbourg. Au cinéma, Jean-Pierre Cassel complète une filmographie déjà impressionnante. Il retrouve Richard Lester pour Superman II , preuve que le comédien aime le mélange des genres. Adepte des retrouvailles professionnelles, il tourne à nouveau sous le direction de Philippe de Broca Chouans ! en 1988 et de Richard Lester avec Le retour des mousquetaires en 1989. Dans les années 90, il poursuit sa carrière international en tournant notamment avec Robert Altman . Mais la nouvelle génération de réalisateurs français s’intéresse aussi au père de Vincent et Cécile Cassel , Mathieu Kassovitz en tête. Le jeune cinéaste le fait tourner dans Métisse en 1993. Roschdy Zem , Gilles Lellouche ou encore Mabrouk El Mechri en font de même dans les films Mauvaise Foi , Narco et Virgil . Porté par cette nouvelle génération de cinéastes, Jean Pierre Cassel amorce un retour en force dans les années 2000. Il est le partenaire de son fils dans Les Rivières pourpres , joue aux côtés d’ Olivier Gourmet dans Congorama et interprète le docteur Delmas dans Contre Enquête avec Jean Dujardin . Preuve de son immense pudeur, le comédien a caché son cancer à son public. Jean pierre Cassel décède des suites de sa maladie le 19 avril 2007 alors qu’une douzaine de films dans lesquels il apparaît devait encore sortir. On citera notamment, Le scaphandre et le papillon de Julian Schnabel et J’aurais voulu être danseur dans lequel il offre au spectateur un dernier pas de claquettes.