PHOTOS – Tim Burton : tous ses films en quelques clics

PHOTOS – Tim Burton : tous ses films en quelques clics

1988 : Beetlejuice

<strong>C?est quoi ? </strong>Après un détour par la télé (un épisode d?<em>Alfred Hitchcock présente </em>et de <em>Faerie tale theatre</em>), <strong>Tim Burton</strong> impose définitivement son style avec Beetlejuice. Où l?on voit un couple d?amoureux périr dans un accident de voiture, et revenir en tant que fantômes bien décidés à chasser les nouveaux occupants de leur maison. <strong>Michael Keaton</strong> joue le rôle de Betelgeuse (prononcer « beetlejuice »), un fantôme complètement taré, sombre et grinçant, qui va les aider (pour leur malheur) à utiliser leurs pouvoirs de fantôme. Bourré d?humour noir et de références à cinquante ans de cinoche fantastique, Beetlejuice est un hit. <strong>Pour l?anecdote : </strong>Tim Burton voulait <strong>Sammy Davis Jr</strong>. pour jouer le rôle de Betelgeuse. <strong>Beetlejuice ? C?est encore Tim Burton qui en parle le mieux : </strong>« La plupart des gags que l?on voit à l?écran ont été imaginés pendant mes journées passées à plaisanter chez Michael Keaton. Il était irrésistible. Il lançait des trucs comme : « Et si je me collais des fausses dents, maintenant ? », et sa voix muait instantanément. Je créais Betelgeuse avec Michael, ce qui n?avait pas été le cas avec Pee-Wee, où le personnage existait déjà. Cette fois, j?étais présent, j?observais, j?étais partie intégrante du processus créatif. »

1999 : Sleepy Hollow : la légende du cavalier sans tête

<strong>C?est quoi ?</strong> Premier des quatre films de <strong>Tim Burton</strong> qui se déroulent au XIXème siècle, <strong>Sleepy Hollow</strong> est sans doute le plus gothique des projets du réalisateur. <strong>Johnny Depp</strong> y évolue dans un univers sombre et inquiétant, où les cadavres décapités se multiplient. On y trouve aussi une sorcière, un arbre aux pouvoirs étranges, des instruments de torture? et beaucoup d?humour (noir, bien sûr !)<strong>Christina Ricci</strong>, figure dark par excellence depuis son rôle de Mercredi dans La Famille Adams, est parfaite dans la peau d?une jeune fille énigmatique.<strong>Pour l?anecdote : </strong> Lorsque le héros croise le cavalier sans tête pour la première fois, on aperçoit sur plusieurs plans un épouvantail. Clin d??il au célèbre Monsieur Jack, dessiné par Burton et mis en scène par <strong>Henry Selick</strong> dans l?Etrange Noël?<strong>Sleepy Hollow ? C?est encore Tim Burton qui en parle le mieux : </strong>« Jamais je n?avais réalisé de films d?épouvante alors que c?est pourtant le genre de films que je préfère. Le sujet était très fort et le scénario comportait des images que j?adore, comme celle du moulin à vent, de l?arbre des morts? Les chevaux, en revanche, c?était moins ma tasse de thé. »

2001 : La Planète des singes

<strong>C?est quoi ?</strong> Les fans de l?univers de <strong>Tim Burton</strong> considèrent que ce film de commande est le moins « burtonien » de toute sa filmographie. Malgré un budget conséquent et un incroyable travail sur le maquillage et les décors, le remake de La Planète des Singes est profondément décrié. Il remporte un succès assez modeste (environ 100 millions de dollars de recettes) et perd de la profondeur par rapport à l?original. Plus de critique anti-nucléaire, ni d?opposition à la surconsommation (si ce n?est une référence à L?Oréal avec le Slogan détourné : « Parce que je les vaux bien »). <strong>Mark Wahlberg</strong> n?égale pas <strong>Charlton Heston</strong> dans le rôle d?un astronaute propulsé sur une planète dirigée par des singes. Dommage.<strong>Au fait : une nouvelle version est en cours de production. </strong> <strong> </strong><strong>Pour l?anecdote : </strong>Tim Burton a déclaré, juste avant la sortie du film, avoir peur des singes ! <strong>La Planète des singes ? C?est encore Tim Burton qui en parle le mieux : </strong>« C?était une de ces situations où un projet se balade depuis des années : un jour on veut le faire, le lendemain on ne veut plus, et ainsi de suite? A l?arrivée, c?est à moi qu?on l?a refilé. Je dirais que ça a été le premier projet que j?abordais en sachant que c?était, non pas une erreur, mais très dangereux, car il était basé sur un film que j?adorais dans mon enfance. »

2008 : Sweeney Todd : le diabolique barbier de Fleet Street

<strong>C?est quoi ? </strong>Une version sombre et sanglante d?une comédie musicale d?une comédie musicale de 1979. Contrainte : <strong>Tim Burton </strong>reprend les morceaux de l?original et les fait chanter aux acteurs du film. Si <strong>Johnny Depp</strong>, <strong>Helena Bonham Carter</strong> et les autres s?en sortent plutôt bien, le principe même agace une partie du public. Résultat, malgré le duo souvent gagnant Burton-Depp, les spectateurs boudent le film. Il faut dire qu?un barbier qui égorge ses clients, et en fait des tartelettes, tout en commentant chaque geste en chanson, ça a de quoi faire fuir pas mal d?âmes sensibles.<strong>Pour l?anecdote : </strong>C?est l?un des seuls films de Tim Burton (avec Ed Wood), dont la musique n?est pas composée par <strong>Danny Elfman</strong>. Plutôt logique, puisque le réalisateur voulait réutiliser les chansons de la comédie musicale de <strong>Stephen Sondheim</strong> et <strong>Hugh Wheeler</strong>.<strong>Sweeney Todd ? C?est encore Tim Burton qui en parle le mieux : </strong>« Les films au look extrême ont l?énorme avantage de pouvoir représenter ce qu?on ressent, comme s?ils visualisaient ce qu?on a dans les tripes, comme s?ils nous permettaient de contempler nos propres entrailles. »

2005 : Charlie et la Chocolaterie

<strong>C?est quoi ? </strong>L?adaptation ultra flashy du roman de <strong>Roald Dahl</strong>, Charlie et la Chocolaterie offre une nouvelle fois le beau rôle à <strong>Johnny Depp</strong>. Celui d?un chocolatier complètement asocial et délirant. Dans le film, il est même davantage mis en avant que Charlie (<strong>Freddie Highmore</strong>). Et ça paye : c?est le second plus gros carton de <strong>Tim Burton</strong> au box-office après Batman.<strong>Pour l?anecdote : </strong>C?est une nouvelle fois <strong>Danny Elfman</strong> qui prête sa voix à certains personnages. Il chante en fait les parties des Oompa-Loompas. Sa voix a pour cela été mixée une douzaine de fois !<strong>Charlie ? C?est encore Tim Burton qui en parle le mieux : </strong>« Je n?étais pas spécialement fan du premier film [?] C?est le genre de spectacle qui laisse des souvenirs très forts, mais je me demande si ceux qui l?ont élu « classique immortel » l?ont revu au moment de voter? Mon rapport avec le premier Willy Wonka n?a rien à voir avec celui que j?entretiens avec le premier Planète des singes. Avec lui, je savais que je m?aventurais en terrain miné. Mais avec Wonka, je n?éprouvais aucune espèce de pression personnelle, car aucun lien affectif particulier ne m?attachait à ce film. »

2005 : Les Noces Funèbres

<strong>C?est quoi ?</strong> Inspiré d?un conte russe traditionnel (La Mariée Morte), Les Noces Funèbres est un film d?animation tourné à l?aide de marionnettes animées, comme dans l?Etrange Noël de Monsieur Jack. D?ailleurs, les deux films possèdent de nombreux points communs : c?est <strong>Tim Burton </strong>qui en a dessiné les personnages (d?où une ressemblance certaine), de nombreuses scènes son chantées (dont une par <strong>Danny Elfman</strong>), et il ne fait que coréaliser le film (sur l?Etrange Noël, il avait laissé les commandes à <strong>Henry Selick</strong>). La particularité du film est de jouer avec les clichés : le monde des vivants est triste et sombre, tandis que chez les morts, tout n?est que couleurs et fêtes?<strong>Pour l?anecdote : </strong>Le film est dédié à John Ranft, storyboarder chez Disney et coproducteur du film, prématurément décédé.<strong>Les Noces Funèbres ? C?est encore Tim Burton qui en parle le mieux : </strong>« C?était à l?époque de L?Etrange Noël de Monsieur Jack, et je cherchais un projet dans la même veine, un concept destiné à l?animation image par image. Dès que Joe [Ranft] m?a raconté son histoire, j?ai senti qu?elle était faite pour ça. »

1985 : Pee Wee’s big adventure

<strong>C?est quoi ? </strong>Adaptation sur grand écran des aventures de <strong>Pee Wee Herman</strong>, personnage crétin et enfantin (star des années 80 aux Etats-Unis) créé pour la télévision par le comique <strong>Paul Reubens</strong>. Le sujet : on a volé le vélo de Pee Wee ! Il s'agit d'une commande pour Burton, mais qui montre tout de même son lien avec l?imaginaire de l?enfance, dans sa naïveté et sa perversité. <strong>Pour l?anecdote : </strong>Premier long-métrage de <strong>Tim Burton</strong>, première collaboration avec <strong>Danny Elfman</strong> pour la musique. <strong>Pee Wee ? C?est encore Tim Burton qui en parle le mieux : </strong>« Le projet Pee-Wee Big Adventure me convenait d?autant plus que j?adorais le matériau et que je me sentais tout à fait capable d?apporter quelque chose au film, car Pee-Wee était un personnage vraiment fort. Et Paul était Pee-Wee. »

1989 : Batman

<strong>C?est quoi ? </strong>Le passage sur grand écran de Batman, après les serials des années 40-50, est une réussite totale. Sorti d?un <em>development hell</em> dantesque, le film réunit le meilleur de l?univers de <strong>Tim Burton</strong> à la grosse machinerie des studios, malgré les nombreux conflits qui opposèrent la Warner au réalisateur, qui a dû batailler ferme pour imposer Michael Keaton dans le rôle-titre, au détriment de types comme <strong>Bruce Willis</strong>, <strong>Jeff Bridges</strong>, <strong>Alec Baldwin</strong>, et d?autres. Le résultat ? le plus gros carton de l?année au box-office, et le plus grand succès de Tim Burton à ce jour. Et personne n?oubliera <strong>Jack Nicholson</strong> en Joker. <strong>Pour l?anecdote :</strong> Près de 50 000 lettres de protestation ont été envoyées à la Warner, écrites par des fans furieux du choix de Michael Keaton dans le rôle-titre. Même <strong>Bob Kane</strong>, créateur de Batman, critiqua ce choix. <strong>Batman ? C?est encore Tim Burton qui en parle le mieux : </strong>« J?adore l?idée du mec qui se transforme en clown et qui devient barjo. Batman, en fait, c?est l?histoire d?un duel entre deux fous, deux hommes défigurés. »

1990 : Edward aux mains d’argent

<strong>C?est quoi ? </strong>Conte enfantin qui sème le gothique dans une banlieue américaine propre et pastel, il marque surtout la rencontre entre le réalisateur et un certain <strong>Johnny Depp</strong>, qui interprète une créature de Frankenstein bricolée avec des ciseaux à la place des mains. Pour beaucoup, le meilleur <strong>Tim Burton</strong>. <strong>Pour l?anecdote : </strong>Johnny Depp ne prononce que 169 mots dans le film. L?inventeur d?Edward est joué par <strong>Vincent Price</strong>, légende vivante des films d?horreur de <strong>Roger Corman</strong>, entre autres (Le Masque de la Mort rouge, Le Corbeau, la voix off finale de <em>Thriller</em>) et idole de Tim Burton. <strong>Edward ? C?est encore Tim Burton qui en parle le mieux : </strong>« On me demande souvent : « Mais quand vas-tu enfin tourner un film avec des personnes réelles ? » Comme je ne sais pas très bien ce que signifient des mots comme « normal » ou « réel », je réponds : « Qu?est-ce que la réalité ? » ou « Qu?est-ce que la normalité ? » J?aime les contes de fées parce qu?ils comportent des images extrêmes, mais aussi parce que leur signification est donnée à traver un filtre abstrait. Certains la percevront, d?autres pas, tant pis. »

2003 : Big Fish

<strong>C?est quoi ? </strong>Un film très poétique librement adapté d?une nouvelle de Daniel Wallace, Big Fish est l?un des films les plus personnels du réalisateur. Cette histoire de fils qui tente de dénouer le vrai du faux au travers des récits extraordinaires de son père mourant prend un écho particulier suite à la mort des parents de <strong>Tim Burton</strong>, peu de temps avant de signer pour ce projet. Des héros solitaires et incompris (Edward, Ed Wood?), Tim Burton passe au thème de la famille et de la transmission. C?est aussi l?un des films les plus joyeux et colorés du cinéaste.<strong>Pour l?anecdote : </strong>Le héros du film (incarné par <strong>Ewan McGregor</strong> jeune et <strong>Albert Finney</strong> plus âgé) s?appelle Ed Bloom. Ca ne vous rappelle rien ? <strong>Big Fish ? C?est encore Tim Burton qui en parle le mieux : </strong>« La création est forcément cathartique. Je n?ai jamais pu parler de mes rapports avec mon père à un psychanalyste. J?ai suivi une thérapie, mais sans jamais évoquer mes parents. Et en lisant le scénario de Big Fish, j?ai pensé : « C?est exactement ça, il met des images sur l?indicible. » Je l?ai donc beaucoup aimé. Si je n?avais pas été touché à ce niveau, je n?aurais probablement pas voulu raconter une histoire pareille. »

1994 : Ed Wood

<strong>C?est quoi ? </strong>Un biopic sur « le plus mauvais réalisateur du monde », Ed Wood, donc. Ce réalisateur de films d?horreur (tellement nuls et fauchés qu?ils sont passés à la postérité) aimait se déguiser en femme et caresser de la fourrure. Devant la caméra de <strong>Tim Burton</strong>, c?est un hommage en noir et blanc sublime aux films fantastiques d?antan, et c?est sans doute l?un des plus grands rôles de <strong>Johnny Depp</strong>. <strong>Pour l?anecdote : </strong>C?est le premier long-métrage de Tim Burton à ne pas employer <strong>Danny Elfman</strong> comme compositeur. <strong>Ed Wood ? C?est encore Tim Burton qui en parle le mieux :</strong> « Quand j?ai pris la décision de réaliser le film, un déclic quasi mystique s?est produit. Peu après, j?ai lu Nightmare of Ecstasy [ouvrage sur <strong>Ed Wood</strong>]. Un lien étrange s?est alors créé et j?ai plongé à corps perdu dans le film. »

1993 : L’Etrange Noël de Monsieur Jack

<strong>C?est quoi ? </strong>D?abord, ce n?est pas un film réalisé par <strong>Tim Burton</strong>, mais par <strong>Henry Selick</strong> (James et la Pêche géante, Coraline). Mais tout l?univers est 100% burtonien, les personnages et le synopsis sont issus de ses croquis. Jack Skellington (doublé par <strong>Danny Elfman</strong>) organise la fête des morts dans Halloweentown chaque année, mais la lassitude le guette : il décide de remplacer le Père Noël. Film d?animation en stop motion, comédie musicale, conte gothique complètement sombre et jouissif, une réussite totale. Le succès du film a fait qu?une version en 3D est réapparue sur les écrans en 20XX, préfigurant Alice in Wonderland? <strong>Pour l?anecdote : </strong>Tout le monde pense que le film est réalisé par Tim Burton.

2011, 2012… et ensuite ?

<strong>Les projets en cours : </strong>Dark Shadows est en cours de production et devrait être tourné dès septembre prochain, avec, devinez qui ? <strong>Johnny Depp</strong> dans le rôle principal. Il s?agit encore une fois d?une adaptation, inspirée d?une sériée télé américaine des années 60 qui traite de phénomènes inexpliqués. Vampires, monstres, ambiance gothique, humour noir? <strong>Tim Burton</strong> n?a finalement pas trop changé depuis Beetlejuice !<strong>Plus d?infos sur Dark Shadows. </strong> Maleficient, soit une version dark de La Belle au bois dormant est également l?un des projets qui tiennent à c?ur au cinéaste. Particularité de cette histoire revisitée du conte? Le récit est raconté du point de vue de la méchante fée ! Après Alice qui revient au Pays des Merveilles à 19 ans, ou encore La Mariée Morte qui épouse un vivant dans Les Noces funèbres, Tim Burton compte revisiter un autre classique?<strong>Plus d?infos sur Maleficient. </strong> Frankenweenie est à l?origine un court-métrage de Tim Burton, réalisé en 1984. L?histoire d?un petit garçon qui tente de ressusciter son chien, à la manière d?un Frankenstein. Le tout tourné en noir et blanc. Tim Burton aimerait redonner vie à son personnage, mais aussi à son court-métrage, en le transformant en long. Mais pour l?instant, le projet stagne.

1996 : Mars Attacks !

<strong>C?est quoi ? </strong>L?adaptation d?une licence curieuse : celle d?une série de cartes à collectionner des années 50, qui montre comment des extra-terrestres à grosse tête envahissent la Terre. <strong>Tim Burton</strong>, à l?aide d?un casting pas possible (<strong>Nicholson</strong> dans un double rôle, <strong>Pierce Brosnan</strong> en scientifique culcul, <strong>Tom Jones</strong>?), se livre à un réjouissant et ludique jeu de massacre, où des extra-terrestres caquetants passent la planète au laser, jouent au bowling avec les statues de l?Ile de Pâques et finissent exterminés par de la musique de cow-boy. L?antidote parfait à Independence Day. <strong>Pour l?anecdote : </strong>Les scénaristes ne sachant pas comment faire parler les martiens, ils écrivirent leurs dialogues sous forme de lignes de « ak, ak, ak? ». Burton, ravi, décida de garder cette manière de parler dans le film. <strong>Mars Attacks ? C?est encore Tim Burton qui en parle le mieux : </strong>« Et puis quelqu?un m?a dit : « La 20th Century Fox fait un film qui s?appelle Independence Day, et ça se rapproche du tien. » J?en ai vu un bout, plus tard, sur une chaîne du câble. J?étais surpris des similitudes, mais c?est un genre très basique ? la tonalité du film de <strong>Roland Emmerich</strong> était très différente néanmoins. Ça m?a donné l?impression que j?avais fait la version Mad, d?Independence Day. »

1992 : Batman, le défi

<strong>C?est quoi ? </strong>Suite à l?énorme carton du premier Batman, la Warner laisse les mains un peu plus libres à Burton sur cette suite. Résultat : Gotham City devient un cauchemar expressionniste, Catwoman une sado-maso tout de cuir moulant vêtue, le Pingouin est un monstre lubrique, et Batman reste dans l?ombre. Pas du tout un film pour enfants. <strong>Pour l?anecdote : </strong>C?est <strong>Paul Reubens</strong> (<strong>Pee-Wee Herman</strong>) qui interprète le rôle du père du Pingouin. Le personnage de <strong>Christopher Walken</strong> porte le nom de <strong>Max Schreck</strong> (l?acteur du Nosferatu de 1921 de <strong>Murnau</strong>) ainsi que des boutons de manchette faits de molaires humaines. <strong>Batman, le défi ? C?est encore Tim Burton qui en parle le mieux : </strong>« Je me suis probablement un peu laissé aller sur ce coup-là. Tous ces personnages étaient intéressants et j?ai cherché à les mettre sur le même plan. Je voulais aussi m?amuser sur ce film, ce qui n?avait pas été le cas sur le premier. Je voulais retrouver les sensations que j?avais éprouvées sur Beetlejuice. Mais c?est tout sauf cela qui s?est passé. Ça a été, au contraire, le tournage le plus dur de ma carrière. »

Superman, Believe it or not... ses projets avortés :

Bien que le succès de ses films et la notoriété de<strong> Tim Burton</strong> lui permettent aujourd?hui de mener une grande partie de ses projets à terme, il n?en reste pas moins un certains nombres qui ont dû être avortés pour diverses raisons.Le plus connu à ce jour reste <em>Superman Lives</em>. Le cinéaste aurait du prendre la suite de <strong>Sidney J. Furie</strong> pour donner un nouveau souffle à l?adaptation ciné du comic. Mais entre un budget plus que conséquent, un scénario ne convenant jamais et le désir de Burton de se remettre au boulot, la Warner endort le projet de manière définitive pour le proposer des années plus tard à <strong>Christopher Nolan</strong>. <strong>Des dessins préparatoires du Superman version Burton sont actuellement visibles au MoMa.</strong>On prête ensuite de nombreux projets au cinéaste comme un possible remake du Cabinet du Dr Caligari, un classique du cinéma allemand signé <strong>Murnau</strong> ou encore un remake de <strong>Mario Bava</strong>, Le masque du démon dans lequel il aurait voulu faire jouer sa compagne de l?époque<strong> Lisa Marie</strong>. Cependant tout ceci en est toujours resté au stade de la rumeur.Plus récemment, Tim Burton voulait se lancer dans <em>Believe it or not !</em> Retraçant les aventures de Robert Ripley, un explorateur ayant voyagé au travers de 198 pays pour collecter toutes les bizarreries ou les choses extraordinaires se mettant sur son passage. <strong>J</strong><strong>im Carrey</strong> devait tenir le rôle titre, mais pour des problèmes d?emploi du temps, le cinéaste à renoncer à ce projet au profit d?Alice au pays des merveilles.

De Disney aux premiers courts-métrages :

Avant de devenir le réalisateur des premiers Batman ou du très attendu Alice au pays des Merveilles, <strong>Burton</strong> a pas mal trimé. Enfant solitaire, il s?enferme dans les salles obscures pour dévorer les films de la Hammer. En 1979, il rejoint les studios Disney. Mais l?univers de Burton est loin de rentrer dans le moule Disney. La preuve avec ses essais pour Taram et le Chaudron Magique qui seront laissés dans un placard. Il subit comme une punition le fait de devoir dessiner à la chaîne les personnages trop mignons et lisses de Rox et Rouky. Il en profite pour réaliser ses premiers courts-métrages très représentatifs de son univers gothico-romantique. Vincent (1982) lui permet de rendre hommage à l?acteur qu?il admire le plus <strong>Vincent Price</strong>. Frankenweenie (1984) raconte l?histoire d?un jeune garçon qui redonne vie à son chien écrasé par une voiture. Bien qu?impressionnés par son travail, les studios Disney refuseront de le distribuer. Burton décide alors de prendre son envol. <strong>Sa période à CalArts - C?est encore Tim Burton qui en parle le mieux : </strong>« Je donnais l?impression d?être quelqu?un de bizarre. Je m?installais fréquemment au fond d?une armoire dont je ne sortais pas, je m?asseyais sur mon bureau, ou bien en dessous, je faisais des trucs étranges comme m?arracher une dent de sagesse et inonder de sang les couloirs. Mais je suis arrivé à dépasser ce stade. »

2010 : Alice au Pays des Merveilles

<strong>C?est quoi ?</strong> L?adaptation libre (et flashy) du classique de Lewis Carroll. Alice au Pays des Merveilles, revu et corrigé par <strong>Tim Burton</strong>, ça donne : une Alice de 19 ans qui retombe dans la grotte et doit affronter la méchante reine, un <strong>Johnny Depp</strong> aux cheveux couleur citrouille qui s?éclate en Chapelier Fou, un tournage sur fond vert, et en 3D. <strong>Pour l?anecdote :</strong> avant que <strong>Mia Wasikowska</strong>, une quasi inconnue, ne soit choisie pour le rôle d?Alice, une autre jeune actrice a fait des pieds et des mains pour intégrer le projet : <strong>Lindsay Lohan</strong>. Heureusement que <strong>Tim Burton</strong> a toujours su tenir tête aux studios ! <strong>Bande-annonce :</strong>

Tim Burton : tous ses films en quelques clics

<strong>Tim Burton vient d?être choisi pour présider le prochain Festival de Cannes</strong>. L?occasion de revenir sur la carrière exceptionnelle de cet artiste touche-à-tout. De la réalisation à la production en passant par la fabrication (et parfois la disparition prématurée) de ses films, <strong>Tim Burton</strong> s?inscrit comme l?un des réalisateurs les plus originaux du moment. Chacun de ses films est reconnaissable entre mille, entre ambiance gothique ou au contraire très colorée, adaptations et détournements de contes ou récits fantastiques.A quelques mois de la sortie d?Alice au Pays des Merveilles, et alors que <strong>Burton s?expose au Musée d?Art Moderne de New-York,</strong> on fait le point sur sa filmographie hors du commun.Par Emilie Lefort, Sylvestre Picard et Elodie Bardinet.