Bourvil est un acteur et chanteur français. De son véritable nom André Robert Raimbourg, il est né le 27 juillet 1917 à Prétot-Vicquemare, en Seine-Maritime.Bourvil voit donc le jour pendant la Première Guerre mondiale, au cours de laquelle il perd son père. Il est alors élevé par sa mère et le deuxième époux de celle-ci dans un village appelé Bourville, d’où le choix de son nom de scène.Issu d'une modeste famille d'agriculteurs de cinq enfants, il se passionne dès son plus jeune âge pour la musique en écoutant la radio chez l'instituteur du village. À cette époque, ses parents le poussent à suivre un apprentissage en boulangerie.À l'aube de ses vingt ans, il quitte sa campagne normande et part faire l'armée à Paris. Il intègre la clique du régiment et s’y illustre en tant que chanteur et musicien. Il participe également à plusieurs radio-crochets et sort vainqueur de celui de Radio Paris en interprétant des chansons de Fernandel.
La Deuxième Guerre mondiale l'arrache à des débuts prometteurs. Il est démobilisé en 1940 et regagne alors la capitale et vit de petits boulots.En 1942, il fait ses débuts dans un cabaret et se produit sous le pseudonyme Bourvil. Un an plus tard, il épouse son amie Jeanne Lefrique, avec laquelle il aura deux fils.C'est avec sa chanson Les Crayons (1945) que tout va réellement débuter pour lui. Grâce à la soudaine notoriété que lui confère ce morceau, il apparaît pour la première fois au cinéma dans La Ferme du Pendu de Jean Dréville.Bourvil sort alors de l'anonymat et enchaîne les tournages. Commence alors pour lui une longue carrière d’acteur et de chanteur. Au cinéma, on lui propose le plus souvent des rôles de personnages naïfs et simplets (Pas si Bête d'André Berthomieu en 1946, Par la Fenêtre de Gilles Grangier en 1947) mais il excelle également en jouant le grand timide dans Miquette et sa Mère d'Henri-Georges Clouzot (1950).Il tourne avec les meilleurs réalisateurs du moment, à l’image de Marcel Pagnol, Gilles Grangier et André Berthomieu.
En 1956, il remporte le Grand Prix d'Interprétation au Festival de Venise pour son rôle dans La Traversée de Paris de Claude Autant-Lara. On l’y retrouve aux côtés de Jean Gabin et de son ami de toujours, Louis de Funès. Avec ce dernier, il partage une scène culte dans Le Corniaud de Gérard Oury (1964), celle où leurs automobiles entrent en collision. Bourvil, tenant le volant de sa voiture en pièces détachées, lance alors la fameuse réplique : « Forcément, elle va beaucoup moins bien marcher maintenant… ». On reverra le duo comique à plusieurs reprises (cinq fois au total), notamment dans La Grande Vadrouille, toujours sous la direction de Gérard Oury, en 1966.Il a également l'occasion de tourner avec Fernandel, dont il a chanté le répertoire durant une bonne partie de sa jeunesse, dans La Cuisine au Beurre de Gilles Grangier (1963).
Le personnage de gentil benêt qu'il représente le plus souvent est la marque de fabrique de Bourvil, mais il sait aussi jouer sur un ton plus solennel dans des films comme Les Misérables de Jean-Paul Le Chanois en 1958 ou L'Arbre de Noël de Terence Young en 1969.Sa carrière musicale est, elle aussi, très riche : il enchaîne les disques à succès (Salade de Fruits, Les Papous, La Tactique du Gendarme...). Une de ses grandes réussites restera l'opérette L'Auberge Fleurie dans laquelle il apparaît en 1952 avec Annie Cordy et Georges Guétary. Le public est comme toujours au rendez-vous.
En totale contradiction avec les personnages qu’il incarne habituellement, Bourvil est un homme très cultivé. Il lit beaucoup et compte parmi ses amis l'auteur-compositeur Georges Brassens. Il fréquente également Jean-Paul Sartre.En 1970, il prend part à ses derniers tournages, Le Cercle Rouge de Jean-Pierre Melville, dans lequel il donne la réplique à Alain Delon, et Le Mur de l'Atlantique de Marcel Camus. Ces films seront projetés quelque temps après sa disparition.
Atteint de la maladie de Kahler, Bourvil s’éteint le 23 septembre 1970 à Paris, à l’âge de cinquante-trois ans. Son épouse Jeanne Lefrique décède à son tour quinze années plus tard, victime d’un accident de la circulation alors qu’elle se dirige vers le cimetière où son mari est enterré.