Eva Saint

Eva Marie Saint est une actrice américaine à la filmographie caractérisée par des rôles prestigieux dans des films mythiques hollywoodiens, sous la direction des plus grands réalisateurs du cinéma américain, tels Elia Kazan (Sur les quais) ou Alfred Hitchcock (La Mort aux trousses) et Otto Preminger (Exodus). Eva Marie Saint voit le jour le 4 juillet 1924 à Newark, dans l’État du New Jersey, dans un milieu bourgeois. Se destinant à l’enseignement, elle s’essaie à l’art dramatique en amateur au cours de ses études universitaires. C’est le déclic : elle sera comédienne. Une fois sa licence de lettres en poche, elle part à la conquête de New York. Sa carrière débute par quelques prestations à la radio, jusqu’à un premier rôle en 1946 dans un téléfilm, suivi de nombreux autres. Inscrite à l'Actors Studio en 1950, c’est sa prestation théâtrale à Broadway dans The Trip to Bountiful qui lui donne sa première consécration, le Drama Critics Award et l'Outer Circle Critics Award. Elia Kazan la remarque, et lui offre ses premiers débuts au cinéma avec Sur les quais, aux côtés de Marlon Brando. Sa prestation lui vaut l’Oscar de la Meilleure Actrice dans un Second rôle en 1955. Après ce premier coup de maître, Eva Marie Saint sélectionne avec soin les propositions de rôles, et ne tournera que treize films entre 1956 et 1972. Elle sera dirigée par les plus grands réalisateurs et partagera un casting prestigieux, donnant ainsi toute la mesure et la richesse de son talent. Elle incarne Dunreath Henry dans Si j'épousais ma femme, une comédie de Melvin Frank (1956). Puis, elle brille dans un rôle dramatique sur fond de Guerre de Sécession dans L’Arbre de vie (1957) d'Edward Dmytryk, aux côtés de Montgomery Clift et Elizabeth Taylor, et enchaîne la même année avec Une Poignée de neige sous la direction de Fred Zinnemann, un drame portant cette fois sur les souffrances liées à la drogue. Dans La Mort aux trousses d’Alfred Hitchcock avec Cary Grant et James Mason (1959), elle est Eve Kendall ; puis Kitty Fremon dans Exodus d’Otto Preminger avec Paul Newman en 1960. Eva Marie Saint joue dans deux films dramatiques de John Frankenheimer : L’Ange de la violence, avec Warren Beatty en 1961 sur fond de drame passionnel et Grand Prix, avec Yves Montand en 1966, qui décrit le milieu de la course automobile. En 1965, elle est à l’affiche d’un film d’espionnage, 36 heures avant le débarquement de George Seaton, puis est l’objet d’un drame passionnel dans Le Chevalier des sables de Vincente Minnelli, avec Elizabeth Taylor, Richard Burton et Charles Bronson. L’année suivante, Eva Marie Saint rempile avec une comédie de Norman Jewison, Les Russes arrivent. Variant les genres, c’est dans un western qu’on la voit aux côtés de Gregory Peck dans L’Homme sauvage de Robert Mulligan (1968). Durant les années soixante-dix, elle ne tourne que dans deux films pour le grand écran, respectivement un drame et une comédie : Loving d'Irvin Kershner (1970) avec George Segal et Cancel my reservation de Paul Bogart avec Bob Hope en 1972, film qui sonne le glas de la période faste et prolixe de sa carrière cinématographique. Si Eva Marie Saint se retire des plateaux d’Hollywood pour une assez longue absence (elle refera surface au cinéma à partir de 1986), c’est pour dédier plus de temps à sa carrière théâtrale et télévisuelle, laquelle la gratifie en 1976 d’une nomination aux Emmy Awards pour sa prestation dans la série télévisée How the West Was Won. Elle réapparaît sur la grande toile en 1986 avec Rien en commun de Garry Marshall, puis s’éclipse à nouveau pendant une dizaine d’années, avant de revenir avec Ecstasy de John Bailey (1996), puis Time to Say Goodbye ? de David Hugh (1997). Les années 2000 verront Eva Marie Saint incarner le rôle de Franca dans Je rêvais de l'Afrique de Hugh Hudson (2000), jouer dans Don't Come Knocking de Wim Wenders (2005) avec Sam Shepard et Jessica Lange, Winn-Dixie mon meilleur ami de Wayne Wang (id.), et enfin apparaître dans Superman Returns de Bryan Singer en 2006.