Acteur, producteur, scénariste et réalisateur, George Timothy Clooney est né le 6 mai 1961 à Lexington, au Kentucky. Star planétaire révélée par la série Urgences, il est un collaborateur privilégié de Steven Soderbergh (la trilogie Ocean, Hors d'ateinte, Solaris, The good german) et des frères Coen (O'Brother, Intolérable cruauté, Burn After Reading) mais est aussi célèbre pour ses rôles dans les films Les rois du désert, The Descendants et Gravity. Côté réalisation, on lui doit les films Confession d'un homme dangereux, Good night and good luck, Jeux de dupes, Les marches du pouvoir et The Monuments Men.
La classe, l'allure, l'élégance, le charme, l'humour, le goût, l'intelligence et un certain bon sens moral et politique, voilà ce qui pourrait définir l'un des plus grands sex symbols d'Hollywood depuis le milieu des années 90 : George Clooney. Depuis la série Urgences où il fût révélé au grand public, il est devenu une star, du gros calibre, de ceux qu'on écoute, qu'on regarde et qu'on respecte, avec qui on est ami. Lui par contre n'en fait qu'à sa tête. Et s'il a bien commis quelques erreurs de parcours en sortant de ses barreaux cathodiques, depuis il fait ce que bon lui semble. Il travaille pour les projets qu'il aime ou pour ses amis, les cinéastes dont il se sent proche, quand il ne réalise par lui-même ses films ou alerte par le biais de l'ONU du génocide au Darfour.
Un artiste engagé
Ami de Steven Soderbergh, modèle récurrent pour Joel et Ethan Coen, producteur avisé et amateur de café, Clooney peut tout se permettre sans écorner sa popularité, immense, planétaire. Ainsi il n'hésite pas à cachetoner dans les pubs Nescafé (dont la réplique "what elese ?" lui colle désormais à la peau) pour soutenir les causes qui lui tiennent à coeur. Et s'il ne peut certainement pas tout jouer, il peut tout essayer sans se ridiculiser. L'autodérision étant l'une de ses meilleures armes, celle de son honnêteté, intellectuelle et artistique, et tant pis si son action politique semble un peu trop polie et consensuelle chez nous. Clooney se rêve surtout en acteur de la trempe d'un Cary Grant, en comédien classique, celui d'un âge d'or hollywoodien qu'il vénère, parce que érudit, passionné, amoureux, et qu'il cite dès que possible s'il est face à un journaliste un brin plus cultivé et moins crétin que la moyenne. Eternel célibataire dont les frasques amoureuses font les choux gras des rubriques people, il entretient avec le sourire son image d'objet à fantasme pour une gent féminine qui n'en finit pas de se pâmer pour lui. Sa nonchalance fait rêver, son naturel et sa farouche indépendance en font un marginal respectable, un amant idéal qu'on chérie secrètement dans son petit coeur en compagnie de millions d'autres fans. C'est aussi ce qu'on appelle un acteur populaire.
Direction L.A.
Avant d'être la star la plus responsable et engagée d'Hollywood - une des plus bankable aussi - Clooney passe son enfance à Augusta, une petite ville du Kentucky. Son père, Nick, est un présentateur de talk-show télé de bonne réputation, et sa mère, Nina, une ex reine de beauté. George passe alors sa jeunesse sur les plateaux où officie son père en donnant un coup de main de temps à autres. Amateur de baseball, il tentera une carrière professionnelle en 1977, en vain. S'étant découvert une passion pour le théâtre durant ses années d'études, il fait ses premiers pas sur scène au lycée, puis entre à la Northern Kentucky University en 1979 où il ne se révèle guère être un élève studieux. Après plusieurs échecs à l'université et avoir travaillé comme vendeur de chaussures pour dames et de costumes pour hommes, George décide de son avenir lorsque son cousin, l'acteur Miguel Ferrer, se rend chez lui pour le tournage d'une série B dans laquelle il fera de la figuration. L'expérience l'invite alors à devenir acteur, et ainsi de s'envoler pour Los Angeles en 1982 avec de l'argent gagné en coupant du tabac. Au volant de sa vieille guimbarde qui le lâchera en chemin, il part pour Berverly Hills afin de s'installer chez sa tante, la chanteuse Rosemary Clooney, pour qui il servira un temps d'homme à tous faire.
Dix ans de galère
Après quelque temps il décroche enfin ses premiers rôles, une publicité japonaise pour Panasonic, une apparition dans la série Riptide (1984), une autre dans Tonnerre mécanique (1985). Un peu plus tard, on le voit enfin au cinéma dans plusieurs nanars d'épouvante comme Predator : The Concert (1987), Return to Horror High (Bill Froehlich, 1987), et le fameux Retour des tomates tueuses (John De Bello, 1988), célèbre depuis par sa présence. Multipliant les castings pour la télévision, il obtient son premier rôle récurrent dans la sitcom E/R en 1984, un titre amusant puisqu'il évoque celui d'Urgences en version originale (ER). L'acteur y joue déjà un médecin travaillant aux urgences, dix ans avant celui qui va le faire exploser sur le petit écran. Malgré ses nombreux échecs, Clooney persévère et s'acharne à percer dans des séries comme Rick Hunter (1987) et Arabesque (1987). Il trouve petit à petit des rôles récurrent : Drôle de vie (1986 - 1987), Baby Talk (1991), qu'il quitte après s'être embrouillé avec le producteur, Roseanne (1988 - 1991), ou encore Enquête privée (1992 - 1993) et Les Soeurs Reed (1993 - 1994), dans lesquelles il interprète à chaque fois un inspecteur de police.
Merci Urgences
Pas loin de jeter l'éponge, Clooney, qui tente de faire sa place depuis maintenant dix ans dans le métier, trouve enfin la série et le rôle qui vont le lancer, celui du Dr Ross d'Urgences, qu'il tiendra de 1994 à 1999, avec sur la fin des passages plus sporadiques. Le succès est vite au rendez-vous et les choses vont alors se précipiter en peu de temps. Deux ans après le début d'Urgences, Clooney rejoint le jeune texan Robert Rodriguez pour tourner avec Quentin Tarantino dans Une Nuit en enfer (1996), un film d'action, gore, où il affronte une horde de vampires dégénérés perdue au milieu de l'Amérique profonde, tout ça après avoir passé près d'une heure entre bagnole et motel avec un Tarantino sadique et pervers et un Harvey Keitel génial en père de famille. Un rôle parfaitement à contre courant de son personnage de docteur love, et pourtant furieusement sexy (on se souviendra de son tatouage tribal, effet garanti). Suivront dans la foulée Un beau jour (Michael Hoffman, 1996), une comédie romantique avec Michelle Pfeiffer, Batman et Robin (Joel Schumacher, 1997), le pire rôle de sa carrière, ce qu'il ne manquera pas de traiter avec autodérision en disant qu'il a tué la franchise (le plan rapproché sur ces fesses en marquera par contre plus d'une, et plus d'un). La même année, il est enfin à l'affiche de son peut-être dernier film accepté par compromis, Le pacificateur (Mimi Leder, 1997), un mauvais film d'action avec Nicole Kidman, qui, pas tout perdu, deviendra une amie.
Rencontre avec Soderbergh
En 1998, première collaboration avec son futur fidèle ami, Steven Soderbergh, pour Hors d'atteinte, un thriller cool adapté d'Elmore Leonard où il drague Jennifer Lopez. L'alchimie entre l'acteur et la chanteuse est parfaite, le film est sexy, chaloupé, stylé, et Clooney plus torride et charmeur que jamais en braqueur débonnaire. La même année, preuve de son nouveau statut à Hollywood, il fait une brève apparition dans La Ligne Rouge de Terrence Malick (1998), puis enchaîne sur Les Rois du désert de David O'Russell avec Mark Wahlberg (1999). Malgré une collaboration extrêmement difficile avec le réalisateur qui n'a pas la réputation d'être très aimable sur les plateaux, cette farce sur la première guerre du Golfe habilement emballé dans un film d'aventure et d'action remporte un joli succès critique. Une première incursion pour Clooney dans un cinéma qui veut faire débat et rappeler à l'Amérique une certaine conscience politique. Après avoir enfin arrêté Urgences, l'acteur se consacre davantage au cinéma et retrouve Mark Wahlberg dans En pleine tempête (Wolfgang Petersen, 2000) où il part à la pêche au gros et affronte intempéries et autres vagues géantes démesurées. A priori blockbuster à effets spéciaux, le film se révèle au final une vraie chronique, détaillée et sensible, d'un milieu, d'une population, d'un métier, d'hommes et de leur rapport au quotidien et cette nature dont ils sont dépendants.
Première avec les Coen
La même année, premier rôle pour les frères Coen, ses futurs collaborateurs, dans O'Brother (2000), une comédie délirante dans l'esprit du burlesque des années 30 à partir de l'Odyssée d'Homère. Clooney en fait des caisses, mais se fait remarquer. Par amitié pour Rodriguez, Clooney fait ensuite un cameo dans Spy Kids (2001) ; avant de se lancer dans la production avec Point Limite (Stephen Frears, 2000), Rock Star (Stephen Herek, 2001), Insomnia (Christopher Nolan, 2002) ou encore Loin du paradis (Todd Haynes, 2003). 2003 marque également ses retrouvailles avec Soderbergh pour Ocean's Eleven, aux côtés de Brad Pitt, Matt Damon, Don Cheadle et Bernie Mac. Remake du film éponyme avec Frank Sinatra et Dean Martin, Ocean's Eleven est un succès roublard, un film cool et frimeur qui s'assume en tant que tel, sans jamais se vouloir retors dans la construction d'une intrigue digne des meilleurs films de braquage. Clooney comme les autres vient pour s'amuser, jouer de son charme et ses oeillades célèbres, pour le plaisir simple de flamber avec générosité. La fine équipe se trouvera avec un casting mis à jour dans Ocean's Twelve (2004) et Ocean's 13 (2007) pour un succès public constant en dépit d'oeuvres qui s'essoufflent.
Acteur oscarisé
Mais entre temps, il fait une brève mais mémorable apparition dans Bienvenue à Colinwood (Anthony et Joe Russo, 2002) et signe son premier long-métrage, Confessions d'un homme dangereux, sur un scénario de Charlie Kaufman et avec Sam Rockwell. L'histoire vraie d'un producteur télé prétendant avoir été un tueur de la CIA. Par la suite, Clooney ne va cesser d'alterner entre des rôles pour Soderbergh et les frères Coen. Pour le premier : Solaris (2002), remake lounge du film culte de Andreï Tarkovski ; The Good German (2006), un hommage peu passionnant au film noir ; et la série des Ocean's. Pour les seconds : Intolérable Cruauté (2003), tentative poussive de ressusciter la screwball comedy des années 30 avec Catherine Zeta-Jones en argument sexy, et Burn After Reading (2008), dans lequel il fait à nouveau équipe avec Brad Pitt. Entre deux tournages pour les Coen et Soderbergh, Clooney décroche l'Oscar dans le thriller géopolitique démonstratif et pédagogique Syriana (Stephen Gaghan, 2005), dont il est aussi producteur, puis devient la star du premier film de Tony Gilroy, le remarqué Michael Clayton (2007).
De plus en plus de réalisation
En parallèle il tourne ses deuxième et troisième longs métrages : Good Night and Good Luck (2005) et Jeux de Dupes (2008). Le premier, encensé par la critique, revient sur une émission télé qui a fait tomber le sénateur Joseph McCarty dans les années 50 ; le second, dégommé par la presse, est une tentative d'hommage à la screwball comedy, toujours, et en particulier au cinéma de Preston Sturges, dont Clooney est un admirateur. Toujours prêt à se lancer des défis, il s'essaye par la suite au doublage dans le premier film d'animation du très respecté et talentueux Wes Anderson, The Fantastic Mr Fox (2009), puis rejoint Kevin Spacey, Ewan McGregor et Jeff Bridges au casting du film Les chèvres du Pentagone (Grant Heslov, 2010). Mais après cette comédie déjantée qui n'est pas sans rappeler l'univers des frères Coen, un rôle au côté d'Anna Kendrick et Vera Farmiga dans la comédie romantique In the Air (Jason Reitman, 2011) et un rôle de tueur à gages traqué dans le thriller The American (Anton Corbijn, 2011), Clooney retrouve sa casquette de réalisateur pour le film Les Marches du pouvoir. Et une nouvelle fois Clooney signe un thriller politique dans lequel il interprète un gouverneur candidat aux primaires démocrates pour l'investiture à la Présidence. Il s'entoure alors d'un casting prestigieux comprenant Philip Seymour Hoffman, Paul Giamatti, Evan Rachel Wood et Ryan Gosling.
Deux succès coup sur coup
Dans la foulée, le public peut le retrouver au début de l'année 2012 dans The Descendants, film d'Alexander Payne dans lequel il tient le rôle émouvant d'un père de famille qui apprend que sa femme, plongée dans le coma, l'a trompé. Le film est salué par la critique et permet à George de décrocher au passage un Golden Globe du meilleur acteur dans un drame. Mais comme si ce succès n'était pas suffisant, Clooney accepte dans la foulée de tourner au côté de Sandra Bullock dans le nouveau projet d'Alfonso Cuaron : Gravity. Très ambitieux, le film qui plonge le téléspectateur dans huis-clos spatiale, est le succès critique et public de l'année 2013. En 2014, changement radical d'ambiance pour son nouveau film en tant que réalisateur, Monuments Men. Cette fois, avec John Goodman, Bill Murray, Jean Dujardin et Matt Damon, il monte une fine équipe d'experts en arts pour retrouver, en pleine Seconde Guerre mondiale, les oeuvres d'arts dérobées par les Nazis avant qu'elles ne soient détruites. Si le film est un échec, rien ne ralentit l'acteur qui retrouve les frères Coen pour Avé César en salles début 2016.
Vie privée
Après avoir été marié à Talia Balsam entre 1989 et 1993, George Clooney a enchaîné les conquêtes. Il faut dire que l'homme est très convoité. Ainsi, il a féquenté durant trois ans (1996-1999) une jeune serveuse française, Celine Balitran, rencontrée dans un café des Champs-Elysées. Par la suite, il a partagé sa vie avec le mannequin Lisa Snowdon mais après cinq ans de relation tumultueuse, le couple finit par se séparer. Entre 2009 et 2011, il est en couple avec le mannequin italien Elisabetta Canalis puis, entre 2011 et 2013, il fréquente Stacy Keibler, une ancienne star du catch. L'année 2013 marque sa rencontre avec Amal Alamuddin, une jeune avocate britannique (notamment celle de Julian Assange), qui selon la presse américaine, serait parvenu en 2014 à convaincre George de se fiancer, oui, celui-là même qui avait déclaré après son divorce ne plus jamais vouloir se marier. Il faut croire que la jolie Amal possède un sacré pouvoir de persuasion... La preuve ? Le couple se marie en Italie fin septembre 2014.