Henri Salvador

Né le 18 juillet 1917 à Cayenne, en Guyanne française, Henri Gabriel Salvador est un chanteur et humoriste français célèbre pour ses chansons Zorro est arrivé; Le travail c'est la santé; Syracuse; Le Loup, la biche et le chevalier (une chanson douce); Faut rigoler ou encore Dans mon île et Jardin d'hiver. Il est le père biologique du photographe Jean-Marie Périer.Son père, Clovis, et sa mère, Antonine, sont tous deux originaires de la Guadeloupe mais c'est bien à Cayenne qu'Henri voit le jour en 1917. Néanmoins, la famille Salvador au grand complet - Henri a une sœur, Alice, et un frère, André - vient s'installer en France quand Henri a 12 ans. Le 16 août 1929, les Salvador débarquent au Havre à bord du paquebot Pérou.Passioné de musique, Henri Salvador décroche ses premiers contrats en 1933, et il se produit alors dans de nombreux cabarets parisiens. Entre deux sets Henri amuse le public avec son humour ravageur, humour qu'il invite d'ailleurs dans la plupart de ses compositions. Grâce à ce mélange savoureux, Henri se crée vite une petite réputation sur la scène parisienne, ce qui lui permet d'être repéré par un certain Django Reinhardt qui l'engage alors comme guitariste accompagnateur.La tournée d'Amérique du SudSeulement, en 1939, la mobilisation générale est votée après l'invasion de la Pologne par l'Allemagne nazie. Henri a alors 22 ans et bizarrement il échappe à l'appel de la nation en danger (la raison reste un mystère). En 1940, alors que la France est de plus en plus menacée par les armées du Reich, il épouse Lili Susini, une jeune femme d'origine corse, et continue à se produire sur scène. Seulement, pendant l'été 1940, c'est la débâcle, et très vite la France se retrouve occupée. En 1941, il décide donc de quitter la France en compagnie de son épouse et rejoint l'orchestre de Ray Ventura pour une tournée sud-américaine.Au Brésil, à Rio de Janeiro, pour la première date de l'orchestre, Henri connait son premier succès en solo avec une imitation de Popeye. La tournée est un succès, en particulier grâce à Henri, mais à l'issue de celle-ci, Salvador décide de rester en Amérique du Sud. Il ne reviendra en France qu'une fois la Seconde Guerre mondiale terminée, en 1945.Salvador chez MistinguettContinuant à se produire dans les cabarets parisiens, notamment dans le revue de Mistinguett, il remporte en 1949 le grand pris du disque de l'Académie Charles-Cros. C'est à cette époque que le guitariste-humoriste se transforme peu à peu en chanteur. Mais il n'oublie pas l'humour pour autant puisque la plupart de ses chansons sont humoristiques, voir parodiques.Divorcé de Lili Susini depuis son retour en France, Henri rencontre à cette époque Jacqueline Garabédian qu'il épouse en 1950 et qui devient son imprésario. A cette époque il fait également la rencontre de Bernard Michel et de Maurice Pon avec qui il écrira la plupart de ses succès comme Le loup, la biche et le chevalier (plus connu sous le nom Une Chanson Douce), Le travail c'est la santé, Dans mon île, Minnie petite souris, Monsieur Boum Boum, Pauvre Jesus-Christ, Le Voyageur ou encore C'est pas la joie.Henri Salvador commence alors à avoir une jolie réputation en France, mais c'est dans les années 60 qu'il va s'imposer comme l'un des artistes les plus en vogue de l'hexagone, notamment grâce aux émissions de Maritie et Gilbert Carpentier. A l'époque l'ORTF lui offre même sa propre émission, Salves d'or.Vingt ans de disetteDurant les années 70, Henri continue d'enchaîner les succès seulement sa carrière décline à partir des années 80. Il se consacre alors à la pétanque. Joueur de haut niveau, il ne sera jamais professionnel, mais cette passion le pousse à publier une bande dessinée intitulée Passion ... Pétanque. Il invente même plusieurs modèles de boules et dépose trois brevets. Durant cette période Salvador continue de sortir quelques albums mais le public n'est plus au rendez-vous. A cette époque-là, en 1976, son épouse Jacqueline décède. Il se remarie en 1986 avec Sabine de Ricou mais le couple divorce en 1995. Il se remarie une quatrième fois en 2001 avec Catherine Costa.Seulement dans les années 2000, Henri va retrouver le sommet des charts français grâce à Benjamin Biolay et Keren Ann qui collaborent avec lui pour son album Chambre avec vue comprenant le titre Jardin d'Hiver. Grâce à cet album Henri se rappelle aux bons souvenirs des Français et des médias et remporte deux victoires de la musique. Il profite de cet élan pour sortir de nouveaux albums, jusqu'en 2006, année où il sort son dernier opus, Révérence.Henri et le cinémaMais Henri Salvador a également travaillé pour le cinéma, prêtant sa voix à des personnages de films animés comme Les Aristochats (1971), Blanche-Neige et les Sept Nains (1973), Robin des Bois (1974), Pinocchio (1975) et La Petite Sirène (1990).En ce qui concerne le cinéma incarné, le public a pu le voir dès 1948 à l'affiche de films de Jean Boyer comme Mademoiselle s'amuse (1948), Nous irons à Paris (1950), Nous irons à Monte-Carlo (1952). Il tourne également aux côtés de Jean Carmet et Louis de Funès dans Bonjour Sourire (1956) de Claude Sautet. En 1962 il est à l'affiche de Tartarin de Tarascon de Francis Blanche et d'Un clair de lune à Maubeuge. Il tourne ensuite pour Guy Lefranc. En 1966 pour Les malabars sont au parfum et en 1970 pour Et qu'ça saute.Décédé le 13 février 2008 à l'âge de 90 ans d'une rupture d'anévrisme, il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise à Paris. Dans le coeur des Français, il reste un artiste à part, un clown au rire communicatif, un homme qui par sa bonne humeur égayait les plateaux de télévision, bien qu'en privée il pouvait se montrer parfois irascible.Preuve qu'Henri Salvador fait partie du patrimoine français, sa maison de disque édite en 2012 un album inédit du chanteur, Tant de temps, composé de chansons enregistrées en 1999 et jamais éditées.