Kumail Nanjiani et Murray Barlett nous racontent la nouvelle série Disney +, une fascinante success story qui vire au true crime drama des plus sordides.
Après son apparition chez Marvel dans Les Eternels, Kumail Nanjiani change de registre pour incarner Steve Banerjee, le fondateur de la célèbre troupe des Chippendales au début des années 1980, face à l'ancien de White Lotus, Murray Barlett. Une histoire de success story américaine qui bascule dans le macabre et vire et un true crime drama fascinant. Rencontre avec les deux stars de Welcome to Chippendales.
Qu'est-ce qui vous a donné envie de jouer le fondateur des Chippendales ?
Kumail Nanjiani : Petit garçon, en grandissant au Pakistan, je ne rêvais pas spécialement de jouer le fondateur des Chippendales ! (rires) Ce qui m'a plu en fait, c'était la possibilité de jouer un personnage aussi dark. Ce n'est pas souvent qu'on me propose un rôle aussi dramatique. Je suis plutôt un acteur de comédie d'habitude. Alors j'avais envie de relever ce challenge, jouer un être qui a fait des choses monstrueuses, tout en le rendant humain.
Qu'est-ce que ça vous a fait de vous voir dans le miroir dans ce grand costume beige, terne, avec ces grosses lunettes sur le nez ?
C'était génial ! Ca m'a beaucoup aidé à entrer dans la peau du personnage. Cette transformation physique a été très utile pour me mettre dans le rôle. Après les essayages, j'avais boosté ma compréhension de Steve de 20% ! Et puis j'ai dû prendre du poids aussi, pour jouer quelqu'un qui n'est pas très à l'aise dans son corps, dans un univers où les hommes sont idéaux. Steve était vraiment différent des danseurs. Il se sentait à l'écart en un sens et il était important que ça se voit à l'écran. Qu'il était le roi d'un royaume dans lequel il n'avait pas tout à fait sa place.
Murray, comment avez-vous abordez le rôle ?
Murray Bartlett : Nick de Noia était un grand créatif. Il débordait de créativité. C'était un passionné qui avait le feu sacré. J'aime jouer des personnages comme ça. Je me sens un peu comme ça personnellement, même si je n'ai pas la même ambition démesurée qu'il avait. Pour lui, la gloire, c'était une question de vie ou de mort. Après, j'avais pas mal d'images d'archives sur lesquelles m'appuyer. Mais j'ai fait attention à ne pas l'imiter. J'ai juste essayer de capter son essence. Mais l'écriture de la série est super et elle m'a permis de prendre quelques libertés, d'explorer le personnage, de combler les blancs de sa vie qu'on ne connaissait pas. J'ai pu me l'approprier.
Il vous a fallu beaucoup travailler la danse ?
Oui parce que je sais bouger sur une piste de danse, mais pas tellement danser en vrai (rires). J'ai bossé dur et les chorégraphes ont mis en place des routines qui étaient à ma portée. Mais c'est ce que je cherche en tant qu'acteur : faire des choses que je ne saurais pas faire en réalité et faire comme si je les maîtrisais à l'écran !
Kumail, vous n'étiez pas frustré de voir tous ces gens danser et de ne pas danser vous-même ?
Kumail Nanjiani : Non ! Absolument pas (rires) ! Je n'avais pas du tout envie de danser et en plus, ils ont dû faire des heures sup' pour apprendre toutes ces chorégraphies pendant les week-end ! Mais honnêtement, c'était impressionnant de voir ces danseurs enchaîner les prises, les mouvements, encore et encore, sans jamais commettre la moindre erreur. Pas la moindre. C'était bluffant.
Voir des gens se déshabiller, encore et encore, ce n'est pas un peu gênant sur un plateau à la longue ?
Pas du tout ! A chaque fois c'était excitant ! Et d'ailleurs, c'était étonnant de voir la foule de figurantes s'enflammer encore et encore devant chaque performance, même au bout de la 30e prise de la journée ! Il y a quelque chose de fascinant dans le fait de mettre des strippers devant une foule. Il se passe quelque chose d'inexplicable. Parce qu'à chaque fois, elles devenaient complètement dingues ! C'était fou. Elécrtique.
Vous aviez déjà vu un show de Chippendales en vrai avant la série ?
Kumail Nanjari : Non, on n'en a pas eu l'occasion... Mais j'ai dû voir quelque chose comme 500 performances durant le tournage, donc c'est bon là. J'ai pigé le truc (rires).
Welcome to Chippendales est aussi une histoire d'immigration, une histoire d'intégration, qui déconstruit le rêve américain...
(Il coupe) Je ne dirais pas que c'est tellement une histoire d'immigration, mais oui, la série parle beaucoup de ce qu'est en réalité le rêve américain. On casse ce mythe disant que n'importe qui peut réussir en Amérique avec un peu d'huile de coude. En vrai, ça dépend aussi beaucoup de votre accent, de votre nom, de l'origine de vos parents... Tout le monde ne part pas sur un pied d'égalité ! Et puis il y a aussi cette idée qu'il en faut toujours plus. Qu'on n'est jamais assez successful. C'est vraiment le côté sombre du rêve américain et on montre dans la série à quel point cela peut mener au chaos total.
Kumail, en tant que migrant d'origine pakistanaise à Hollywood, cette histoire a certainement eu un écho particulier pour vous. Vous vous êtes identifié personnellement à Steve Banerjee ?
Le truc c'est que je n'ai jamais payé un tueur à gages pour tuer qui que ce soit... donc je suis assez loin du personnage (rires). Maintenant, c'est vrai que je sais ce que c'est que d'arriver en Amérique avec l'envie de réussir, avec de l'ambition, et de se retrouver dans une industrie qui n'est pas prête à vous accueillir... Mais Welcome to Chippendales est plus un conte en forme d'avertissement. C'est une pure tragédie à mon sens.
Welcome to Chippendales, mini-série en 8 épisodes, à voir sur Disney + depuis le 11 janvier 2023.
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